Du Maroc au Qatar, les pays arabes rêvent de puissance
En 2021, les pays du Maghreb et du Moyen-Orient ne veulent plus être dépendants d’États étrangers.
Le Maroc, notamment, est en train de déployer une politique de puissance assumée.
La zone Maghreb et Moyen-Orient est souvent dépeinte comme instable. Elle passe en effet pour une région gangrenée par une multitude de maux et de fléaux, parmi lesquels les guerres, les désordres sociaux, le désespoir, l’islamisme… Pourtant, les développements géopolitiques qui y sont récemment intervenus autorisent désormais le recours à d’autres grilles de lecture.
Comme partout sur la planète, l’année 2020 y a ravivé la question de la souveraineté des États, de leur dépendance et des rapports de forces entre eux. Par leur activisme et leur détermination à élaborer puis à déployer une politique de puissance, certains pays passeraient même pour des cas d’école en cette période charnière des relations internationales.
Mouvements stratégiques
On a ainsi vu apparaître des formules telles que
«néo-ottomanisme », « Sparte du Moyen-Orient », etc., destinées à qualifier les mouvements stratégiques de certains pays de la région. Bien que ces formules soient teintées d’un certain esprit orientaliste et semblent, de ce fait, limiter ou circonscrire les ambitions des dits pays, elle
s illustrent pourtant un changement progressif de paradigme.
Que l’on évoque les mouvements turcs en Mer Égée et en Libye, la politique énergétique ambitieuse de l’Arabie saoudite,
la diplomatie sportive audacieuse du Qatar, la conquête spatiale des Émirats arabes unis,
ou la diplomatie dynamique du Maroc, tous ces exemples sont révélateurs d’un début de prise de conscience, dans la région, de ce que recouvre la notion même de puissance. Ces pays n’entendent plus se présenter comme des États nécessiteux et dépendants de l’aide et de l’expertise étrangères.
Au Maroc, de nouveaux leviers
Le Maroc est ainsi en train de définir, consciemment ou inconsciemment, une politique de puissance assumée.
Les avancées significatives enregistrées ces derniers mois, telles que ses récents succès diplomatiques (reconnaissance par les États-Unis de sa souveraineté sur le Sahara occidental, reprise des relations diplomatiques avec Israël, arbitrage du dialogue libyen) et économiques (développement du gazoduc Maroc-Nigeria), s’inscrivent dans cette dynamique.