Un deuxième gazoduc concurrent, reliant le Nigéria au Maroc
Aussi appelé gazoduc Afrique Atlantique, il est conçu pour être un gazoduc sous-marin suivant la côte-ouest de l’Afrique, en passant notamment par le golfe de Guinée.
L’objectif de ce projet multilatéral est de connecter tous les pays d’Afrique de l’Ouest au Maroc, créant ainsi un
marché régional du gaz naturel. Cela permettrait ainsi aux pays de la région d’accéder à une source d’énergie fiable et abordable, et pour les pays produisant du gaz naturel, d’offrir des débouchés pour leur gaz naturel.
Bien que le Nigéria soit le principal et premier fournisseur prévu, étant donné qu’il détient la majeure partie des réserves de gaz sur le continent, d’autres pays ouest-africains pourraient également contribuer à l’approvisionnement futur.
Un autre objectif important non dénué de sens dans le contexte actuel européen, est que ce gaz soit
in fine redistribué vers l’Europe. Le
lancement du Nigeria-Marocco Gas Pipeline (NMGP) est annoncé en 2016 par Mohammed VI lors d’une visite officielle au Nigéria. L’accord sera officiellement signé le 10 juin 2018.
Ce projet coûtera
25 milliards de dollars, auquel
la NNPC participe à hauteur de 50%. C’est l’un des plus grands investissements en Afrique de l’Ouest. L’Office national des hydrocarbures et des mines du Maroc (ONHYM) finance la deuxième moitié du projet. Le projet dispose d’une capacité de 30 milliards de mètres cubes de gaz naturel par an, avec la possibilité de
fournir 18 milliards de mètres cubes pour l’exportation vers l’Europe.
En 2020, le projet évolue : d’un accord bilatéral, cela devient une initiative régionale. La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) est particulièrement présente dans ce projet.
En 2022, la Banque islamique de développement et le fonds souverain de l’OPEP ont annoncé la participation au financement de la seconde étude de faisabilité du projet.
Le Maroc a donc pris une longueur d’avance vis-à-vis du projet algérien, notamment depuis le lancement de la seconde phase de l’étude d’ingénierie, qui a conclu que le NMGP sera relié au gazoduc Maghreb-Europe, fermé par l’Algérie fin 2021,
permettant ainsi d’alimenter le Niger, le Burkina Faso et le Mali. En juin 2023, la
signature d’un Memorandum of Understanding avec la Guinée, la Côte d’Ivoire, le Libéria et le Bénin, ont confirmé l’engagement de ces pays à se rallier au projet.
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