Allah, Al Watan, Ach3ab Ou bien Allah, Al Watan, Al Malik ? Et retour sur l'affaire Mouad El Haked.
La symbolique politique/nationale/communautaire n'a pas disparu, et elle ne disparaitra probablement jamais.
Au Maroc, comme partout ailleurs, porter atteinte aux symboles est une forme d'expression plus ou moins condamnable.
En France, une photo montrant une personne entrain d'essuyer les fesses avec le drapeau tricolore avait fait polémique en France, et une autre affaire a même entrainé une condamnation de la personne ayant commis ce délit.
Dans plusieurs pays Européens, cette atteinte aux symboles est condamnée par la justice.
Siffler l'hymne nationale Français est un "crime" nationale, mais au Maroc, cela prend d'autres allures avec la Devise : Allah, Al Watan, Al Malik. (Dieu, la Patrie, le Roi).
Durant les derniers mois, et dans plusieurs manifestations du 20 février, on scandait Allah, Al Watan, Achaab (Dieu, la patrie, le peuple).
Dans la devise du Maroc, le mot Patrie, qui vient avant le Roi, regroupe plusieurs composantes, dont la composante du Peuple.
Pourquoi alors, remplacer le mot Roi, par le mot Peuple alors que ce mot figure implicitement dans le mot, Nation ?
Ce détournement de la devise rappelle un peu le discours socialiste, Maoïste et Bolchévique. Des mouvements profondément républicains et anti-Monarchistes.
Ces mêmes groupements ont aussi un principe d'opposition avec la "bourgeoisie" et ils s'auto-déclarent comme étant le "Acha3b" "peuple" dont la définition correspond plus au "prolétariat" (un terme marxiste désignant la population pauvre comme le décrivent certains auteurs contemporains).
Nous connaissons tous la fin du rêve communiste qui n'a pas hésité à utiliser la propagande -et parfois la violence- pour véhiculer ses idées.
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La chansonnette pouvait s'arrêter là et relever de la liberté d'expression. Sauf que non, ses chansons comportent de la diffamation contre la personne du Roi avec des accusations de vol et de "paupérisation" du peuple.
Traiter quelqu'un de voleur ? il faut en apporter les preuves ou tomber dans la diffamation, d'autant plus que cette personne est le roi, arbitre du jeu.
La liberté d'expression a des limites. La diffamation en est une. Que Mouad soit poursuivi pour cela dans le cadre de la loi, le 20 février le soutiendra toujours, mais dans ce cas, le 20 février serait dans l'incohérence la plus totale..
bigbrother