Les enseignants de tamazight en colère à Khenchela devant l'absence de stratégie
Dans un document adressé aux autorités locales dont nous détenons une copie, les signataires dénoncent «l'absence de stratégie dans la généralisation de l'enseignement de tamazight malgré les promesses et les orientations du ministère de l'Education nationale».
Ils déplorent aussi le fait que «la langue se retrouve souvent lésée» en exigeant par la même de «cesser d'utiliser les cours de tamazight comme bouche-trous de la part de certains responsables».
Au vu du retard accumulé dans la mise en place de cette stratégie, confirmé par tous, les arguments qui sont brandis par les responsables depuis déjà quelques années, sont relatifs au manque de ressources humaines, l'absence d'inspecteurs et le manque d'enseignants dans cette matière tout autant que la formation.
Aussi, l'absence de manuels et de livres ainsi que les postes budgétaires. Mais ce n'est pas seulement ces griefs qui sont retenus à l'encontre des décideurs.Il faut compter, en outre, l'absence de programmes gouvernementaux d'alphabétisation en langue tamazight et son insertion dans les activités culturelles scolaires. En somme, ces principaux handicaps, selon eux, s'apparentent tout simplement à l'absence de planification stratégique et de suivi.
A ce propos, Tayeb Djellal, l'un des fondateurs de la langue tamazight dans la wilaya affirme «j'ai été membre de la commission nationale de programmes de 2003 à 2008 et
à chaque fois que j'ai soulevé les obstacles affectant l'enseignement de la langue tamazight dans la région, je me suis retrouvé confronté à beaucoup de problèmes. J'ai même été exclu de mon poste de travail.» Face à cette situation, ces enseignants en appellent à l'Etat «pour assumer ses responsabilités quant à la prise en charge du cadre pédagogique de la langue tamazight qui constitue la langue mère de l'Afrique du nord toute entière et la propulser à la place qui lui sied», dixit le document.
http://www.djazairess.com/fr/elwatan/486071