Le dialogue inédit entre Emmanuel Macron et les « petits-enfants » de la guerre d’Algérie

Le président français Emmanuel Macron a convié, le 30 août dernier à l’Élysée, pendant 2 heures, 18 jeunes Français d’origine algérienne – binationaux et pour certains algériens – pour échanger librement sur la Guerre d’Algérie, qui avait opposé les deux pays de 1954 à 1962.

Pour Macron, le Hirak « a fragilisé » le système algérien​

« Je ne parle pas de la société algérienne dans ses profondeurs, mais du système politico-militaire qui s’est construit sur cette rente mémorielle. On voit que le système algérien est fatigué, le Hirak l’a fragilisé », a affirmé à cette occasion Emmanuel Macron, selon les propos rapportés ce samedi 2 octobre par le quotidien Le Monde.

Emmanuel Macron parle du chef de l’État Abdelmadjid Tebboune​


Lors de son entretien « inédit » au Palais de l’Élysée, avec ces jeunes algériens ou d’origine algérienne, le président Emmanuel Macron a évoqué un « bon dialogue » avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune. « Mais je vois qu’il est pris dans un système qui est très dur », a-t-il déclaré.

Macron s’interroge sur l’existance d’une nation algérienne avant la colonisation​

Dans ses échanges, le président Macron a évoqué l’épineuse question mémorielle qui empoisonne les relations entre l’Algérie et la France. « La nation algérienne post-1962 s’est construite sur une rente mémorielle, et qui dit : tout le problème, c’est la France ».

Sur la réduction drastique du nombre de visas accordés aux Algériens, qui est de l’ordre de 50 %, le président français s’est montré rassurant envers les citoyens algériens désirant se rendre en France en affirmant qu’« il n’y aura pas d’impact sur ce qu’on évoque ». « On va s’attacher à ce que les étudiants et le monde économique puissent le garder », a-t-il promis sans pour autant dévoiler si les autorités françaises vont revoir la décision de réduire le nombre de visas accordées à l’Algérie.

Toutefois, Emmanuel Macron a adressé une menace sévère en direction de la classe dirigeante en Algérie : « On va plutôt ennuyer les gens qui sont dans le milieu dirigeant, qui avaient l’habitude de demander des visas facilement », a-t-il en effet confié à ses invités au Palais de l’Élysée.

 
Haut