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PLD (Peace, Love and Diversity)
http://www.lesoir.be/995588/article/debats/editos/2015-09-22/n-va-joue-dangereusement-avec-peuple
La N-VA joue dangereusement avec le peuple
Crise des migrants
En jouant sur les peurs dans le dossier des réfugiés, le parti de Bart De Wever franchit la ligne rouge de l’alimentation de la xénophobie. L’éditorial de Béatrice Delvaux.
L’afflux de réfugiés n’est pas une crise pour tout le monde. Pour certains, c’est même une aubaine. La N-VA a ainsi trouvé dans cette population cherchant refuge sur le sol belge et européen, et dans les questions et les inquiétudes que cet afflux suscite auprès des citoyens, un filon qu’elle ne cesse d’exploiter. C’est Bart De Wever qui a « tiré » le premier fin août en réclamant un statut différent pour ces réfugiés. Depuis, pas une semaine ne se passe sans que le président du parti, ou l’un des membres, ne lance une nouvelle idée pour « tacler » le sujet. Les derniers jours nous ont même donné droit à une salve dont on pourrait croire qu’elle fait partie d’un crescendo savamment orchestré avec, en apothéose (?), cet accès «avec retard» des réfugiés aux allocations familiales.
Que ces idées/suggestions/propositions… de loi soient contraires aux conventions internationales, à l’accord de gouvernement, à la répartition des compétences, à la réalité des chiffres, aux valeurs qui fondent la sécurité sociale et sous-tendent la société : peu importe pour les nationalistes flamands pour autant que le but – électoral – soit atteint. Et d’alimenter l’idée que ces réfugiés vont coûter cher et prendre le pain des Belges, et de nourrir la méfiance face à cet autre de « seconde zone », et de valider l’idée « bonnes gens n’ayez pas peur, la N-VA veille sur vous ». Preuve s’il en fallait que le parti nationaliste franchit la ligne rouge de l’alimentation de la xénophobie, le MR, jusqu’à présent très prudent dans la critique de son allié du gouvernement, a réagi vite et fort contre cette proposition d’accès à deux vitesses aux allocations familiales : « Discriminatoire et stigmatisant. »
Mais cette fois, la stupéfaction vient autant de la façon dont la N-VA veut passer des paroles aux actes. En déposant, comme elle en revendique l’intention, une proposition de loi au Parlement fédéral dans un geste unilatéral, elle mettrait potentiellement les partis d’un gouvernement – dont elle fait partie – en situation de voter et de se diviser ouvertement. C’est cela, exercer le pouvoir et prendre ses responsabilités ? Non, c’est se moquer du monde et de la démocratie. Dangereusement.
La N-VA joue dangereusement avec le peuple
Crise des migrants
En jouant sur les peurs dans le dossier des réfugiés, le parti de Bart De Wever franchit la ligne rouge de l’alimentation de la xénophobie. L’éditorial de Béatrice Delvaux.
L’afflux de réfugiés n’est pas une crise pour tout le monde. Pour certains, c’est même une aubaine. La N-VA a ainsi trouvé dans cette population cherchant refuge sur le sol belge et européen, et dans les questions et les inquiétudes que cet afflux suscite auprès des citoyens, un filon qu’elle ne cesse d’exploiter. C’est Bart De Wever qui a « tiré » le premier fin août en réclamant un statut différent pour ces réfugiés. Depuis, pas une semaine ne se passe sans que le président du parti, ou l’un des membres, ne lance une nouvelle idée pour « tacler » le sujet. Les derniers jours nous ont même donné droit à une salve dont on pourrait croire qu’elle fait partie d’un crescendo savamment orchestré avec, en apothéose (?), cet accès «avec retard» des réfugiés aux allocations familiales.
Que ces idées/suggestions/propositions… de loi soient contraires aux conventions internationales, à l’accord de gouvernement, à la répartition des compétences, à la réalité des chiffres, aux valeurs qui fondent la sécurité sociale et sous-tendent la société : peu importe pour les nationalistes flamands pour autant que le but – électoral – soit atteint. Et d’alimenter l’idée que ces réfugiés vont coûter cher et prendre le pain des Belges, et de nourrir la méfiance face à cet autre de « seconde zone », et de valider l’idée « bonnes gens n’ayez pas peur, la N-VA veille sur vous ». Preuve s’il en fallait que le parti nationaliste franchit la ligne rouge de l’alimentation de la xénophobie, le MR, jusqu’à présent très prudent dans la critique de son allié du gouvernement, a réagi vite et fort contre cette proposition d’accès à deux vitesses aux allocations familiales : « Discriminatoire et stigmatisant. »
Mais cette fois, la stupéfaction vient autant de la façon dont la N-VA veut passer des paroles aux actes. En déposant, comme elle en revendique l’intention, une proposition de loi au Parlement fédéral dans un geste unilatéral, elle mettrait potentiellement les partis d’un gouvernement – dont elle fait partie – en situation de voter et de se diviser ouvertement. C’est cela, exercer le pouvoir et prendre ses responsabilités ? Non, c’est se moquer du monde et de la démocratie. Dangereusement.