" Les jeux sont faits, rien ne va plus "
Goha, film présenté à Cannes en 1957 sous pavillon tunisien, est le premier film de Claudia Cardinale et qu’Omar Sharif, qui vint à Cannes pour la première fois avec Youssef Chahine, y apparaît sous le nom d’Omar Cherif.
Goha, personnage mythique propre à tout le bassin méditerranéen, se retrouve aussi bien en Egypte qu’au Liban ou en Tunisie sous différents noms. Ce film tourné en 1957, donne la vie à un Goha merveilleusement interprété par Omar Sharif. Dans ce film, Goha sous la plume de Georges Schéhadé est un pauvre garçon naïf et ignorant qui ne sait rien de la vie, un être qui ne raisonne pas et ne calcule pas ; il semble poursuivre son temps au lieu de travailler et de devenir un homme. Dans le voisinage de Goha habite un " savant " respecté et admiré par tous qui se nomme Taj El Ouloum, ce qui veut dire : Couronne des sciences !
Le plus sage et le plus fou se rejoignent dans un même dédain de ce qui est raisonnable.
Ce film ,le moins connu de la filmographie d'Omar Cherif est un travail fin, heureux, bruissant et soyeux.
Des images simplement venues mais mystérieuses par un je ne sais quoi d’immatériel et de fragile, un conte qui s’entrelace et nous retient. Pour la première fois semble-t-il, le cinéma ouvre les portes des villes poétiques, que hantent des personnages nés du rêve. C’est une étrange mutation, celle des pierres, des arbres, des animaux et des hommes, vues par l’œil d’un perspicace et candide inventeur d’illusions heureuses.
Pierre Marcabru
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