Non, justement, il n'a pas le contrôle d'une bonne partie de ses terres, puisque c'est la rébellion qui les contrôle. Regarde une carte de la Syrie, des zones occupées par les loyalistes, les insurgés et les Kurdes. Tu verras que Bachar Al-Assad ne contrôle entièrement que le résidus alaouite, la région de Damas et les terres les reliant (ce qui représente une bonne partie de la Syrie, mais non la totalité). Cependant, je n'ai jamais entendu parler de forces aériennes rebelles. Le ciel appartient totalement au camp loyaliste (comme dans toute guerre insurrectionnelle encore une fois, as-tu déjà vu une aviation tchétchène ou talibane ?).
Est-ce que tu t'es déjà renseigné sur le concept même de guerre insurrectionnelle et de guerre contre-insurrectionnelle ? Sérieusement, penche toi dessus et après, on pourra discuter. Les armées régulières ne sont pas préparées à affronter des insurrections qui se déclenchent au sein des populations civiles et qui utilisent ces populations civiles, s'en servent comme d'un champ de bataille pour éviter d'être annihilé par des forces étatiques largement supérieures en nombre et en armes. Les Américains ont éprouvé des difficultés face à l'insurrection irakienne aussi bien chiite que sunnite (qui reproduit les mêmes schémas tactiques qu'en Syrie, et encore, en Syrie, les brigades d'insurgés affrontent très souvent les loyalistes dans un face à face, ce qui était très rare face aux Américains). Donc forcément, la population civile souffre, puisqu'elle est prise entre deux feux.
sauf que la syrie est bien différente voila la dix bonnes raisons:
1-Après trois ans d'agression étrangère contre la Syrie, les mesures de sécurité laissent toujours à désirer ou sont inexistantes, même au sommet de l'Etat. A-t-on jamais vu un pays en guerre laisser ses ennemis le frapper au cœur même du pouvoir, comme cela a été le cas le 18 juillet 2012 ? Quant aux frontières extérieures, ce sont de véritables passoires, alors que leur protection devrait être le b.a.-ba de toute défense nationale.
2-On laisse les terroristes encerclés se replier ou s'enfuir, ce qui leur permet de reprendre leurs exactions un peu plus loin.
3-Les islamistes capturés sont relâchés par milliers. Combien de récidivistes parmi eux ?
4-L'armée n'use pas de toute sa force, fait preuve de retenue, alors qu'elle aurait dû s'engager à fond dès que les bandes armées se sont mises à assassiner civils, soldats et policiers.
5-Aucun terroriste pris les armes à la main n'a été jugé, condamné, exécuté.
6-La communication d'Assad est catastrophique. Face aux tsunamis de haine et de mensonges qui se déversent sur son pays, il réagit timidement, donne des interviews maladroites et sans conviction à des journalistes occidentaux dont il devrait savoir qu'ils déformeront ses propos. Il n'utilise pas les atouts dont il dispose. Quand ses forces parviennent à capturer des agents étrangers, les détails (noms, grades, fonctions, photos, circonstances) ne sont jamais rendus publics. Loin de mettre au pilori les espions et saboteurs étrangers pris la main dans le sac, on se contente de les renvoyer chez eux comme si de rien n'était. Autre exemple de communication désatreuse : la question des armes chimiques (23 juillet 2012).
7-Au lieu d'aller à l'essentiel, Assad perd son temps en parlottes inutiles, promet des "réformes", joue à la "démocratisation", organise des élections bidon dont personne n'est dupe.
8-Assad n'a pas expulsé à temps les "diplomates" étrangers dont le rôle consistait à soutenir et coordonner l'agression. Et même en juillet 2012, l'ambassade US est encore partiellement en activité ; située à seulement 150 mètres du siège de la Sécurité nationale, elle a probablement servi de base opérationnelle pour perpétrer l'attentat qui a tué quatre généraux.
9-On a laissé entrer dans le pays des centaines de Casques bleus et de soi-disant travailleurs humanitaires dont la mission réelle consiste à faciliter les actions terroristes et à préparer la guerre de l'OTAN.
10-Assad n'a pas su mettre fin aux "relations douteuses" que lui-même et d'autres dirigeants syriens entretiennent encore plus ou moins discrètement avec l'Occident et les pays arabes. Il est vrai qu'il est difficile de couper les ponts avec un passé récent : jusqu'à l'assassinat de Rafic Hariri par le Mossad en février 2005, la Syrie d'Assad était un loyal collaborateur de l'Empire et aidait même les Etats-Unis de George W. Bush à délocaliser la torture ("rendition"). Dans ces conditions, il est étonnant que les trahisons et défections de haut niveau ne soient pas plus nombreuses. Mais comme en 2011 en Libye, beaucoup de taupes doivent attendre le jour J pour sortir de leurs trous.