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Chercheur au CNRS, Eric Le Bourg pourrait vous parler de ses mouches du vinaigre, ses chères drosophiles, pendant des heures. Pour le spécialiste du vieillissement qu'il est, ces insectes ayant la bonne idée de ne vivre que deux mois lorsqu'ils sont à 25°C, ils constituent un modèle animal idéal : avec une longévité si faible, il est possible de faire de nombreuses expériences.
Lors de tests effectués il y a quelques années, Eric Le Bourg s'était ainsi aperçu que des mouches exposées jeunes au froid vivaient plus longtemps et résistaient mieux à des stress importants – froid, chaleur, infection fongique – quatre semaines plus tard, c'est-à-dire non loin de la fin de leur existence.
Ce résultat posait une question cruciale : la protection conférée par cette exposition précoce à un stress modéré avait-elle une durée fixe, en l'occurrence quatre semaines, ou bien durait-elle toute la vie ? Encore fallait-il, pour le déterminer, être capable d'allonger sur demande la longévité des mouches... Par chance, c'est chose aisée avec les drosophiles, qui vivent sensiblement plus longtemps lorsque la température ambiante s'abaisse.
C'est précisément ce qu'a fait le chercheur français dans une étude qu'a publiée, le 24 décembre dernier, la revue Biogerontology. Eric Le Bourg a pris trois groupes de mouches, vivant à 25°C. A partir de 5 jours d'âge, les insectes ont été soumis au froid une heure par jour et pendant deux périodes de cinq jours séparées par un week-end, les fioles dans lesquelles ils se trouvaient étant plongées dans de la glace pilée. Le premier groupe a ensuite vécu à 19°C, le deuxième à 22°C, le troisième restant à 25°C.
Puis il a fallu les laisser devenir des papys et des mamies mouches, c'est-à-dire patienter quelques semaines – jusqu'à huit semaines dans le cas des drosophiles à 19°C, soit un intervalle de temps deux fois supérieur à celui testé auparavant.
Enfin venait l'heure du trépas, les mouches étant soumises à un bain-marie à 37°C qui les tuait toutes... mais pas à la même vitesse. Les femelles résistaient mieux – un effet déjà connu pour lequel on n'a guère d'explication – que les mâles mais, chez ces derniers, se produisait quelque chose de curieux : ceux qui, dans leur prime jeunesse, avaient connu le grand froid, mouraient plus tard que ceux n'ayant pas suivi le régime glaçons, et ce quelle que fût la température à laquelle ils avaient vécu.
Pour Eric Le Bourg, c'est la démonstration que, dans le cas des mouches, "un stress modéré subi pendant la jeunesse peut avoir un effet protecteur toute la vie, quelle que soit la durée de celle-ci, un peu comme un vaccin".
Ce n'est pas la première fois qu'est mise en évidence cette intrigante protection conférée par un stress dit modéré.
Lors de tests effectués il y a quelques années, Eric Le Bourg s'était ainsi aperçu que des mouches exposées jeunes au froid vivaient plus longtemps et résistaient mieux à des stress importants – froid, chaleur, infection fongique – quatre semaines plus tard, c'est-à-dire non loin de la fin de leur existence.
Ce résultat posait une question cruciale : la protection conférée par cette exposition précoce à un stress modéré avait-elle une durée fixe, en l'occurrence quatre semaines, ou bien durait-elle toute la vie ? Encore fallait-il, pour le déterminer, être capable d'allonger sur demande la longévité des mouches... Par chance, c'est chose aisée avec les drosophiles, qui vivent sensiblement plus longtemps lorsque la température ambiante s'abaisse.
C'est précisément ce qu'a fait le chercheur français dans une étude qu'a publiée, le 24 décembre dernier, la revue Biogerontology. Eric Le Bourg a pris trois groupes de mouches, vivant à 25°C. A partir de 5 jours d'âge, les insectes ont été soumis au froid une heure par jour et pendant deux périodes de cinq jours séparées par un week-end, les fioles dans lesquelles ils se trouvaient étant plongées dans de la glace pilée. Le premier groupe a ensuite vécu à 19°C, le deuxième à 22°C, le troisième restant à 25°C.
Puis il a fallu les laisser devenir des papys et des mamies mouches, c'est-à-dire patienter quelques semaines – jusqu'à huit semaines dans le cas des drosophiles à 19°C, soit un intervalle de temps deux fois supérieur à celui testé auparavant.
Enfin venait l'heure du trépas, les mouches étant soumises à un bain-marie à 37°C qui les tuait toutes... mais pas à la même vitesse. Les femelles résistaient mieux – un effet déjà connu pour lequel on n'a guère d'explication – que les mâles mais, chez ces derniers, se produisait quelque chose de curieux : ceux qui, dans leur prime jeunesse, avaient connu le grand froid, mouraient plus tard que ceux n'ayant pas suivi le régime glaçons, et ce quelle que fût la température à laquelle ils avaient vécu.
Pour Eric Le Bourg, c'est la démonstration que, dans le cas des mouches, "un stress modéré subi pendant la jeunesse peut avoir un effet protecteur toute la vie, quelle que soit la durée de celle-ci, un peu comme un vaccin".
Ce n'est pas la première fois qu'est mise en évidence cette intrigante protection conférée par un stress dit modéré.