"Dans leur grande majorité, les Musulmans ont tendance à croire que le Coran recèle en son texte lintégralité des connaissances passées, présentes et à venir. Cest pour cette raison que, à chaque nouvelle découverte scientifique, nombreux sont les ouléma qui se replongent fiévreusement dans les entre-lignes de leur « texte sacré » afin dessayer de trouver ou plutôt de détourner certains passages dans le but de leur faire énoncer une vérité désormais officiellement établie. Nous vous proposons ici de faire linverse. Et nous allons bien voir ce que préconisent la logique ou la « science » allahienne.
A titre dexemple, prenons les 9e, 10e, 11e et 12e versets du chapitre 41 où, il y a de cela 1 400 ans, notre cher Allah expliquait aux Bédouins du désert comment il a créé le monde. Et détaillons avec soin ce que, dans ces quatre versets, affirme Allah, créateur du monde et de lunivers.« 9. Dis : « Renierez-vous [lexistence] de celui qui a créé la terre en deux jours et Lui donnerez-vous des égaux ? Tel est le Seigneur de lunivers, »
Demblée, Allah nous déclare quen créant son uvre, il a commencé par la Terre. Comme si celle-ci constituait le composant le plus important de lunivers. Nous voyons alors ici ressortir clairement les croyances qui étaient celles de lépoque et où lon pensait très sincèrement que la terre formait le centre de lunivers. Pour mieux appréhender la suite des versets, retenons bien le fait quAllah affirme avoir créé la Terre en deux jours.
Passons maintenant au 10e verset :« 10. Cest Lui qui a fermement fixé des montagnes au-dessus delle, la bénie et lui a assigné ses ressources alimentaires en quatre jours dégale durée. [Telle est la réponse] à ceux qui tinterrogent. »
Ensuite, Allah ou celui qui parle à sa place - nous dit quaprès avoir créé la Terre, il y a fixé les montagnes - cest-à-dire quil les a juste posées sur le sol. Je ne vais pas mattarder sur le sens du mot « fixé » mais je précise quil exclut toute idée de lémergence des montagnes à partir du sol terrestre. Ce qui souligne bien la façon quasi enfantine dont cet Allah omniscient, créateur dun monde pourtant bien complexe, se serait pris pour en peaufiner les détails ! Donc, pour le suivre dans sa logique, après avoir posé ses montagnes et tout béat devant sa création, Allah a béni la Terre. Puis, pendant quatre jours - retenez encore ce chiffre - il la garnie avec toutes les ressources possibles (eau, faune, flore,
).
Un calcul élémentaire nous permet donc daffirmer - et tout en restant en accord avec le « texte sacré », ce qui a aussi son importance quAllah a mis six jours pour créer la terre et léquiper de ses ressources vitales (deux jours pour la création elle-même + quatre jours pour l « ameublement »).
Poussons encore plus loin la singulière logique allahienne :« 11. Il Sest ensuite adressé au ciel qui était alors fumée et lui dit, ainsi quà la Terre : « Venez tous deux, bon gré, mal gré ». Tous deux dirent : « Nous venons obéissants ».
Ce nest par conséquent quaprès avoir créé la Terre quAllah décide de sattaquer au ciel, domaine qui, selon lui, nétait alors que « fumée. ». Daprès ce passage et par pure gentillesse, nous pouvons admettre que ce dieu singulier se réfère pour une fois à un fait scientifique attesté, à savoir létat gazeux primitif de notre univers. Mais cet état, rappelons-le, concernait aussi bien le « ciel » que la terre. Or, celle-ci, nous lavons vu, Allah la créée à partir de rien et jamais, dans les versets précédents, il nest fait aucune allusion à une quelconque « fumée » qui aurait prouvé que la Terre, elle aussi, avait eu une existence pré-allahienne. Le verset 11 souligne encore cette idée que, tel un prestidigitateur de foire qui sort un lapin dun haut-de-forme vide, Allah a déjà créé Terre, montagnes et sources de vivres au moment où il sattaque au ciel. Et nous ne sommes pas au bout de nos surprises puisquAllah, dans sa grandeur, ordonne à notre planète comme au ciel de venir sincliner devant lui ! Toujours comme dans un numéro dillusion bien réglée, Terre et ciel lui ont dailleurs obéi. Une petite précision simpose cependant. Elle concerne le mot arabe doukhane que lon traduit ici par « fumée ». De fait, ce mot désigne bel et bien de la fumée mais plus une fumée issue dune combustion quune « soupe » primitive et gazeuse. Tout risque de confusion est écarté : « doukhane » ne fait ici aucunement référence à la nébuleuse gazeuse des origines.
Pour ce fameux verset 11, lapproche concordiste du Dr. Bucaille énonce doctement : « Or la science nous apprend que si l'on prend comme exemple (et seul exemple accessible) la formation du soleil et de son sous-produit, la Terre, le processus s'est déroulé par condensation de la nébuleuse primitive et séparation. C'est précisément ce que le Coran exprime de façon tout à fait explicite par la mention des processus qui ont produit, à partir de la « fumée » céleste, une soudure puis une séparation. On enregistre donc ici une identité parfaite entre la donnée coranique et la donnée scientifique. »
Comme on le voit, ceux qui, sans craindre le ridicule, saffublent eux-mêmes du nom de « corano-scientifiques » ne cessent de prêter au rire et à la moquerie avec leurs analyses dépourvues de toute logique, de toute vraisemblance et aussi, ce qui est plus malveillant, de la plus élémentaire bonne foi.
Ceci posé, examinons maintenant le dernier verset qui nous permettra den terminer avec létrange cosmogonie allahienne, « 12. Il décréta den faire sept cieux en deux jours et révéla à chaque ciel sa fonction. Et Nous avons décoré le ciel le plus proche de lampes [étoiles] et lavons protégé. Tel est lOrdre établi par le Puissant, lOmniscient. »
Ici Allah affirme sans ambages quil a créé les sept cieux en deux jours, en une durée par conséquent égale à celle quil lui a fallu pour créer la Terre. Or, sil a mis en tout quatre jours pour créer et la terre et les cieux (2 + 2), il lui en a fallu autant pour garnir la seule Terre. Voilà la logique allahienne en marche ! Pourtant, aux interlocuteurs du XXIème siècle que nous sommes, il est inutile de rappeler combien la Terre, fût-ce avec ses montagnes parfois prestigieuses et ses ressources souvent étonnantes, nen demeure pas moins négligeable, perdue comme elle lest dans les profondeurs de lunivers (= les cieux).
En réalité, point nest besoin dêtre un scientifique bardé de diplômes pour sapercevoir que ces versets sont pétris derreurs cosmologiques énormes. Mais le bon sens ne suffit pas à les faire repérer : il faut aussi disposer dun minimum desprit critique ce que la société arabo-musulmane dans son ensemble na jamais accordé à ses membres. Il est normal que ces erreurs soient passées tout à fait inaperçues à lépoque de Mohamed. Mais en ce XXIème siècle que dominent un niveau de technologie et des connaissances scientifiques jusquici jamais atteints par lespèce humaine, cest une honte dentendre et de lire pareil ramassis de sottises obscurantistes ! Plus impardonnable encore : certains persistent aujourdhui à vouloir les masquer derrière un soi-disant miracle coranique ! Mais cest en détournant le texte de son véritable sens afin de le faire concorder avec les découvertes et les principes de la science moderne quils y parviennent ! De telles tentatives nous révèlent donc non seulement les erreurs du Coran les quelles peuvent à la limite trouver une justification dans lépoque à laquelle ce dernier fut rédigé mais aussi, mais surtout la mauvaise foi et lhypocrisie des tenants de la « science coranique » et de leurs adeptes.
Plus on relit ces versets et plus on les analyse, mieux on se rend compte que, en aucun cas et en dépit de ce que continuent hélas ! à croire la plupart des Musulmans aujourdhui, le Coran ne saurait provenir dun dieu digne de ce nom".
Par Jihane Ilhad
Électrochoc Janvier 2005 N° 19