Bonjour
Le problème à traiter ici est d'imaginer ce que cela serait pour quelqu'un d'avoir un pouvoir, une mainmise totale sur la volonté des autres personnes.
Genre, on suppose qu'il a une machine qui lui permet de prendre possession de la volonté des autres personnes et de les soumettre totalement à ses propres volontés. Aussi longtemps qu'il le souhaite.
Supposons aussi qu'il soit la seule personne à avoir cette machine et que personne ne pourrait l'arrêter ou lui résister ou le prendre au piège.
Qu'est-ce que serait la vie d'une telle personne?
Au début, ça paraît cool. Ce type peut être obéi par tout le monde. Il n'a plus besoin d'argent : il n'a qu'à vouloir, et les autres lui donnent tout ce qu'il désire. Il n'a plus besoin de travailler. Aussi, il peut se rendre n'importe où. Aucune porte ne lui est fermée. Et il peut avoir du sexe avec n'importe quelle femme, simplement en prenant possession de sa volonté, et ces femmes auront l'impression d'être consentantes. Et donc il peut devenir le maître du monde.
Mais... qui voudrait être à sa place? Bien sûr tout le monde comprend que cette personne aurait une existence « confortable » pour ce qui est des besoins matériels et des plaisirs physiques. Il vivrait sans doute dans un gros palais dans le plus grand luxe.
Mais son existence ne serait-elle pas vide?
Philosophiquement, c'est le problème de la rencontre de l'altérité. Notre type, avec sa machine qui capture les volontés, en réalité il réduit les autres personnes au statut d'objet. Les autres personnes ne sont plus des sujets avec des points de vue propres et des volontés propres : ils ne se réduisent plus maintenant qu'à une extension du corps de notre type. Les autres personnes sont devenues des espèces de robots sans âme. Et sans doute, elles ont encore une forme de « conscience », mais c'est sans effet pour elles. C'est comme si mon marteau était conscient, mais qu'il n'avait aucun moyen de communiquer ou de réagir...
Et donc dans la perspective de notre type, les autres personnes qui sont totalement subjuguées par lui ne sont plus que des reflets de son propre ego, l'équivalent de personnages de jeux vidéos qu'on déplace librement avec une manette... Mario Bros ne discute jamais avec le joueur qui l'active.
Donc mon idée serait que l'existence de ce type deviendrait profondément insignifiante. Rien n'aurait plus de valeur ou de dignité. L'amitié, l'amour, le respect, le prestige, le succès, cela ne voudrait plus rien dire pour lui. Bien sûr personne ne lui dirait de méchanceté, d'injures, mais à quel prix?
Ce qui rend l'existence humaine si grandiose, c'est justement cette altérité qui nous échappe, cette impossibilité de dominer les autres à notre gré, et la nécessité de s'efforcer de gagner le respect des autres, ou leur amitié, ou leur amour, mais sans que le résultat soit toujours garanti, donc la fragilité où nous sommes quand on s'expose aux autres, mais la possibilité de faire des rencontres enrichissantes et exaltantes.
Une personne qui nous aime librement, comme cela vaut mieux qu'un programme informatique qui nous dit qu'il nous aime! Donc la liberté des autres personnes est un des principaux biens de cette vie, alors que le pouvoir ne l'est pas, ou alors très peu.
Combien il est plus doux d'être aimé parce qu'on s'en est montré digne que de forcer les autres à nous obéir et à nous flatter parce qu'on est puissant!
Même avec un chat, je voudrais pas dominer à ce point sa petite volonté. Je préfère le laisser être lui-même.
Le problème à traiter ici est d'imaginer ce que cela serait pour quelqu'un d'avoir un pouvoir, une mainmise totale sur la volonté des autres personnes.
Genre, on suppose qu'il a une machine qui lui permet de prendre possession de la volonté des autres personnes et de les soumettre totalement à ses propres volontés. Aussi longtemps qu'il le souhaite.
Supposons aussi qu'il soit la seule personne à avoir cette machine et que personne ne pourrait l'arrêter ou lui résister ou le prendre au piège.
Qu'est-ce que serait la vie d'une telle personne?
Au début, ça paraît cool. Ce type peut être obéi par tout le monde. Il n'a plus besoin d'argent : il n'a qu'à vouloir, et les autres lui donnent tout ce qu'il désire. Il n'a plus besoin de travailler. Aussi, il peut se rendre n'importe où. Aucune porte ne lui est fermée. Et il peut avoir du sexe avec n'importe quelle femme, simplement en prenant possession de sa volonté, et ces femmes auront l'impression d'être consentantes. Et donc il peut devenir le maître du monde.
Mais... qui voudrait être à sa place? Bien sûr tout le monde comprend que cette personne aurait une existence « confortable » pour ce qui est des besoins matériels et des plaisirs physiques. Il vivrait sans doute dans un gros palais dans le plus grand luxe.
Mais son existence ne serait-elle pas vide?
Philosophiquement, c'est le problème de la rencontre de l'altérité. Notre type, avec sa machine qui capture les volontés, en réalité il réduit les autres personnes au statut d'objet. Les autres personnes ne sont plus des sujets avec des points de vue propres et des volontés propres : ils ne se réduisent plus maintenant qu'à une extension du corps de notre type. Les autres personnes sont devenues des espèces de robots sans âme. Et sans doute, elles ont encore une forme de « conscience », mais c'est sans effet pour elles. C'est comme si mon marteau était conscient, mais qu'il n'avait aucun moyen de communiquer ou de réagir...
Et donc dans la perspective de notre type, les autres personnes qui sont totalement subjuguées par lui ne sont plus que des reflets de son propre ego, l'équivalent de personnages de jeux vidéos qu'on déplace librement avec une manette... Mario Bros ne discute jamais avec le joueur qui l'active.
Donc mon idée serait que l'existence de ce type deviendrait profondément insignifiante. Rien n'aurait plus de valeur ou de dignité. L'amitié, l'amour, le respect, le prestige, le succès, cela ne voudrait plus rien dire pour lui. Bien sûr personne ne lui dirait de méchanceté, d'injures, mais à quel prix?
Ce qui rend l'existence humaine si grandiose, c'est justement cette altérité qui nous échappe, cette impossibilité de dominer les autres à notre gré, et la nécessité de s'efforcer de gagner le respect des autres, ou leur amitié, ou leur amour, mais sans que le résultat soit toujours garanti, donc la fragilité où nous sommes quand on s'expose aux autres, mais la possibilité de faire des rencontres enrichissantes et exaltantes.
Une personne qui nous aime librement, comme cela vaut mieux qu'un programme informatique qui nous dit qu'il nous aime! Donc la liberté des autres personnes est un des principaux biens de cette vie, alors que le pouvoir ne l'est pas, ou alors très peu.
Combien il est plus doux d'être aimé parce qu'on s'en est montré digne que de forcer les autres à nous obéir et à nous flatter parce qu'on est puissant!
Même avec un chat, je voudrais pas dominer à ce point sa petite volonté. Je préfère le laisser être lui-même.
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