je partage avec vous ce temoignage de ce qui ce passe dans la tete de ces personne a cervau spatial, pour moi c'est trés revelateur:
une posteuse raconte
Hier soir, je suis tombée sur un documentaire à propos du mariage sur Arte. "112 mariages".
Le réalisateur a filmé 112 mariages en une quinzaine d'années. Puis un jour il s'est demandé ce qu'étaient devenus ces couples qui avaient l'air si heureux le jour sencé être le "plus beau de leur vie".
Il est donc retourné voir certains de ces couples, faire le point avec eux pour qu'ils résument leurs années de vie conjugale.
Et là, excusez-moi du peu, mais j'ai été prise d'une sorte d'effroi désespéré.
J'ai vu des gens, au visage las, souriant poliment et passablement indifférents. Froids, réalistes, distants.
Certains étaient séparés, on lisait le regret dans leurs yeux, ils l'exprimaient d'ailleurs dans leurs paroles.
Ils racontaient ce qu'ils auraient aimé faire autrement, pourquoi ils sont encore ensemble, pourquoi ils ne le sont plus.
Je crois que le passage qui m'a le plus retourné le ventre, c'est lorsqu'une femme a dit "parfois, on ne s'aime plus, on se demande ce qu'on fait là, on veut retourner à la liberté. Mais on reste uni, pour les enfants, parce que le mariage est un contrat difficile à rompre et qu'une fois qu'on l'a fait, on a pas d'autre choix que de l'assumer".
Un vrai film d'horreur.
Alors quoi, c'est ça l'amour ? Il faut sincèrement se coltiner l'autre contre vents et marées toute sa vie comme un boulet plutôt que de sautiller gaiement dans les pâquerettes en se tenant la main ?
ça m'a collé une giffle. J'ai désormais la certitude d'être une grosse idéaliste.
Moi qui m'imaginais qu'une fois que tu avais trouvé la bonne personne, tu ne pouvais pas te lasser de sa présence, que tu pouvais communiquer, prendre un peu l'air par moment, mais toujours dans la fidélité absolue, délirer, te confier, t'énerver, débattre.
J'me voyais unie avec un gus, des trolls qui chahutent partout en me demandant de quoi est composé le caca qu'ils ont sous les godasses. Et en fait, c'est pas ça ?
Je n'ai jamais réussi à tenir plus de deux ans avec quelqu'un. Je me demandais pourquoi je me lassais si vite, pourquoi les petits défauts de l'autre finissaient toujours par devenir une source d'explosion colérique chez moi, pourquoi je n'arrivais pas à m'épanouir, pourquoi même en couple je me sentais toujours terriblement seule.
Je me disais que c'était parce que je n'avais simplement pas trouvé le bon, qu'il me fallait chercher encore, attendre, vivre pour soi en attendant.
Mais en fait, j'ai désormais l'impression que, comme beaucoup de choses, j'allais trop vite. Je connaissais déjà la fin tragique qui allait avoir lieu avant même le premier baiser.
J'ai vécu mes relations à 2000 à l'heure, laissant souvent sur le carreau des types désemparés et moi, qui me creusais la cervelle comme une scientifique un peu folle "pourquoi ça ne marche pas ? bon, si je rajoute un peu de cyanure, voyons voir ce que ça va donner cette fois".
Je répétais, encore et encore, les mêmes erreurs.
Même aujourd'hui, alors que je suis en pleine rupture, je me rends compte que dès le départ, je savais que ça ne collerait pas.
C'est un peu tragique selon moi. Quoi, on est tous condamnés à ça ? Avoir des mines fatigués au bout de 10 ans de voir toujours la même tronche tous les soirs ? Les mêmes traits de caractères, les mêmes goûts, les mêmes attitudes ? En oublier les bonheurs pour se mettre à gratter les croûtes des agacements quotidiens, et sourire devant une caméra parce que bon, si on est encore là, c'est plus par praticité matérielle, soucis du bonheur des enfants, peur de la solitude que pour du véritable amour.
Je vous avoue que ça remet un peu les pieds sur terre. J'devais vivre dans un monde magique et féérique. J'me suis fait un bouclier d'invincibilité en espérant qu'un jour, ça roxxe de ouf avec quelqu'un. Mais en fait, ça ne sert à rien.
J'vivrais un truc qui aura ses moments moisis, j'finirai par rester parce que j'aurai la flemme de tout recommencer avec un autre, parce que je serai allée trop loin dans l'engagement avec celui-ci pour retourner en arrière. Et peut-être qu'un jour je me dirai "et *****... j'aurais du m'enfuir au Tibet le jour où j'ai dit oui, tiens."
De toute façon, j'ai toujours eu une phobie de l'engagement... j'ai toujours fui. J'suis une trouillarde.
Je vois qu'il y en a ici qui sont mariés et qui ont des enfants. Et vous ? Votre mariage ? Vous le vivez comment ? Votre vie de couple sur le long terme vous rend-elle encore heureux ?
Est-ce que vous avez des regrets ? Vous auriez voulu que les choses se passent autrement ?