Rabat, le CNT libyen et Ennahda tunisien aux abonnés absents
Cinq jours après les élections législatives algériennes, plusieurs pays ont déjà réagi. Mais les voisins maghrébins de l’Algérie se montrent particulièrement discrets. Ce lundi, à 16 h 30, le Maroc, le plus important voisin de l’Algérie n’avait toujours pas réagi. Aucun communiqué, aucune déclaration officielle de Rabat. Ce silence pourrait être interprété comme une façon pour les Marocains d’appliquer le principe de réciprocité. Fin 2011, Alger avait attendu près d’une semaine pour réagir aux élections législatives marocaines (lire).
En attendant, la presse marocaine a largement commenté les élections algériennes en soulignant notamment « l'exception » de l’Algérie. Parmi les journaux, le quotidien Attajdid, organe du Parti justice et développement(PJD), la formation islamiste au pouvoir après sa victoire aux législatives de novembre, écrit que le « principal enseignement à tirer de ce scrutin est que l'Algérie a raté un rendez‑vous historique ».
L'Algérie aurait pu exploiter ce scrutin « pour la refonte de son système politique et la rupture avec son modèle de pouvoir, à travers l'instauration d'un nouveau pacte politique lui permettant d'adhérer pleinement au processus de changement enclenché dans la région », écrit l'éditorialiste. « Le processus de démocratisation et de réforme en Algérie est irréversible et son détournement n'est que provisoire », souligne‑t‑il toutefois.
Autre pays voisin qui n’a pas encore réagi : la Libye. Le CNT n’a publié aucun communiqué et n’a fait aucune déclaration sur les élections législatives algériennes. Pourtant, les dirigeants libyens ont été très rapides à réagir après les élections présidentielles françaises. Dès le 7 mai, au lendemain du deuxième tour, le CNT a rendu hommage au rôle joué par la France de Nicolas Sarkozy dans la révolution libyenne et a félicité en même temps le nouveau président François Hollande. Là encore, le silence libyen pourrait être interprété comme la réponse des nouveaux maîtres de Tripoli à la reconnaissance tardive par Alger du CNT.
Enfin, en Tunisie, la présidence de la République a réagi dès samedi via un communiqué pour saluer le succès des législatives en Algérie (lire). Mais la présidence est la seule institution qui n’est pas dirigée par Ennahda, principale force politique du pays. Le gouvernement dirigé par les islamistes, tout comme les dirigeants d’Ennahda, n’ont pas réagi. Ennahda a plusieurs raisons de bouder. Non seulement les islamistes algériens n’ont pas remporté le scrutin, mais fin octobre 2011, après les élections tunisiennes, Alger avait réagi en félicitant le peuple tunisien pour le bon déroulement des élections. Sans aucune référence à la victoire d’Ennahda (lire).
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