Un mois après la publication d’un rapport d’évaluation du FMI sur l’économie nationale, une mission d’experts du dit FMI est à nouveau à Rabat depuis le 29 mai.
Elle y restera jusqu’au 12 juin.
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Ces experts viennent «faire le point» sur les engagements pris par le gouvernement sur la mise en œuvre des réformes structurelles (compensation, retraites,…
, engagements adossés à la ligne de précaution de liquidité de 6,2 milliards de dollars accordés par le Fonds.
Sur ce tableau, rien n’a évolué.
(...)
La réforme de la coûteuse politique de soutien des prix de produits dits de base (C'est à dire la réforme de la Caisse de Compensation) qui représente 8% du PIB en 2012.. piétine.
Les schémas techniques sont prêts depuis des mois, mais des hésitations sur la gestion de l’impact social des mesures, par nature, impopulaires, et l’opposition de principe de l’Istiqlal qui tourne à l’obstruction, empêchent toute évolution sur ce dossier.
Pour le FMI, qui montre clairement des signes d’impatience, l’on ne peut se contenter d’antalgiques (hausse ponctuelle des prix de carburants en juin 2012) pour traiter la grave maladie (déficit) des finances publiques.
Le FMI conseille d’accélérer la mise en œuvre de la réforme en ciblant les populations les plus pauvres via la distribution d’aides directes.
Sur ce point, il règne une cacophonie au sein de la coalition gouvernementale.
L’Istiqlal défend l’idée de conditionner ces aides directes alors que le ministre des Affaires générales (dont le département pilote la Compensation) proclame publiquement la position inverse.
Le résultat de ce statu quo se lit dans la détérioration de la situation des finances publiques.
A l’effet de cet immobilisme, s’ajoute la baisse des rentrées d’impôt.
Malgré le gel des 15 milliards de dirhams de crédits d’investissement, le tableau arrêté à fin avril (dernières données disponibles) est plutôt inquiétant.
Le déficit budgétaire s’est creusé à 21,3 milliards de dirhams soit près de la moitié de la prévision (43,5 milliards) retenue par la loi de Finances 2013.
On est donc très loin du plan de marche qui prévoyait un retour à 3% en 2016. A ce rythme, la prévision de 4,8% du PIB ne pourra pas être tenue.
(...)
Le rapprochement des missions du FMI témoigne d’un certain agacement à Washington. Certes, les états membres du FMI font l’objet, à intervalles réguliers, des missions d’évaluation mais celle en cours intervient dans un contexte particulier.
A l’évidence, le Fonds ne croit peut-être plus aux promesses gouvernementales de rétablir les équilibres macroéconomiques à moyen terme.
D’où l’accroissement de sa vigilance d’autant plus qu’il a conditionné la ligne de précaution à l’application des réformes structurelles, des réformes qu’il ne voit pas venir.
Source
http://www.leconomiste.com/article/907469-le-fmi-s-agace-de-la-lenteur-des-r-formes
Elle y restera jusqu’au 12 juin.
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Ces experts viennent «faire le point» sur les engagements pris par le gouvernement sur la mise en œuvre des réformes structurelles (compensation, retraites,…
Sur ce tableau, rien n’a évolué.
(...)
La réforme de la coûteuse politique de soutien des prix de produits dits de base (C'est à dire la réforme de la Caisse de Compensation) qui représente 8% du PIB en 2012.. piétine.
Les schémas techniques sont prêts depuis des mois, mais des hésitations sur la gestion de l’impact social des mesures, par nature, impopulaires, et l’opposition de principe de l’Istiqlal qui tourne à l’obstruction, empêchent toute évolution sur ce dossier.
Pour le FMI, qui montre clairement des signes d’impatience, l’on ne peut se contenter d’antalgiques (hausse ponctuelle des prix de carburants en juin 2012) pour traiter la grave maladie (déficit) des finances publiques.
Le FMI conseille d’accélérer la mise en œuvre de la réforme en ciblant les populations les plus pauvres via la distribution d’aides directes.
Sur ce point, il règne une cacophonie au sein de la coalition gouvernementale.
L’Istiqlal défend l’idée de conditionner ces aides directes alors que le ministre des Affaires générales (dont le département pilote la Compensation) proclame publiquement la position inverse.
Le résultat de ce statu quo se lit dans la détérioration de la situation des finances publiques.
A l’effet de cet immobilisme, s’ajoute la baisse des rentrées d’impôt.
Malgré le gel des 15 milliards de dirhams de crédits d’investissement, le tableau arrêté à fin avril (dernières données disponibles) est plutôt inquiétant.
Le déficit budgétaire s’est creusé à 21,3 milliards de dirhams soit près de la moitié de la prévision (43,5 milliards) retenue par la loi de Finances 2013.
On est donc très loin du plan de marche qui prévoyait un retour à 3% en 2016. A ce rythme, la prévision de 4,8% du PIB ne pourra pas être tenue.
(...)
Le rapprochement des missions du FMI témoigne d’un certain agacement à Washington. Certes, les états membres du FMI font l’objet, à intervalles réguliers, des missions d’évaluation mais celle en cours intervient dans un contexte particulier.
A l’évidence, le Fonds ne croit peut-être plus aux promesses gouvernementales de rétablir les équilibres macroéconomiques à moyen terme.
D’où l’accroissement de sa vigilance d’autant plus qu’il a conditionné la ligne de précaution à l’application des réformes structurelles, des réformes qu’il ne voit pas venir.
Source
http://www.leconomiste.com/article/907469-le-fmi-s-agace-de-la-lenteur-des-r-formes