Bonsoir,
Je crains que ce débat soit stérile car il me semble à mon humble avis qu'il est biaisé par la formulation de votre question.
Je m'explique si vous le voulez bien. Vous semblez faire un lien de subordination entre l'existence d'une "miséricorde" ("s'il est miséricordieux, il n'y a pas d'enfer") par l'absence de l'enfer. Pour être plus précis, vous conditionnez l'existence d'une qualité de Dieu par l'absence d'une chose qu'il a créée. En partant de ce postulat, il est tout naturel que vous soyez confronté à un paradoxe illusoire.
Il est illusoire car implicitement, vous comparez deux choses qui selon moi ne peuvent être mises l'une en face de l'autre.
D'un côté nous avons un "tempérament" (miséricordieux) et de l'autre un lieu (l'enfer): donc pas la même nature.
D'un côté nous sommes dans une dimension infinie et de l'autre dans un espace fini (l'enfer) : donc pas la même échelle.
C'est pourquoi je pense qu'il serait plus juste d'aborder une qualité de Dieu au regard d'une autre qualité de Dieu.
Je pense qu'il est impossible ne serait-ce que d'envisager de mesurer la signification de Sa miséricorde, si on ne l'associe pas à Son omnipotence.
En effet, Dieu ayant tous les pouvoirs, il a celui de se montrer injuste :
- en envoyant tout le monde en enfer sans jugement
- OU en envoyant tout le monde au paradis sans jugement ce qui est également une forme d'injustice.
Pour une raison qu'il lui appartient seul, Il a choisi d'être juste, de nous donner le libre arbitre, il nous autorise de nous tromper de bonne foi, avoir une absolution de certaines actions, et finalement d'être jugé avant d'aller soit au paradis, soit en enfer.
Vous comprendrez qu'avant d'arriver à cette extrémité (entrer en enfer), nombreuses sont les étapes, elles sont chacune une forme de pondération volontaire (de sa part) de son omnipotence qu'il peut exercer librement à tout moment.
Pour résumer, seul son omnipotence permet d'expliquer sa Miséricorde.
Quand à la justesse des châtiments qu'il inflige (ou pas), il ne m'appartient pas en tant que croyant d'en discuter de la pertinence, car les raisons appartiennent à Dieu et à lui seul. Nous n'avons ni les capacités intellectuelles, ni physiques de nous placer à sa place pour ensuite discuter des différentes solutions sujets à discussions, suivant des critères également sujet à discussion.
Il rappelle souvent qu'en réalité il sait ce qu'on ne sait pas, qu'un bien fait peut être un mauvais et vice- versa. Tout est une question d'échelle spatiale et temporelle : ce qui nous semble une mauvaise chose aujourd'hui peut être réalité l'un des plus grand bien-fait plus tard.
C'est lui faire preuve d'une grande injustice que d'essayer d'imaginer que nous pouvons penser mieux que Lui. Et même ça, il le pardonne si on le lui demande bien qu'il le considère comme le plus grand des péchés.