Suite à une photographie postée par un contact, j'ai revu un bâtiment devenu familier. Avec son bleu turquoise de ses baies vitrées. Et j'ai donc été me plonger dans mes petites archives où j'ai donc retrouvé l'immeuble en question, à Homs. Mais j'ai aussi revu ces évènements des 18 et 19 avril 2011 où plus de 100 000 personnes (des avenues et des places de Homs envahies à perte de vue par les manifestants) demandèrent simplement, mais tout simplement, des réformettes :
- la fin de l'Etat d'urgence (pas dans les mots, mais dans les faits),
- la fin du système uni-parti (pas dans une phrase constitutionnelle, mais dans les faits),
- le droit à des élections générales globales et plurielles pour tous,
- la fin des arrestations arbitraires pour une simple opinion,
- le droit à un emploi à égalité de l'autre,
- la fin de la corruption qui gangrène l'administration d'un régime vieux de quarante ans,
- le droit à un logement décent,
- l'abolition des services du type moukhabarat,
- la libération des dizaines de milliers de prisonniers politiques,
- l'accès à des médias libres,
- et la liste est longue...
Mais la seule réponse à ces grandes manifestations pacifiques, où parfois montait déjà "Le peuple veut la chute du régime !", ce furent des balles sur les manifestants... Où étaient les pacifistes d'aujourd'hui ? Où étaient les pro-Assad qui dénoncent aujourd'hui dès qu'un loyaliste est exécuté ? Parmi ces manifestants, certains sont morts, d'autres en prison, d'autres ont fui au Liban, d'autres encore ont pris les armes et combattent encore aujourd'hui, d'autres sont même peut être devenus des jihadis plus radicaux.
La raison ? Des puissances internationales, via Israël et sa protection, qui ne veulent pas voir le monolithe assadien s'effondrer. Et d'un pouvoir de quelques dizaines de familles, dont le clan Assad, qui a refusé de faire ces réformes simples : ils savent que dans une élection libre, le Baath serait devenu une relique... et qu'ils auraient donc du partir... Ils ont donc préféré l'horreur et l'affrontement. Ils l'ont eu. Mais ils n'ont pu éliminé tout ce passé, rappelez vous...
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