"Adios Carmen", un film "exceptionnel"
Adios Carmen" du réalisateur Mohamed Amin Benamraoui, est un long-métrage exceptionnel qui a toutes ses chances de s’imposer à l’échelle internationale
C'est ce qu'a affirmé, le cinéaste, poète et intellectuel franco-mauricien, Khal Trabully, en marge de la projection du film lundi à Al Hoceima.
Ce film, qui aborde le thème de l’enfance malheureuse sous un angle très novateur, a réussi à séduire de larges franges du public marocain et ne manquera pas de se frayer un chemin lors des festivals internationaux, a souligné, dans une déclaration à la MAP, M. Trabully, qui a présidé le jury du film documentaire dans le cadre de la 3ème édition du Festival international "Cinéma et mémoire commune" tenu du 5 au 10 mai courant à Nador.
Benamraoui a réussi dans cette oeuvre à faire un rapprochement entre plusieurs univers culturels à savoir le Maroc, lieu de déroulement de l’intrigue (Rif), l’Espagne, représentant le protectorat, et l’Inde, à travers les films indiens qui étaient en vogue dans les années 70, a relevé le réalisateur, notant que sur le plan esthétique et technique, le filme recèle un savoir-faire et une élégance avérés dans la mise en scène, le jeu pointu des acteurs, la musique, la lumière et le décor.
Le rôle majeur de la culture
Pour sa part, le réalisateur Mohamed Amin Benamraoui, a mis l’accent sur la nécessité de prendre conscience du rôle majeur que joue la culture, sous toutes ses déclinaisons (cinéma, théâtre, musique, poésie, etc.), dans la constitution équilibrée de la personnalité des jeunes, signalant que tous les intervenants de la société sont appelés à s'intéresser davantage aux jeunes en vue de couper court aux déviations et aux extrémismes.
"Le film jette la lumière sur l'histoire séculaire et compliquée qui lie les Espagnols et les Marocains et met en exergue la nécessité d'affronter notre mémoire commune", a souligné le M. Benamraoui, notant qu’il s'agit d'"un appel d'amour pour que les deux peuples se réconcilient par rapport à leur histoire".
Adios Carmen a remporté trois prix lors du festival international "cinéma et mémoire commune de Nador", en l’occurrence le grand prix de la catégorie long-métrage, le prix du comité scientifique et le prix du meilleur rôle masculin attribué au comédien Said Marssi, ex-aequo avec le comédien égyptien Amr Ouakid pour son rôle dans le long-métrage "L'hiver du mécontentement".
Le Rif des années 70
Tourné en Amazigh (variante rifaine), le film "Adios Carmen" plonge le public dans le Rif du milieu des années 70. C'est l'histoire de Amar, un enfant d'une dizaine d'années qui vit seul avec son oncle, depuis que sa mère, veuve, est partie se remarier en Belgique. Ici intervient Carmen, une réfugiée espagnole fuyant le franquisme, qui fera découvrir le cinéma à Amar et le comblera de l'amour maternel qui lui manquait.
Originaire de Nador, Benamraoui avait fait d'abord des études en informatique, avant de se réorienter vers le 7ème art en suivant une formation cinématographique en Belgique. A Bruxelles, il a travaillé pendant quatre ans sur les techniques de réalisation, avant de rejoindre la télévision belge.
Source : lareleve.ma