Kalame
:)
Cette mesure politique très sensible est jugée nécessaire, selon les signataires de l'appel, pour éviter le repli communautariste d'étrangers cantonnés à un statut de "citoyens de seconde zone".
"Aujourd'hui, l'opinion publique est favorable à l'évolution d'une citoyenneté attachée à la résidence et non pas seulement à la nationalité (...) Aujourd'hui, les résidents étrangers doivent être considérés comme des citoyens à part entière."
Ce 15 février au Sénat, 26 maires de France (1) ont lancé un appel solennel en faveur du droit de vote et d'éligibilité des résidents étrangers aux élections locales. "Le droit à la parole politique est aussi importante que le droit à la santé ou à l'éducation, a proclamé Roland Ries, maire (PS) de Strasbourg, à l'origine de cette initiative. La cohésion sociale ne se décrète pas mais se construit."
L'objectif de ces élus est de parvenir à relancer suffisamment ce débat, maintes fois avorté, afin de parvenir enfin à une avancée législative ou, à tout le moins, d'obtenir des candidats à la prochaine élection présidentielle qu'ils inscrivent cette mesure dans leur programme. En 1981, le droit de vote pour les étrangers était la 80e des 110 propositions de François Mitterrand, mais celle-ci était restée lettre morte.
Trente ans plus tard, les signataires (1) considèrent que l'heure est venue de réparer une "injustice". "La population est bien plus prête que les élus. Sa conscience est plus aboutie", estime Adeline Hazan, maire (PS) de Reims. "L'impossibilité pour les étrangers de voter est incompris dans nos villes. Nous devons être le relais du territoire auprès du législateur", renchérit Valérie Fourneyron, maire (PS) de Rouen.
Concrètement, il s'agirait d'étendre aux résidents étrangers non-ressortissants de l'Union européenne les droits octroyés aux ressortissants européens à la suite du traité de Maastricht de 2002, dès lors qu'ils disposent de cinq années de résidence en France. Ces droits seraient assortis des mêmes restrictions (non-éligibilité à des postes de maires ou d'adjoints) afin d'éviter tout problème de non-conformité à la Constitution.
Pour l'heure, aucun maire de droite n'a rejoint l'appel. La plupart estiment en effet que le droit de vote doit découler de la nationalité. « Je ne désespère pas, poursuit cependant Roland Ries. Ma conviction est que cette évolution est inéluctable. D'ailleurs, près de la moitié des pays de l'Union européenne ont déjà accordé ce droit. » Au passage, le maire de Strasbourg relève que Nicolas Sarkozy s'était lui-même déclaré favorable à cette mesure, à titre personnel, dans son ouvrage intitulé Libre (Pocket, 2005). Une promesse tombée dans l'oubli depuis lors.
(1) Il s'agit des maires des villes de Angers, Aubervilliers, Bègles, Besançon, Caen, Chelles, Clichy-la-Garenne, Creil, Erstein, Grenoble, Illkirch-Graffenstaden, Les Ulis, Lille, Metz, Montbéliard, Nantes, Paris, Pau, Périgueux, Quimper, Reims, Rennes, Rouen, Saint-Denis, Strasbourg et Toulouse.
( source :: l'express du jour)
"Aujourd'hui, l'opinion publique est favorable à l'évolution d'une citoyenneté attachée à la résidence et non pas seulement à la nationalité (...) Aujourd'hui, les résidents étrangers doivent être considérés comme des citoyens à part entière."
Ce 15 février au Sénat, 26 maires de France (1) ont lancé un appel solennel en faveur du droit de vote et d'éligibilité des résidents étrangers aux élections locales. "Le droit à la parole politique est aussi importante que le droit à la santé ou à l'éducation, a proclamé Roland Ries, maire (PS) de Strasbourg, à l'origine de cette initiative. La cohésion sociale ne se décrète pas mais se construit."
L'objectif de ces élus est de parvenir à relancer suffisamment ce débat, maintes fois avorté, afin de parvenir enfin à une avancée législative ou, à tout le moins, d'obtenir des candidats à la prochaine élection présidentielle qu'ils inscrivent cette mesure dans leur programme. En 1981, le droit de vote pour les étrangers était la 80e des 110 propositions de François Mitterrand, mais celle-ci était restée lettre morte.
Trente ans plus tard, les signataires (1) considèrent que l'heure est venue de réparer une "injustice". "La population est bien plus prête que les élus. Sa conscience est plus aboutie", estime Adeline Hazan, maire (PS) de Reims. "L'impossibilité pour les étrangers de voter est incompris dans nos villes. Nous devons être le relais du territoire auprès du législateur", renchérit Valérie Fourneyron, maire (PS) de Rouen.
Concrètement, il s'agirait d'étendre aux résidents étrangers non-ressortissants de l'Union européenne les droits octroyés aux ressortissants européens à la suite du traité de Maastricht de 2002, dès lors qu'ils disposent de cinq années de résidence en France. Ces droits seraient assortis des mêmes restrictions (non-éligibilité à des postes de maires ou d'adjoints) afin d'éviter tout problème de non-conformité à la Constitution.
Pour l'heure, aucun maire de droite n'a rejoint l'appel. La plupart estiment en effet que le droit de vote doit découler de la nationalité. « Je ne désespère pas, poursuit cependant Roland Ries. Ma conviction est que cette évolution est inéluctable. D'ailleurs, près de la moitié des pays de l'Union européenne ont déjà accordé ce droit. » Au passage, le maire de Strasbourg relève que Nicolas Sarkozy s'était lui-même déclaré favorable à cette mesure, à titre personnel, dans son ouvrage intitulé Libre (Pocket, 2005). Une promesse tombée dans l'oubli depuis lors.
(1) Il s'agit des maires des villes de Angers, Aubervilliers, Bègles, Besançon, Caen, Chelles, Clichy-la-Garenne, Creil, Erstein, Grenoble, Illkirch-Graffenstaden, Les Ulis, Lille, Metz, Montbéliard, Nantes, Paris, Pau, Périgueux, Quimper, Reims, Rennes, Rouen, Saint-Denis, Strasbourg et Toulouse.
( source :: l'express du jour)