Le CV scientifiquement décrypté
Par Sylvie Laidet22 mars 2012
Le CV idéal, le chercheur Patrick Scharnitzky, professeur associé à lESCP-EAP, planche sur la question depuis un an.
Après près de 900 CV compilés et passés au crible de la science, il nous explique pourquoi, selon lui, les CV actuels sont
discriminants, imparfaits, et ce quil faudrait faire pour que ça change. Soit ce quil appelle un curriculum laboris.
Un an détude, près de 900 CV examinés Patrick Scharnitzky, docteur et maître de conférence en psychologie sociale,
professeur affilié à lESCP Europe et consultant chez Valeurs & Développement a dévoilé, mardi 13 mars à Paris,
les résultats de lenquête « Le CV, acteur de la discrimination », quil a réalisé avec son équipe de recherche.
Bilan: les candidats donnent la meilleure place aux infos perso, tout en haut du CV.
Mais surtout, ce dernier induit des biais de perception chez le recruteur, qui nuisent à lexactitude de son évaluation
et qui facilite un recours potentiel à la discrimination. Démonstration.
14% dinfos perso dans un CV
Cest que lon appelle un « metastéréotype ».
Par exemple, les femmes évoquent moins dinformations personnelles que les hommes, les seniors mentionnent moins
souvent leur âge Au final, les candidats les plus stigmatisés essaient de dissimuler les éléments de leur stigmate.
« Ces stratégies sur le CV induisent un jeu de dupe dans lequel le candidat et le recruteur se « rencontrent » à travers
des informations et des attentes partielles et/ou biaisées. De fait, lévaluation se fait sur une base non objective des
compétences du candidat », argumente Patrick Scharnitzky.
Sur les plus de 70 informations que comportent un CV, plus de 14% sont des données dordre personnel.
Par exemple, 76% des candidats indiquent leur âge, 60% la pratique dun sport et 46% leur statut marital.
« Ces informations nont rien à voir avec les compétences mais, en outre, elles sont dans la grande majorité (92%)
présentes dès les premières lignes du CV.
Cela induit potentiellement des stéréotypes qui biaisent les informations suivantes qui sont pourtant les plus importantes
pour lévaluation du candidat », commente-t-il.
Des CV en mal de compétences
Les compétences, elles, sont mal présentées voire absentes du CV.
« Si les candidats mettent laccent sur leur formation et leur expérience, ils ne sont que 14% à mentionner des
compétences comportementales », décompte-t-il.
Autrement dit leur savoir-être.
Près dun CV sur trois na pas de titre.
En ne mettant pas laccent sur les compétences du candidat, il est fort à parier que le CV ne soit pas en adéquation
avec les attentes de lentreprise sollicitée.
.../...
Par Sylvie Laidet22 mars 2012
Le CV idéal, le chercheur Patrick Scharnitzky, professeur associé à lESCP-EAP, planche sur la question depuis un an.
Après près de 900 CV compilés et passés au crible de la science, il nous explique pourquoi, selon lui, les CV actuels sont
discriminants, imparfaits, et ce quil faudrait faire pour que ça change. Soit ce quil appelle un curriculum laboris.
Un an détude, près de 900 CV examinés Patrick Scharnitzky, docteur et maître de conférence en psychologie sociale,
professeur affilié à lESCP Europe et consultant chez Valeurs & Développement a dévoilé, mardi 13 mars à Paris,
les résultats de lenquête « Le CV, acteur de la discrimination », quil a réalisé avec son équipe de recherche.
Bilan: les candidats donnent la meilleure place aux infos perso, tout en haut du CV.
Mais surtout, ce dernier induit des biais de perception chez le recruteur, qui nuisent à lexactitude de son évaluation
et qui facilite un recours potentiel à la discrimination. Démonstration.
14% dinfos perso dans un CV
Cest que lon appelle un « metastéréotype ».
Par exemple, les femmes évoquent moins dinformations personnelles que les hommes, les seniors mentionnent moins
souvent leur âge Au final, les candidats les plus stigmatisés essaient de dissimuler les éléments de leur stigmate.
« Ces stratégies sur le CV induisent un jeu de dupe dans lequel le candidat et le recruteur se « rencontrent » à travers
des informations et des attentes partielles et/ou biaisées. De fait, lévaluation se fait sur une base non objective des
compétences du candidat », argumente Patrick Scharnitzky.
Sur les plus de 70 informations que comportent un CV, plus de 14% sont des données dordre personnel.
Par exemple, 76% des candidats indiquent leur âge, 60% la pratique dun sport et 46% leur statut marital.
« Ces informations nont rien à voir avec les compétences mais, en outre, elles sont dans la grande majorité (92%)
présentes dès les premières lignes du CV.
Cela induit potentiellement des stéréotypes qui biaisent les informations suivantes qui sont pourtant les plus importantes
pour lévaluation du candidat », commente-t-il.
Des CV en mal de compétences
Les compétences, elles, sont mal présentées voire absentes du CV.
« Si les candidats mettent laccent sur leur formation et leur expérience, ils ne sont que 14% à mentionner des
compétences comportementales », décompte-t-il.
Autrement dit leur savoir-être.
Près dun CV sur trois na pas de titre.
En ne mettant pas laccent sur les compétences du candidat, il est fort à parier que le CV ne soit pas en adéquation
avec les attentes de lentreprise sollicitée.
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