Le tarbouche fez.

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tizniti

Soyons sérieux .
Les origines du fez, ou "tarbouche" au Maroc, ne sont pas bien connues. Ce modèle provient peut-être de la Grèce ancienne ou des Balkans. Il s'est largement diffusé au cours du XIXe siècle lorsque les Sultants de l'Empire Ottoman ont décidé de moderniser les costumes traditionnels. Ce chapeau sans bord ne dérangeait pas lors des prières quotidiennes des Musulmans et était plus propre et moins encombrant que le turban. Le nom "fez" proviendrait de la ville de Fez où l'on produisait la teinture rouge typique du chapeau fez à partir de baies rouges.Ce chapeau est désormais très controversé dans le monde Musulman. Dans la plupart des régions musulmanes, il représente le chapeau des oppresseurs et le porter est considéré comme politiquement incorrect. Le Maroc a néanmoins résisté à l'assaut contre le chapeau fez (il est intéressant de noter que les Ottomans n'ont jamais contrôlé le Maroc) et le Roi du Maroc est d'ailleurs le seul dirigeant du monde Arabe à porter le chapeau fez. Porter le fez au Maroc est une affirmation nationaliste et était considéré comme un symbole de protestation contre l'occupation Française. Ainsi, comme bien d'autres chapeaux, le chapeau fez constitue un symbole chargé d'histoire.

Portez vous le Fez?
 
Merci du partage.
Aussi loin que remontent mes souvenirs, je ne l'ai vu porté dans ma famille que par le marié ou l'enfant circoncis. Nous ne sommes pas fwassas, ceci explique peut-être cela )).
Dans ta lancée, tu pourras nous faire une chronique sur bered atay....)). Google est mon ami et d'ailleurs, j'ai déjà lu pas mal de trucs dessus mais bon si qqu'un à qque chose sous le coude, déjà ficelé, je prends.
 
Merci du partage.
Aussi loin que remontent mes souvenirs, je ne l'ai vu porté dans ma famille que par le marié ou l'enfant circoncis. Nous ne sommes pas fwassas, ceci explique peut-être cela )).
Dans ta lancée, tu pourras nous faire une chronique sur bered atay....)). Google est mon ami et d'ailleurs, j'ai déjà lu pas mal de trucs dessus mais bon si qqu'un à qque chose sous le coude, déjà ficelé, je prends.


salam

c'est quoi le tarbouche?^^
 
Dans ta lancée, tu pourras nous faire une chronique sur bered atay.
Histoire et Introduction du thé au Maroc:
La consommation du thé au Maghreb laisse penser que la richesse des traditions liées à cet usage a des origines très anciennes dans la région, mais rappelons que le thé est apparu en Chine il y a près de 5.000 ans. Sous la dynastie des Hans, il était une boisson réservée à la Cour : il fallait attendre des siècles pour qu'il se généralise comme boisson populaire et qu’il soit commercialisé dans le monde entier. C'est un commerçant arabe du nom de Soulayman, d’ailleurs, qui aurait le premier parlé du thé dès le IXe siècle, le décrivant comme étant « une herbe qui a plus de feuilles que le trèfle, un peu plus de parfum aussi, mais fort amer…».Quatre cents ans plus tard, Marco Polo faisait mention du thé en tant que produit de commerce courant en Chine. Il devient un enjeu économique au fur et à mesure de sa diffusion à travers l'Europe et au-delà, dans le vaste empire britannique. Au cours du règne du Sultan Moulay Ismaïl, le thé fait son entrée au Maroc : en tant que présent des ambassades anglaises à la Cour, c'était alors une boisson rare réservée au Sultan et aux notables. C’est lors de la guerre de Crimée en 1854 que l'usage du thé se généralise au Maroc. Le blocus de la Baltique, interdisant aux marchands anglais les pays slaves, incita la Compagnie des Indes à rechercher d'autres débouchés commerciaux pour le surplus de marchandises amassées dans ses comptoirs coloniaux. Les ports marocains très proches de Gibraltar furent alors désignés pour acheminer le produit au Maroc. Les comptoirs de Tanger et de Mogador (Essaouira) constituèrent les plaques tournantes du commerce du thé qui devint progressivement une boisson populaire. L'arrivée du thé fut tout de suite bien accueillie car elle comblait un vide réel : il remplaça les tisanes de plantes, le vin interdit par la religion, et le café, trop cher et peu répandu. Le mariage entre le thé, la menthe verte, le sucre et la théière allait faire le bonheur des gens et la fortune des marchands : en l'espace d'un demi-siècle, la nouvelle boisson avait gagné tout le Maroc et le Sahara. Longtemps entièrement importé d'Asie, il est depuis quelques années cultivé localement.
Au Maroc, la plaine du Loukkos produit aujourd'hui 10% de la consommation nationale. De son côté, la production de menthe verte (Mentha viridis, M. crispa, M.crispata, M. villosa, na'na'), dont il existe au Maghreb de véritables crus (menthe de Tiznit, menthe de Meknès, etc.) a connu la même évolution.
 
lacerise,Le saviez-vous  ? Le Maroc est le premier pays à industrialiser le sucre, c'est ce qui nous apprend un excellent article de l'excellente revue "Zamane":
Lisez plutôt;),
L’histoire de l’industrie du sucre commence auXVIe siècle au Maroc à l’époque des Saâdiens. Elle est mentionnée la première fois par les voyageurs sous le règne des Saâdiens, lesquels en font un monopole d’État. Le pays ne présente pas de conditions climatiques favorables à la culture de la canne, mais la main-d’œuvre y est abondante et les facilités juridiques autant que politiques ou économiques permettent la mise en place d’une culture et d’une industrie. Les Saâdiens octroient sans difficulté des accords aux exploitants étrangers, avec des facilités d’installation et de prêt d’une main-d’œuvre composée d’esclaves d’Afrique Centrale. Quant aux pôles industriels de sucre, ils sont répartis sur plusieurs régions : Tanger et Sebta, Chichaoua, Oued N’fis et Oued Qsob dans les régions de Marrakech, puis Sidi Chaker et la zone de Souss. Les premiers bénéficiaires sont des chrétiens. Les investisseurs de confession juive ont eu un accès moindre à cette industrie, alors qu’une grande partie des musulmans sous les Saâdiens n’ont pas été à la tête de ce secteur, faute d’organisation commerciale selon le spécialiste de l’étude de l’artisanat des pays du Maghreb, Lucien Golvin. Mais, à partir du XVIIe siècle, le secteur au Maroc est en déclin. La découverte de l’Amérique du Sud et l’émergence d’une culture de la canne au Brésil deviennent une concurrence insurmontable.
 
Une première légende raconte que le nom de Fès qui veut dire pioche lui aurait été donné par le Sultan Moulay Driss à la suite d’un coup de pioche dans les profondeurs de la terre, et qui a fait jaillir, des entrailles de la ville, une eau pure et limpide.


salam

tu devrai ouvrir un poste et écrire toute les légendes du Maroc!^^
 
Histoire et Introduction du thé au Maroc:
La consommation du thé au Maghreb laisse penser que la richesse des traditions liées à cet usage a des origines très anciennes dans la région, mais rappelons que le thé est apparu en Chine il y a près de 5.000 ans. Sous la dynastie des Hans, il était une boisson réservée à la Cour : il fallait attendre des siècles pour qu'il se généralise comme boisson populaire et qu’il soit commercialisé dans le monde entier. C'est un commerçant arabe du nom de Soulayman, d’ailleurs, qui aurait le premier parlé du thé dès le IXe siècle, le décrivant comme étant « une herbe qui a plus de feuilles que le trèfle, un peu plus de parfum aussi, mais fort amer…».Quatre cents ans plus tard, Marco Polo faisait mention du thé en tant que produit de commerce courant en Chine. Il devient un enjeu économique au fur et à mesure de sa diffusion à travers l'Europe et au-delà, dans le vaste empire britannique. Au cours du règne du Sultan Moulay Ismaïl, le thé fait son entrée au Maroc : en tant que présent des ambassades anglaises à la Cour, c'était alors une boisson rare réservée au Sultan et aux notables. C’est lors de la guerre de Crimée en 1854 que l'usage du thé se généralise au Maroc. Le blocus de la Baltique, interdisant aux marchands anglais les pays slaves, incita la Compagnie des Indes à rechercher d'autres débouchés commerciaux pour le surplus de marchandises amassées dans ses comptoirs coloniaux. Les ports marocains très proches de Gibraltar furent alors désignés pour acheminer le produit au Maroc. Les comptoirs de Tanger et de Mogador (Essaouira) constituèrent les plaques tournantes du commerce du thé qui devint progressivement une boisson populaire. L'arrivée du thé fut tout de suite bien accueillie car elle comblait un vide réel : il remplaça les tisanes de plantes, le vin interdit par la religion, et le café, trop cher et peu répandu. Le mariage entre le thé, la menthe verte, le sucre et la théière allait faire le bonheur des gens et la fortune des marchands : en l'espace d'un demi-siècle, la nouvelle boisson avait gagné tout le Maroc et le Sahara. Longtemps entièrement importé d'Asie, il est depuis quelques années cultivé localement.
Au Maroc, la plaine du Loukkos produit aujourd'hui 10% de la consommation nationale. De son côté, la production de menthe verte (Mentha viridis, M. crispa, M.crispata, M. villosa, na'na'), dont il existe au Maghreb de véritables crus (menthe de Tiznit, menthe de Meknès, etc.) a connu la même évolution.

Merci beaucoup. Chauvine comme pas deux, j'ai arrêté mes lectures sur le sujet quand j'ai compris qu'on avait presque rien à voir avec le design de la théière moi qui l'avait inconsciemment inscrit dans notre patrimoine national, la chute fut rude. Je m'en remets, je me soigne ).
 
lacerise,Le saviez-vous  ? Le Maroc est le premier pays à industrialiser le sucre, c'est ce qui nous apprend un excellent article de l'excellente revue "Zamane":
Lisez plutôt;),
L’histoire de l’industrie du sucre commence auXVIe siècle au Maroc à l’époque des Saâdiens. Elle est mentionnée la première fois par les voyageurs sous le règne des Saâdiens, lesquels en font un monopole d’État. Le pays ne présente pas de conditions climatiques favorables à la culture de la canne, mais la main-d’œuvre y est abondante et les facilités juridiques autant que politiques ou économiques permettent la mise en place d’une culture et d’une industrie. Les Saâdiens octroient sans difficulté des accords aux exploitants étrangers, avec des facilités d’installation et de prêt d’une main-d’œuvre composée d’esclaves d’Afrique Centrale. Quant aux pôles industriels de sucre, ils sont répartis sur plusieurs régions : Tanger et Sebta, Chichaoua, Oued N’fis et Oued Qsob dans les régions de Marrakech, puis Sidi Chaker et la zone de Souss. Les premiers bénéficiaires sont des chrétiens. Les investisseurs de confession juive ont eu un accès moindre à cette industrie, alors qu’une grande partie des musulmans sous les Saâdiens n’ont pas été à la tête de ce secteur, faute d’organisation commerciale selon le spécialiste de l’étude de l’artisanat des pays du Maghreb, Lucien Golvin. Mais, à partir du XVIIe siècle, le secteur au Maroc est en déclin. La découverte de l’Amérique du Sud et l’émergence d’une culture de la canne au Brésil deviennent une concurrence insurmontable.

Voilà qui ne surprend qu'à moitié )).
 
Le tarbouche, une histoire loin d'être feutrée...
Il fut un temps où le port du tarbouche était une règle de bienséance masculine en Égypte. Tout au moins dans certains milieux.Imposé depuis 1826 dans l’Empire ottoman par le sultan réformateur Mahmud II, le fez rouge (appellation locale du tarbouche) remplace le turban traditionnel, comme symbole de la modernisation sociétale, et est importé tout naturellement, par Ibrahim pacha, des rives du Bosphore vers celles du Nil, en changeant de nom. “Dans la fonction publique, la magistrature, l’armée ou la police, du plus modeste employé au roi lui-même, tous les hommes portent alors le tarbouche. Les officiers et fonctionnaires anglais l’adoptent, pour s’égyptianniser à bon compte et mieux s’insérer dans le décor. Quant aux Égyptiens désireux de s’occidentaliser, ils peuvent oser le complet-veston dans la mesure où ils ont la tête couverte de cet emblème national. Le tarbouche fait figure ainsi d’élément unificateur, de dénominateur commun, dans ce pays aux fortes disparités sociales, où se côtoient des nationalités différentes.” (Robert Solé) Combattant dans un premier temps le tarbouche, car non conforme à leurs traditions, les oulémas de l’époque finissent par lui trouver des “vertus religieuses” et à l’adopter. “Un bon musulman, poursuit Robert Solé, devait porter le tarbouche et non un chapeau à visière, parce qu’il ne craignait pas le regard de Dieu et pouvait ainsi, pendant la prière, tête couverte, toucher la terre du front.” La rue Masna’ al-tarâbich (“fabrique de tarbouches”) au Caire rappelle la production locale de ce couvre-chef aux “airs de pot de fleurs renversé”. Toutefois, jusqu’à la Première Guerre mondiale, ce sont les fabricants autrichiens qui produisent les meilleures qualités et dominent le marché. Un siècle et demi après son introduction en Égypte, la mode du tarbouche subira le même sort que celui imposé en 1925 par Mustafa Kemal dans la toute nouvelle République de Turquie : sa disparition !
 

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Suite,
Dans son “Discours du chapeau”, Kemal Atatürk déclare que le fez est un “emblème de l'ignorance, de la négligence, du fanatisme et de la haine du progrès de la civilisation”. Et d’imposer le chapeau, “coiffure utilisée par le monde civilisé tout entier”. Puis de conclure : “S’il se trouve des gens qui hésitent, je les dénoncerai pour ignorance et sottise.” Par étrange mimétisme, la suppression du tarbouche “est brutalement décrétée en 1952 par les officiers qui prennent le pouvoir [en Égypte] : ce symbole de l’ancien régime doit disparaître et ne sera pas remplacé. Seuls quelques hommes âgés continueront à porter le tarbouche. On n’en fabriquera plus désormais que pour les serviteurs des grands hôtels et les touristes, pour le folklore.” (Robert Solé)À cette liste restrictive, il convient d’ajouter les acteurs et les shaykhs et les imâms, porteurs de la ‘amâma distinctive de leur fonction.
Toutefois, l’industrie du tarbouche est définitivement révolue. Il ne reste plus actuellement au Caire qu’un seul (et dernier ?) fabricant, Mohammed Ibrahim, rue Al-Ghoria, entre Khan al-Khalili et Bab Zuweila. Pour un authentique tarbouche fait main (trois heures de travail), il faut compter, précise-t-il, de 20 à 250 livres égyptiennes. Tout dépend de la matière utilisée. “La fabrication des tarbouches ne semblait pas particulièrement compliquée, nous rappelle à nouveau Robert Solé, notre guide au coeur des secrets de ce métier menacé de disparition. Pour feutrer le tissu de laine, on le battait dans une chaudière contenant de l'eau chaude et du savon en poudre. Puis on le passait à la forme [à l’aide de moules de cuivre ou d’argent, chauffés à la flamme, et d’une presse surdimensionnée], on redressait ses poils au moyen d'épines de chardon, et on le rasait. il ne restait plus qu'à le teindre et à lui donner l'aspect désiré.”Au fil des années, le tarbouche a légèrement changé de forme. Il est devenu moins haut et a surtout gagné en rigidité, en étant doublé de paille (invention due aux Anglais), ce qui présentait deux avantages : il ne se déformait pas et n’exigeait plus qu’un seul repassage par semaine. Faisant transpirer et, semble-t-il, occasionnant une calvitie plus précoce, le tarbouche n’était pas adapté au climat égyptien. Mais il faisait réellement “couleur locale”. “Si vous posez côte à côte sur une table le chapeau européen et le tarbouche, observe l’un des héros du roman Le Tarbouche de Robert Solé, peut-être le premier l’emporterait-il. Mais mettez-les sur la tête, et vous verrez la différence ! (...)
 
Fin de l'excellent article et vous avez tout ou presque sur le Tarbouche;)
Le tarbouche est un objet vivant, un objet qui parle. regardez comme il se tient droit sur la tête des gens très sérieux, ceux qui ne veulent pas se faire remarquer. Chez les élégants, en revanche, il est presque toujours incliné sur le côté. À droite ou à gauche, selon les goûts et la personnalité. Mais si le tarbouche penche en arrière, son propriétaire fait généralement partie de la race des viveurs. (...) Quand le tarbouche penche en avant, vous pouvez être sûr d’avoir affaire soit à un imbécile, soit à un malappris.” Cela, c’était autrefois...Quand Mohammed “al-tarbishi” prendra sa retraite, c’est toute une longue tradition égyptienne qui prendra sa retraite avec lui. Ainsi qu’un savoir-faire transmis de génération en génération.

Sources:

http://www.aawsat.net/2014/02/article55329409
Robert Solé, “Le Dictionnaire amoureux de l’Égypte”, Plon,2001
Robert Solé, “Le tarbouche”,Seuil, 1992
https://sites.google.com/site/questionsdorient/turquie-et-empire-ottoman/couvre-chefs

http://www.egyptedantan.com/vie_quotidienne/vie_quotidienne4.htm
 
Fin de l'excellent article et vous avez tout ou presque sur le Tarbouche;)
Le tarbouche est un objet vivant, un objet qui parle. regardez comme il se tient droit sur la tête des gens très sérieux, ceux qui ne veulent pas se faire remarquer. Chez les élégants, en revanche, il est presque toujours incliné sur le côté. À droite ou à gauche, selon les goûts et la personnalité. Mais si le tarbouche penche en arrière, son propriétaire fait généralement partie de la race des viveurs. (...) Quand le tarbouche penche en avant, vous pouvez être sûr d’avoir affaire soit à un imbécile, soit à un malappris.” Cela, c’était autrefois...Quand Mohammed “al-tarbishi” prendra sa retraite, c’est toute une longue tradition égyptienne qui prendra sa retraite avec lui. Ainsi qu’un savoir-faire transmis de génération en génération.

http://www.egyptedantan.com/vie_quotidienne/vie_quotidienne4.htm
Elle fait quoi dans cet atelier la poupée Barbie en arrière plan.
 
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