Pour la première fois, un industriel français se lance dans le dentifrice halal. Un million de musulmans achèteraient déjà des produits de beauté sans porc.
On connaissait la viande halal. Un peu moins le shampoing et les crèmes de beauté certifiés sans porc. Pourtant, voilà un an et demi que les cosmétiques halal envahissent les rayons des magasins spécialisés. Si les rouges à lèvres et les soins pour la peau sans graisse de porc sont tous importés de Belgique, dIndonésie ou dAustralie, une première usine française vient dobtenir la certification officielle de Bruxelles pour fabriquer des dentifrices halal.
Implanté dans la région Centre, ce site préfère garder lanonymat « parce que nos autres clients de grandes marques de cosmétiques ne souhaitent pas que leurs produits soient assimilés à du halal », glisse le directeur. Pourtant, la fabrication des uns nempêche pas celle des autres. Pour obtenir le label Halal européen , un imam a vérifié que les zones de production et de stockage du dentifrice sans porc étaient bien isolées.
Tout est désormais en place : dans quelques jours, une enseigne de la grande distribution devrait commercialiser ce produit. Dès le 23 novembre, les consommateurs pourront aussi le dénicher à environ1,45 le tube dans les magasins Halshop. « Nous sommes en train de terminer les tests auprès des consommateurs, explique Nabil Hadj-Chikh, le directeur dexploitation de lenseigne spécialisée dans les produits halal. Les retours sont très positifs. »
Pour autant, les cosmétiques halal ne font pas lunanimité dans la communauté musulmane. Parmi ses salariés, Nabil Hadj-Chikh compte des pro et des anti-cosmétiques sans porc. « Certains trouvent que cela va trop loin, raconte-t-il. Et pour dautres, cest un péché de consommer du porc dans un produit, surtout à partir du moment où on le sait. » Dautant quon en trouve un peu partout, surtout depuis la crise de la vache folle, lorsque les colorants des rouges à lèvres ou des vernis à ongles, jusqualors préparés à base de viande de buf, ont été remplacés par du porc. Quant aux graisses animales présentes dans les crèmes, laits pour le corps et shampoings, elles sont toujours dorigine porcine, car moins chères pour les fabricants. « Rien que dans un gel pour cheveux, il y a 99 % de gélatine de porc, lance Bruno Bernard, un spécialiste de la certification halal. Du coup, la cosmétique halal nest plus si anecdotique que cela : celui qui ne veut pas toucher de porc ne peut pas sen étaler sur les lèvres ou sen mettre plein dans les cheveux ! »
Les industriels lont bien compris. Si aucune marque ne se détache pour linstant, cette niche commerciale simpose déjà depuis trois ou quatre ans dans les pays du Maghreb ou en Asie du Sud-Est. En France, Bruno Bernard estime quun million de musulmans utilisent régulièrement des cosmétiques halal. Mais le marché français ne représente quune petite partie du potentiel. « Le plus important serait à lexportation, assure-t-il. Se revendiquer cosmétique de luxe français pour vendre des produits halal, dautant que les produits existants sont assez bas de gamme, est un avantage incontestable pour séduire les 1,2 milliard de consommateurs potentiels. »
Source : Le Parisien
On connaissait la viande halal. Un peu moins le shampoing et les crèmes de beauté certifiés sans porc. Pourtant, voilà un an et demi que les cosmétiques halal envahissent les rayons des magasins spécialisés. Si les rouges à lèvres et les soins pour la peau sans graisse de porc sont tous importés de Belgique, dIndonésie ou dAustralie, une première usine française vient dobtenir la certification officielle de Bruxelles pour fabriquer des dentifrices halal.
Implanté dans la région Centre, ce site préfère garder lanonymat « parce que nos autres clients de grandes marques de cosmétiques ne souhaitent pas que leurs produits soient assimilés à du halal », glisse le directeur. Pourtant, la fabrication des uns nempêche pas celle des autres. Pour obtenir le label Halal européen , un imam a vérifié que les zones de production et de stockage du dentifrice sans porc étaient bien isolées.
Tout est désormais en place : dans quelques jours, une enseigne de la grande distribution devrait commercialiser ce produit. Dès le 23 novembre, les consommateurs pourront aussi le dénicher à environ1,45 le tube dans les magasins Halshop. « Nous sommes en train de terminer les tests auprès des consommateurs, explique Nabil Hadj-Chikh, le directeur dexploitation de lenseigne spécialisée dans les produits halal. Les retours sont très positifs. »
Pour autant, les cosmétiques halal ne font pas lunanimité dans la communauté musulmane. Parmi ses salariés, Nabil Hadj-Chikh compte des pro et des anti-cosmétiques sans porc. « Certains trouvent que cela va trop loin, raconte-t-il. Et pour dautres, cest un péché de consommer du porc dans un produit, surtout à partir du moment où on le sait. » Dautant quon en trouve un peu partout, surtout depuis la crise de la vache folle, lorsque les colorants des rouges à lèvres ou des vernis à ongles, jusqualors préparés à base de viande de buf, ont été remplacés par du porc. Quant aux graisses animales présentes dans les crèmes, laits pour le corps et shampoings, elles sont toujours dorigine porcine, car moins chères pour les fabricants. « Rien que dans un gel pour cheveux, il y a 99 % de gélatine de porc, lance Bruno Bernard, un spécialiste de la certification halal. Du coup, la cosmétique halal nest plus si anecdotique que cela : celui qui ne veut pas toucher de porc ne peut pas sen étaler sur les lèvres ou sen mettre plein dans les cheveux ! »
Les industriels lont bien compris. Si aucune marque ne se détache pour linstant, cette niche commerciale simpose déjà depuis trois ou quatre ans dans les pays du Maghreb ou en Asie du Sud-Est. En France, Bruno Bernard estime quun million de musulmans utilisent régulièrement des cosmétiques halal. Mais le marché français ne représente quune petite partie du potentiel. « Le plus important serait à lexportation, assure-t-il. Se revendiquer cosmétique de luxe français pour vendre des produits halal, dautant que les produits existants sont assez bas de gamme, est un avantage incontestable pour séduire les 1,2 milliard de consommateurs potentiels. »
Source : Le Parisien