http://lemonde.fr/idees/chronique/2011/10/09/le-tgv-marocain_1584598_3232.html
** Dans un monde où tout va très vite, posséder ne serait-ce qu' une ligne de Train à Grande Vitesse est la moindre des choses. Pour preuve, toutes les grandes nations ( France, Grande-Bretagne, Japon, Chine, Allemagne, Italie...) en sont bien pourvues. Et aucune ne le regrette. Elles travaillent même à le généraliser sur toutes les grandes distances, à le rendre plus rapide *et plus confortable pour satisfaire *une clientèle très exigeante pour qui les minutes comptent pour beaucoup.
** Le Maroc qui connaît un taux de croissance à 5 %* annuelle *compte à plus ou moins long terme intégrer son système *ferroviaire à un vaste et ambitieux réseau de lignes à grande vitesse sur deux axes principaux: un axe euro-atlantique reliant Madrid à Rabat en 4 heures et un autre maghrébin reliant Oujda à Alger *en deux heures . Sur une longue échéance, le premier permettra de faire un trajet entre Oslo et Casablanca ; et le second entre Tripoli et Casablanca.
** Dans une première phase, c'est une liaison *entre Tanger et Casablanca, en passant par Larach, Kénitra et Rabat qui est envisagée *et qui sera fonctionnelle *à partir de décembre 2015. Le train roulera à 350 kms/h sur l'axe Tanger-Kénitra et à 220 kms/h sur l'axe Kénitra-Rabat-Casablanca. La distance entre Tanger et Casablanca sera parcourue ainsi en 2h10 au lieu de 4h45 ( et plus tard en moins de 1h30). Pour ses besoins, le Maroc a déjà fait une commande de 14 rames au groupe Alsthom pour un montant de 400 millions d'euros.*
** Ce projet a été mis à exécution à un moment où la demande dans le secteur ferroviaire est en nette augmentation dans tout le pays: le nombre de passagers ayant pris le train est passé en effet de 13 millions en 2003 *à 34 millions en 2011. Sur la ligne Tanger-Casablanca, il a été constaté une croissance de 2 millions d'usagers annuellement. A ce rythme, *et dans les prochaines années, avec la modernisation de ce secteur, les usagers seront *encore plus nombreux.
**En lui-même, le projet coûte environ 1,8 milliards d'euros et est financé à moitié par la France sous forme de crédits avantageux. Les Emirates Arabes Unis, l'Arabie Saoudite et le Koweit y participent pour le un quart. *L'Etat marocain paye le un quart restant en plus du coût des infrastructures associées. La facture totale se monte in fine à plus de 3 milliards d'euros.
**Ces investissements -dans leur ensemble- auront des retombées plus que positives sur l'économie marocaine. *Ils produiront ainsi de nouvelles synergies, renforceront l' image de marque du pays , consolideront son infrastructure, attireront plus de touristes , encourageront les investissements connexes et permettront la création de nombreux *postes d'emploi *. Ils permettront de façon indirecte la réduction du nombre des morts sur les routes. Ils permettront aussi d'éviter chaque année l'émission de 20 000 tonnes de dioxyde de carbone.*
**Le Maroc, *le premier pays africain à s'équiper d'un TGV, *entend entrer de plain-pied dans la modernité sous l'impulsion du Roi Mohammed VI. Les États *voisins devraient eux se dépêcher *de suivre l'exemple marocain *dans la perspective de création *d'un réseau *de Ligne à Grande Vitesse de la zone "Maghreb arabe". A l'image d'un Paris-Londres, on *pourra toujours rêver d'une liaison TGV Tanger-Madrid en 2 heures et d'un trajet *Oujda-Alger en 1h30...*
Barbouch Rachid