Croissance revue à la baisse, tourisme en panne, campagne agricole décevante, dégradation du solde commercial : les mauvaises nouvelles se succèdent au Maroc. Dans ce contexte, les syndicats appellent à la vigilance.
Casablanca.- Au Maroc, les prévisions de croissance nen finissent pas dêtre revues à la baisse. Le ministère de lEconomie et des Finances table désormais sur une croissance de 3,4% en 2012.
Le gouvernement du Parti de la Justice et du Développement (PJD) avait annoncé 5,5% en début dannée, puis retenu une croissance de 4,2% en mars lors du vote de la loi de finances 2012.
« Le Maroc est au bord de la faillite ! », sest alarmé, il y a quelques jours, Lahcen Daoudi, ministre de lEnseignement supérieur, selon Reuters. Cet économiste, membre du PJD, a même comparé cette situation à lépoque où le Maroc avait adopté une politique dajustement structurel dans les années 80.
La balance commerciale se dégrade, accusant un déficit de 64 milliards de MAD (environ 5,8 mrds ) à fin avril 2012, selon lOffice des changes. Entre avril 2011 et 2012, les investissements et prêts privés étrangers sont en baisse de 3,7%. Le secteur touristique est toujours à la peine.
La campagne agricole 2011-2012 sannonce mauvaise : le rendement du blé et de lorge, les principales céréales cultivées, devrait baisser presque de moitié, indique le ministère de lAgriculture. Au Maroc, le secteur agricole représente près de 15% du PIB et emploie encore près de 40% de la main duvre.
Sous pression, le Maroc « envisage de réformer son coûteux système de subventions dici la fin du mois de juin », a annoncé Najib Boulif, ministre de la Gouvernance et des Affaires générales, en marge dune conférence sur la compétitivité tenue à Casablanca. Ce système, largement critiqué, ne profiterait pas aux plus défavorisés et encouragerait les monopoles, notamment dans le secteur du sucre. En 2011, le gouvernement marocain a déboursé 50 milliards de MAD (4,5 mrds ) en subventions. Malgré la situation économique difficile, il espère ramener ce montant à 42 milliards de MAD (3,7 mrds ) en 2012. Un vu pieux.
Les syndicats dans la rue
Dans ce contexte, les syndicats proches de lopposition de gauche, la Confédération démocratique du travail (CDT) et la Fédération démocratique du travail (FDT), entendent maintenir la pression. Le 27 mai 2012, plus de 50 000 personnes ont manifesté dans les rues de Casablanca à lappel des deux centrales.
« Nous sommes conscients de la difficulté de la situation économique. Même si, au Maroc, le grand problème nest pas une question de croissance, mais dabord et surtout un problème de répartition des richesses », indique Abdelkrim El Aziz, membre du bureau exécutif de la CDT.
« Seuls 20% des travailleurs ont accès à la sécurité sociale, 20% des entreprises respectent le code du travail ( ) Plutôt que de sattaquer aux problèmes sociaux, aux problèmes de pauvreté, à la précarité des travailleurs, ce gouvernement commence par ouvrir des discussions avec la Confédération générale des entreprises du Maroc, le patronat, pour faire passer une loi restreignant le droit de grève ! Cest pour cela que nous sommes descendus dans la rue », explique le responsable CDT.
En 2011, le nombre de grèves a quasiment doublé au Maroc, notamment du fait du secteur public.
Suite : http://www.demainonline.com/?p=17956
Casablanca.- Au Maroc, les prévisions de croissance nen finissent pas dêtre revues à la baisse. Le ministère de lEconomie et des Finances table désormais sur une croissance de 3,4% en 2012.
Le gouvernement du Parti de la Justice et du Développement (PJD) avait annoncé 5,5% en début dannée, puis retenu une croissance de 4,2% en mars lors du vote de la loi de finances 2012.
« Le Maroc est au bord de la faillite ! », sest alarmé, il y a quelques jours, Lahcen Daoudi, ministre de lEnseignement supérieur, selon Reuters. Cet économiste, membre du PJD, a même comparé cette situation à lépoque où le Maroc avait adopté une politique dajustement structurel dans les années 80.
La balance commerciale se dégrade, accusant un déficit de 64 milliards de MAD (environ 5,8 mrds ) à fin avril 2012, selon lOffice des changes. Entre avril 2011 et 2012, les investissements et prêts privés étrangers sont en baisse de 3,7%. Le secteur touristique est toujours à la peine.
La campagne agricole 2011-2012 sannonce mauvaise : le rendement du blé et de lorge, les principales céréales cultivées, devrait baisser presque de moitié, indique le ministère de lAgriculture. Au Maroc, le secteur agricole représente près de 15% du PIB et emploie encore près de 40% de la main duvre.
Sous pression, le Maroc « envisage de réformer son coûteux système de subventions dici la fin du mois de juin », a annoncé Najib Boulif, ministre de la Gouvernance et des Affaires générales, en marge dune conférence sur la compétitivité tenue à Casablanca. Ce système, largement critiqué, ne profiterait pas aux plus défavorisés et encouragerait les monopoles, notamment dans le secteur du sucre. En 2011, le gouvernement marocain a déboursé 50 milliards de MAD (4,5 mrds ) en subventions. Malgré la situation économique difficile, il espère ramener ce montant à 42 milliards de MAD (3,7 mrds ) en 2012. Un vu pieux.
Les syndicats dans la rue
Dans ce contexte, les syndicats proches de lopposition de gauche, la Confédération démocratique du travail (CDT) et la Fédération démocratique du travail (FDT), entendent maintenir la pression. Le 27 mai 2012, plus de 50 000 personnes ont manifesté dans les rues de Casablanca à lappel des deux centrales.
« Nous sommes conscients de la difficulté de la situation économique. Même si, au Maroc, le grand problème nest pas une question de croissance, mais dabord et surtout un problème de répartition des richesses », indique Abdelkrim El Aziz, membre du bureau exécutif de la CDT.
« Seuls 20% des travailleurs ont accès à la sécurité sociale, 20% des entreprises respectent le code du travail ( ) Plutôt que de sattaquer aux problèmes sociaux, aux problèmes de pauvreté, à la précarité des travailleurs, ce gouvernement commence par ouvrir des discussions avec la Confédération générale des entreprises du Maroc, le patronat, pour faire passer une loi restreignant le droit de grève ! Cest pour cela que nous sommes descendus dans la rue », explique le responsable CDT.
En 2011, le nombre de grèves a quasiment doublé au Maroc, notamment du fait du secteur public.
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