... quand les chaires se transforment en casernes !
Patrie, patrie
25 avril 2025
Watan – Dans un geste sans précédent dans l’histoire de l’Égypte, le président égyptien Abdel Fattah el-Sisi a participé à la cérémonie de remise des diplômes de 550 nouveaux imams de l’Académie militaire. Les diplômés ont prêté serment d’allégeance devant lui, une scène que beaucoup ont décrite comme une « militarisation officielle de la chaire ».
Cette fois, les imams ne venaient pas d’Al-Azhar ou d’instituts de charia, mais plutôt de l’establishment militaire, où ils ont suivi une formation militaire dans le cadre du « programme de lutte contre l’idéologie extrémiste » mené par l’État.
La scène, largement relayée par les médias, a suscité une vive polémique sur les réseaux sociaux, d'autant plus que les imams ont prêté serment de loyauté envers la nation et le « leadership », allant au-delà du serment habituel de servir la religion et de diffuser une conscience islamique modérée.
Les observateurs se sont interrogés sur la raison du remplacement des plateformes religieuses par des institutions de sécurité, estimant que cette décision reflète une tendance à remodeler la conscience religieuse par l’intermédiaire de l’armée.
Le ministère des Dotations a défendu le programme, affirmant qu'il vise à « fortifier intellectuellement les imams », tandis que les critiques de cette initiative soutiennent que l'État cherche à transformer les imams en « employés du gouvernement » qui exécutent des instructions, plutôt qu'en prédicateurs qui guident les gens à travers la connaissance et la loi islamique. Certains ont considéré ce changement comme un nouveau coup porté à l'indépendance d'Al-Azhar et une consécration du modèle de « l'imam d'État », qui reproduit le discours de l'autorité sous couvert religieux.
Cette étape s’inscrit dans une stratégie globale qui a débuté il y a des années. Les juges et les enseignants étaient auparavant formés à l’académie militaire, ce qui a suscité des inquiétudes quant au fait que l’État cherchait à soumettre toutes les institutions civiles à un programme de sécurité unifié.
Si cette décision est justifiée par la nécessité de lutter contre l’extrémisme, certains se demandent si le résultat ne sera pas une « religiosité forcée » qui reproduirait un discours officiel très éloigné de l’authenticité et de l’esprit réformiste de l’islam.
Patrie, patrie
25 avril 2025
Watan – Dans un geste sans précédent dans l’histoire de l’Égypte, le président égyptien Abdel Fattah el-Sisi a participé à la cérémonie de remise des diplômes de 550 nouveaux imams de l’Académie militaire. Les diplômés ont prêté serment d’allégeance devant lui, une scène que beaucoup ont décrite comme une « militarisation officielle de la chaire ».
Cette fois, les imams ne venaient pas d’Al-Azhar ou d’instituts de charia, mais plutôt de l’establishment militaire, où ils ont suivi une formation militaire dans le cadre du « programme de lutte contre l’idéologie extrémiste » mené par l’État.
La scène, largement relayée par les médias, a suscité une vive polémique sur les réseaux sociaux, d'autant plus que les imams ont prêté serment de loyauté envers la nation et le « leadership », allant au-delà du serment habituel de servir la religion et de diffuser une conscience islamique modérée.
Les observateurs se sont interrogés sur la raison du remplacement des plateformes religieuses par des institutions de sécurité, estimant que cette décision reflète une tendance à remodeler la conscience religieuse par l’intermédiaire de l’armée.
Le ministère des Dotations a défendu le programme, affirmant qu'il vise à « fortifier intellectuellement les imams », tandis que les critiques de cette initiative soutiennent que l'État cherche à transformer les imams en « employés du gouvernement » qui exécutent des instructions, plutôt qu'en prédicateurs qui guident les gens à travers la connaissance et la loi islamique. Certains ont considéré ce changement comme un nouveau coup porté à l'indépendance d'Al-Azhar et une consécration du modèle de « l'imam d'État », qui reproduit le discours de l'autorité sous couvert religieux.
Cette étape s’inscrit dans une stratégie globale qui a débuté il y a des années. Les juges et les enseignants étaient auparavant formés à l’académie militaire, ce qui a suscité des inquiétudes quant au fait que l’État cherchait à soumettre toutes les institutions civiles à un programme de sécurité unifié.
Si cette décision est justifiée par la nécessité de lutter contre l’extrémisme, certains se demandent si le résultat ne sera pas une « religiosité forcée » qui reproduirait un discours officiel très éloigné de l’authenticité et de l’esprit réformiste de l’islam.