Jelis
VIB
"(Certaines personnes) disent qu'il n'y aucune perspective de réforme pour l'UE et qu'il ne reste plus qu'à la quitter", a déclaré David Cameron lors d'une conférence organisée par le gouvernement britannique. "Je pense qu'ils ont tort. Je pense qu'il est possible de changer et de réformer cette organisation."
"Il est dans l'intérêt du Royaume-Uni de rester un pays connecté de manière unique au reste du monde", a ajouté le Premier ministre britannique, qui s'est lui-même engagé à organiser un référendum sur une sortie de l'UE s'il conservait son poste à l'issue des élections législatives de 2015.
Je pense que non seulement les britanniques resteront au sein de l'UE mais qu'ils feront tout dans les années à venir pour accélérer leur processus d'intégration à l'Euroland, seule perspective de moyen terme au regard du cumul astronomique de créances publiques et privées auquel doit faire face le pays.
Par contre, là où se plante totalement D.Cameron (à sa décharge, il fait partie d'une génération d'élites intermédiaire nécessairement sacrifiée sur l'autel du basculement d'un monde vers un autre) c'est que ni lui ni ses successeurs ne sera en position de force pour négocier une place privilégiée dans la gouvernance de cette Europe fédérée ni même pour orienter la politique européenne ou encore imposer des vues anglo-saxonnes sur la réforme de ses institutions.
En outre, combien même les tories seraient confirmés en 2015, le plus compliqué pour la nouvelle administration (accord de coalition ou non, avec ou sans D.Cameron) sera de garder le Royaume-Uni... Uni. On doit à mon avis voir dans les revendications indépendantistes et européanistes de l'Ecosse un aperçu de l'instabilité politique en gestation dans le pays, à mettre en perspective avec la dégradation continue des fondamentaux économiques sur l'ïle quoi qu'en dise la presse londonnienne.
Si un référendum conduisait le Royaume-Uni à une sortie de l'UE, il faudrait identifier un parti capable de produire une offre politique alternative s'inscrivant dans la durée et ancré dans le contexte géopolitique de la décennie, ce qui est malaisé aujourd'hui. Un choc culturel (celui de rejoindre un projet fédéral hier vilipendé) est gérable surtout si l'on considère dans son ensemble l'état d'avancement du débat chez les jeunes politiciens toutes étiquettes confondues, une fuite en avant économique, sociale et institutionnelle l'est beaucoup moins.