D'accord, alors excuse-moi si j'ai bondi un peu vite. Pour ce qui est de la vérité historique, on est d'accord. En revanche, je continue de trouver minable le geste des talibans : s'attaquer à de la vieille pierre sans défense, objet d'étude et témoin d'une époque passée, alors qu'on leur proposait de la déplacer gratuitement demeure pour moi un geste incompréhensible, signe d'une insondable barbarie. Pourtant, je n'idolâtre pas ces statues ! Seulement, en tant qu'historien (étudiant !), je n'aime pas les profanateurs de musées et des oeuvres du passé.
Au moins, ces oeuvres existent toujours. Où qu'elles soient aujourd'hui, on peut espérer qu'elles reviennent à Bagdad demain. Alors que les Bouddhas, c'est fini, irréversible, l'anéantissement irrationnel et purement gratuit d'un témoignage culturel pluricentenaire... Comment ne pas pleurer ou ne pas enrager devant cette misère ? Je n'avais que 13 ans à l'époque, mais je me souviens parfaitement du bouillonnement que j'avais ressenti en moi devant ces lamentables images à la télé.
D'ailleurs, sans cet acte odieux, peut-être que les Européens auraient été moins enclins à soutenir l'intervention internationale.
