En mai dernier, le député français Claude Goasguen souhaitait limiter les droits politiques aux binationaux, créant une vive polémique en France. «Il est tout de même gênant quune personne puisse voter en France et dans un autre État», avait-il déclaré. En Allemagne, en Belgique et aux Pays-Bas, lacquisition dune nationalité étrangère saccompagne de la perte de la nationalité dorigine. Malgré ces restrictions apparentes, les Marocains arrivent en tête des naturalisés dans les pays européens. En France, ils devancent même lAlgérie, où ils sont quelque 7000 à se voir octroyer la nationalité française, contre quelque 5500 pour les Algériens. Les raisons de ces naturalisations sont évidemment multiples : regroupement familial, naissance des enfants dans les pays dimmigration, facilitation des démarches administratives. Mais sur les quelque 3 millions et demi de Marocains vivant à létranger, impossible den dénombrer le nombre de naturalisés. En effet, certains pays comme la France interdisent les recensements ethniques, rendant techniquement impossible le recensement des Marocains ayant obtenu la nationalité française. Par contre, sur les quelque 45 000 français vivant au Maroc, on sait que 50% dentre eux sont aussi marocains.
Des binationaux attachés à leur marocanité
Il serait inapproprié daccuser les Marocains binationaux de manquement à leur patriotisme, comme on lentend très souvent par ces jours de défaites footballistiques, que certains attribuent trop vite aux joueurs issus de limmigration. Mustapha Belbah, sociologue marocain et spécialiste des sujets liés à limmigration, avait écrit dans son livre «la double nationalité en question » (Karthala), que cest à cause de «la généralisation des politiques de visas et le durcissement des lois sur lentrée et le séjour de la part des pays daccueil» que les Marocains ont cherché à obtenir le fameux «  passeport rouge», «le passeport rouge mouvre les portes de tous les pays» avait déclaré un témoin dans son livre. Ce besoin de mobilité concerne surtout les premières générations. Plus surprenants sont les jeunes de la troisième génération, qui étant nés de nationalités européennes, demandent de plus en plus lobtention dun passeport marocain. Cet inversement de tendance serait dû à un besoin daffirmation de soi. Le sociologue avait écrit que «les jeunes Français issus de limmigration chercheraient à leur tour, à travers la possession dun passeport marocain, à se différencier de leurs égaux, qui eux ne lont pas.». Pas matière à sinquiéter donc, lattachement des binationaux à leur marocanité ne semble pas être en danger.
http://www.lesoir-echos.com/l’avenir-incertain-de-nos-bi-nationaux/presse-maroc/42921/
Des binationaux attachés à leur marocanité
Il serait inapproprié daccuser les Marocains binationaux de manquement à leur patriotisme, comme on lentend très souvent par ces jours de défaites footballistiques, que certains attribuent trop vite aux joueurs issus de limmigration. Mustapha Belbah, sociologue marocain et spécialiste des sujets liés à limmigration, avait écrit dans son livre «la double nationalité en question » (Karthala), que cest à cause de «la généralisation des politiques de visas et le durcissement des lois sur lentrée et le séjour de la part des pays daccueil» que les Marocains ont cherché à obtenir le fameux «  passeport rouge», «le passeport rouge mouvre les portes de tous les pays» avait déclaré un témoin dans son livre. Ce besoin de mobilité concerne surtout les premières générations. Plus surprenants sont les jeunes de la troisième génération, qui étant nés de nationalités européennes, demandent de plus en plus lobtention dun passeport marocain. Cet inversement de tendance serait dû à un besoin daffirmation de soi. Le sociologue avait écrit que «les jeunes Français issus de limmigration chercheraient à leur tour, à travers la possession dun passeport marocain, à se différencier de leurs égaux, qui eux ne lont pas.». Pas matière à sinquiéter donc, lattachement des binationaux à leur marocanité ne semble pas être en danger.
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