L’Académie de médecine alerte sur la santé des migrants

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Dans un rapport présenté mercredi 26 février, l’Académie nationale de médecine dresse un constat alarmant sur la situation sanitaire et sociale des migrants.

C’est pas une ONG, mais l’Académie de médecine qui le dit : « Nous avons le devoir d’exprimer un point de vue et de donner des conseils sur les grandes questions de santé publique. Or l’immigration est une question majeure de santé publique », ne serait-ce que parce que plusieurs dizaines de milliers de personnes demandent l’asile en France chaque année depuis 2016, résume Marc Gentilini, rapporteur du travail adopté le 25 février en assemblée plénière. Ce document fait le point des connaissances sur l’état sanitaire et social des migrants et émet huit recommandations.

« Si les migrants sont majoritairement jeunes et en bonne santé à leur départ (…) », au terme de leur parcours, la santé de tous « est fragilisée », indique ainsi le rapport. À leur arrivée, la plupart des migrants ont d’abord pour priorité de se nourrir et de se loger, d’où un certain retard voire un renoncement aux soins, note par exemple Médecins du monde, association auditionnée par les rapporteurs.

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Un migrant en situation irrégulière sur deux ne recourrait pas à l’aide médicale d’État (AME), qui leur permettrait pourtant de se soigner gratuitement. L’accès aux soins est aussi retardé par le délai de trois mois de séjour continu nécessaire pour accéder à l’AME - ou à la couverture maladie universelle (CMU) pour les demandeurs d’asile. Il peut aussi être entravé par le refus de soins de la part de certains médecins, qui atteindrait près de 10 %.

Deux tiers ont plus de deux pathologies

La plupart des migrants ne se soignent donc que quand ils sont très malades, en s’adressant aux urgences des hôpitaux ou aux quelque 400 « Pass », les Permanences d’accès aux soins de santé. « Les patients qu’on reçoit présentent toute une série de pathologies, avec des infections ORL, des infections cutanées, des traumatismes articulaires… », résume, en marge du rapport, Claire Georges, présidente du collectif national des Pass. De plus, « deux tiers des personnes présentent plus de pathologies associées », par exemple un diabète et un asthme. Certains arrivent aussi avec des pathologies lourdes, comme un cancer ou une hépatite. Or « il y a une vraie difficulté à mettre en œuvre un traitement quand la personne est à la rue », poursuit Claire Georges. De plus, selon Médecins du monde, leur couverture vaccinale est insuffisante : un sur trois pour le ROR et l’hépatite B, comme pour le DT Polio et la tuberculose..................


https://www.la-croix.com/France/LAcademie-medecine-alerte-sante-migrants-2020-02-27-1201080802
 
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