Moussayer
Dr Moussayer khadija : maladies auto-immunes
Au nombre de deux, les reins sont des organes essentiels assurant de nombreuses fonctions. Leur rôle principal consiste à produire l'urine et d'éliminer les déchets qu'elle contient. Ils sont dotés de glandes à la partie supérieure de l'organe, appelées glandes surrénales, qui sécrètent des hormones indispensables à l’équilibre de notre organisme. L’hypertension, le diabète et les maladies auto-immunes sont des facteurs de risque de la survenue de pathologies rénales, souvent graves.
Rôle et fonctionnement du rein
Outre la production d’urine qui permet l’élimination de déchets toxiques comme la créatinine et l’urée, les reins assurent tout l’équilibre de l’organisme en ajustant nos besoins en eau et en sels minéraux (sodium, potassium, calcium…) et en produisant ou activant des hormones indispensables comme la rénine qui régule la pression artérielle, l’érythropoïétine (ou EPO comme celle employée en dopage par les sportifs !) qui favorise la production de globules rouges et la vitamine D au bénéfice de nos os. L’ensemble des liquides de l’organisme est filtré une dizaine de fois par jour, soit au total l’équivalent de 180 litres par jour !
Plus précisément, le rein contient environ 1 million d’unités productrices d'urine, nommées les néphrons. Chacun d’eux est constitué d’un réseau de petits tubes (les tubules) et d'un système de filtration du sang, appelé glomérule. La filtration du sang, dite glomérulaire, est effectuée par le biais de cellules spécialisées (les podocytes). En retenant les molécules de plus grosse taille, la filtration produit un liquide qui contient notamment de l'eau, du potassium, du sodium, du glucose et des acides aminés, ainsi que de l'urée et de l'acide urique. La composition de ce liquide peut varier en fonction des apports et des besoins du corps.
Le bon fonctionnement des reins se mesure par le calcul du débit de filtration glomérulaire du sang. Une valeur normale se situe autour de 100 ml/mn (entre 90 et 120). Ce débit correspond aux capacités du rein en pourcentage : à 60 ml/mn ainsi, le rein fonctionne à près de 60 %, chiffre en dessous duquel on présente une insuffisance rénale. La présence anormale de protéines (protéinurie) ou de sang dans les urines témoigne aussi de l’existence de lésions.
Les maladies rénales : on peut les contrôler
Outre l’obésité, les pathologies qui induisent un dysfonctionnement rénal sont liées dans presque un quart des cas à une hypertension et un autre quart à un diabète. Ainsi, dix ans après le début d’un diabète, près d’un tiers des patients dans le monde développerait encore une insuffisance rénale malgré l’amélioration constante de sa prise en charge.
Les maladies auto-immunes en constituent ensuite la troisième grande cause chez plus de 10 % des patients : dans ces dernières, le système immunitaire chargé normalement de nous défendre des agresseurs extérieurs (bactéries, virus…) se dérègle en s’attaquant à nos propres cellules et tissus. Les atteintes rénales peuvent s’y révéler parmi les plus lourdes, allant même jusqu’à engager encore le pronostic vital au Maroc, dans certaines de ces pathologies comme le lupus ou la sclérodermie (une maladie qui se manifeste par un durcissement de la peau).
Aucun symptôme en général ne prévient de l’altération des reins qui parviennent au début à compenser leurs dégradations par un surcroît d’activité permettant une production d’urine identique. Les premiers signes sont malheureusement souvent trop vagues (fatigue, perte d’appétit…) pour être pris au sérieux. On notera qu’à partir de 40 ans les capacités de filtration diminuent de 10 % tous les 10 ans et qu’après 70 ans un tiers des personnes présentent techniquement une insuffisance rénale sans que se produisent forcément de complications graves si ces capacités peuvent se stabiliser à un niveau encore acceptable.
Ces affections rénales ont tout pour faire peur alors qu’avec une attention minutieuse, on peut ralentir la progression de l’insuffisance rénale et même la contrôler. Cela nécessite entre autres de maîtriser la pression artérielle (qui idéalement doit être de 140/80 mm Hg) et la protéinurie (qui doit être inférieure à 0,5 g/jour) ainsi que son hygiène diététique (régime limité en sel et apport en protéines contrôlé).
Il est en parallèle essentiel de traiter efficacement les pathologies associées à ces insuffisances, notamment par l’emploi adéquat de médicaments anti-inflammatoires et/ou immunosuppresseurs dans le cas des maladies auto-immunes.
Dans les cas les plus graves, lorsque les reins fonctionnent à moins de 10 % de leurs capacités, on est obligé de recourir à la dialyse et éventuellement la greffe rénale.
Casablanca, le 25 mars 2017
Dr MOUSSAYER KHADIJA الدكتورة خديجة موسيار
Rôle et fonctionnement du rein
Outre la production d’urine qui permet l’élimination de déchets toxiques comme la créatinine et l’urée, les reins assurent tout l’équilibre de l’organisme en ajustant nos besoins en eau et en sels minéraux (sodium, potassium, calcium…) et en produisant ou activant des hormones indispensables comme la rénine qui régule la pression artérielle, l’érythropoïétine (ou EPO comme celle employée en dopage par les sportifs !) qui favorise la production de globules rouges et la vitamine D au bénéfice de nos os. L’ensemble des liquides de l’organisme est filtré une dizaine de fois par jour, soit au total l’équivalent de 180 litres par jour !
Plus précisément, le rein contient environ 1 million d’unités productrices d'urine, nommées les néphrons. Chacun d’eux est constitué d’un réseau de petits tubes (les tubules) et d'un système de filtration du sang, appelé glomérule. La filtration du sang, dite glomérulaire, est effectuée par le biais de cellules spécialisées (les podocytes). En retenant les molécules de plus grosse taille, la filtration produit un liquide qui contient notamment de l'eau, du potassium, du sodium, du glucose et des acides aminés, ainsi que de l'urée et de l'acide urique. La composition de ce liquide peut varier en fonction des apports et des besoins du corps.
Le bon fonctionnement des reins se mesure par le calcul du débit de filtration glomérulaire du sang. Une valeur normale se situe autour de 100 ml/mn (entre 90 et 120). Ce débit correspond aux capacités du rein en pourcentage : à 60 ml/mn ainsi, le rein fonctionne à près de 60 %, chiffre en dessous duquel on présente une insuffisance rénale. La présence anormale de protéines (protéinurie) ou de sang dans les urines témoigne aussi de l’existence de lésions.
Les maladies rénales : on peut les contrôler
Outre l’obésité, les pathologies qui induisent un dysfonctionnement rénal sont liées dans presque un quart des cas à une hypertension et un autre quart à un diabète. Ainsi, dix ans après le début d’un diabète, près d’un tiers des patients dans le monde développerait encore une insuffisance rénale malgré l’amélioration constante de sa prise en charge.
Les maladies auto-immunes en constituent ensuite la troisième grande cause chez plus de 10 % des patients : dans ces dernières, le système immunitaire chargé normalement de nous défendre des agresseurs extérieurs (bactéries, virus…) se dérègle en s’attaquant à nos propres cellules et tissus. Les atteintes rénales peuvent s’y révéler parmi les plus lourdes, allant même jusqu’à engager encore le pronostic vital au Maroc, dans certaines de ces pathologies comme le lupus ou la sclérodermie (une maladie qui se manifeste par un durcissement de la peau).
Aucun symptôme en général ne prévient de l’altération des reins qui parviennent au début à compenser leurs dégradations par un surcroît d’activité permettant une production d’urine identique. Les premiers signes sont malheureusement souvent trop vagues (fatigue, perte d’appétit…) pour être pris au sérieux. On notera qu’à partir de 40 ans les capacités de filtration diminuent de 10 % tous les 10 ans et qu’après 70 ans un tiers des personnes présentent techniquement une insuffisance rénale sans que se produisent forcément de complications graves si ces capacités peuvent se stabiliser à un niveau encore acceptable.
Ces affections rénales ont tout pour faire peur alors qu’avec une attention minutieuse, on peut ralentir la progression de l’insuffisance rénale et même la contrôler. Cela nécessite entre autres de maîtriser la pression artérielle (qui idéalement doit être de 140/80 mm Hg) et la protéinurie (qui doit être inférieure à 0,5 g/jour) ainsi que son hygiène diététique (régime limité en sel et apport en protéines contrôlé).
Il est en parallèle essentiel de traiter efficacement les pathologies associées à ces insuffisances, notamment par l’emploi adéquat de médicaments anti-inflammatoires et/ou immunosuppresseurs dans le cas des maladies auto-immunes.
Dans les cas les plus graves, lorsque les reins fonctionnent à moins de 10 % de leurs capacités, on est obligé de recourir à la dialyse et éventuellement la greffe rénale.
Casablanca, le 25 mars 2017
Dr MOUSSAYER KHADIJA الدكتورة خديجة موسيار