T'aurais pu ajouter l'Egypte à ta liste qd même... ne nous enlève pas ca, parler c'est le seule chose qu'on sait faire correctement : D
Totalement d'accord.
Pour ta phrase en gras je te rejoins doublement. Par exemple, les Français aiment à croire que leur langue est une langue particulièrement propice à dire de belle manière la sexualité et surtout l'amour. Ce qui est totalement faux! Toute langue porte en elle ses mots beaux ou vulgaires, et est riche de productions littéraires galantes ou érotiques ou romantiques qui n'ont rien à envier aux oeuvres françaises. Au contraire, l'allemand passe pour être une langue "barbare", aux sonorités dures et pourtant quel raffinement dans ce poème érotique de Goethe que j'ai pu lire une fois (je me creuserai la mémoire pour le retrouver...). L'anglais passe pour une langue trop basique, pas assez imagée pour rendre la complexité erotique et pourtant! Il faut lire "Leda and the Swan" de Yeats pour se rendre compte à quel point ceci n'est pas vrai. etc, etc.
Quel beau tableau de maladie mentale tu nous dresses là
Pour être franche, je ne concois pas les musulmans comme un groupe de personnes traumatisées par le sexe, schizophrènes et en proie à des démons. La plupart des personnes (du moins les mariés) qui nos entourent ont une sexualité normale et satisfaisante (enfin je le suppose), et leur réserve sur le sujet est un choix de pudeur. Pourtant il est des lieux où les langues se délient, par exemple les femmes parlent volontiers entre elles dans l'intimité des hammams, j'imagine qu'il en va de même pour les hommes qui se retrouvent au café. La réserve des arabes en matière de sexe n'est pas une nouveauté, et il ne faut pas l'interpréter comme produit d'une société qui malmène ses individus qui ne trouvent leur bonheur que dans la clandestinité. Nous avons culturellement l'habitude de ne pas en parler sur la place publique, et c'était le cas même il y a des centaines d'années. Le Prophète donnait certes des conseils sur la sexualité à qui lui en demandait, en tant que chef spirituel qui se doit de répondre aux interrogations de ses disciples, mais les hadiths eux-mêmes parlent explicitement de la pudeur à entretenir en matière de sexualité (ce qui se passe dans l'intimité du couple ne doit pas être dit à l'extérieur du couple).
Il est vrai qu'une forme de frustration peut être entretenue par la jeunesse des pays musulmans quand d'une part il est si facile avec internet et la télé d'accéder à des images à contenu sexuel voir pornographique, une espèce de permissivité absolue, alors que de l'autre côté la situation socio-économique ne permet pas par exemple à un jeune couple qui le désire de trouver un endroit intime pour entretenir des relation intimes. Les hormones des pauvres petits sont malmenées

Mais, ceci n'a rien d'une maladie, d'une schizophrénie: une difficulté purement conjoncturelle tout au plus.
Pour revenir à ce fait culturel important: si les activités sexuelles dans toutes les chambres à coucher du monde doivent plus ou moins se ressembler (on est tous anatomiquement pareils on va tous plus ou moins se retrouver à faire les mêmes choses), la notion de pudeur elle est extrêmement variable d'une culture à une autre. La culture occidentale (Européenne/Nord-Américaine) permet à des parents et leurs enfants de parler librement de sexualité à table à l'heure du dîner, et j'en connais même qui n'éprouvent aucune gêne à être nus devant leurs parents et voir leur parents nus. Au contraire, nous arabes, notre pudeur et telle que par exemple mon père préférerait être foudroyé sur place plutôt que de nous parler de sexualité et inversement il m'est rien ne m'est moins concevable que ma vie sexuelle personnelle soit connue ou du moins devinée de mes parents... et? Cela fait-il d'un arabe un schizophrène sexuel? Non. Ce serait comme accorder du crédit à des généralités du style que les Européens sont tous impuissants ou que les Noirs Africains sont des bêtes de sexe, que les Indiennes connaissent leur kamasutra par coeur, que les Japonais ont un appétit sexuel aussi minuscule que leur outillage, ...
Ce qui est remarquable, c'est que cette pudeur qui "dicte" le silence sur la sexualité des arabo-musulmans que tu interprètes comme une schizophrénie et un blocage, la plupart des arabes la vivent comme une marque de civilisation.
Là il va falloir presque que je ressorte l'essai de Montaigne sur le relativisme culturel