Le tatouage chez la femme berbere

  • Initiateur de la discussion AncienMembre
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c'est marrant que les amazigh ont une interprétation différente des tatouages.
on tatouait les jeunes filles en âge de se marier (c'est du marquage au fer pour dire "à vendre"... :D trève de plaisanterie).

généralement le tatouage est un symbole marquant l'appartenance à une tribu
mais sans plus, pas d'érotisme, ni rien.



je n'ai jamais lu ou entendu que chez les rifains les tatouages étaient des sortes d'étoiles jaunes dont on marquait les jeunes mariées....effectivement, une semaine avant le mariage la jeune femme était tatouée mais en aucun cas, parce qu'elle était "marquée" comme femme mariée..mes grand'mères (allah y irhem l'une d'entre elles et qu'il garde l'autre longtemps en vie...) étaient tatouées, toutes mes tantes et ma mère aussi alors qu'elle n'a pas encore 50ans...A chaque fois que j'ai posé la question, elles m'ont toutes répondu que c'était un symbole purement esthétique, en tout cas dans leur pratique...

C'est la mère de la jeune fille qui décide de faire tatouer sa fille, c'est une marque de beauté certaine chez les anciens berbères et effectivement les familles "religieuses" voyaient cela d'un mauvais oeil....ma grand'mère m'a expliqué que plus les motifs étaient étendus plus les tatouages avaient une valeur esthétique (elle avait une croix stylisée au creux du pli de son coude, je trouve cela trés séduisant)...certaines femmes de mon village ont une "berkhnika" c'est à dire une sorte de collier mais tatoué sur le cou...d"autres sont tatouées au menton et cela descend sur la gorge...mon préféré est celui au milieu du front..un trait et trois petits points sur les deux côtés...ma mère n'a eu qu'un simple trait au milieu du menton, il parait qu'elle a trop bougé et que du coup la tatoueuse a lâché l"affaire...:D
 
Le tatouage (tiggaz) remonte à la période néolithique (-5000 à -2500 av. J.C.). Il servait à identifier les tribus amazigh et on lui attribuait des vertus magiques. Dans le Maroc musulman, le tatouage est apparu comme une mutilation, donc un péché. Pour pallier cette contrainte religieuse, les femmes lui ont substitué progressivement le henné.

LES FONCTIONS DU TATOUAGE AMAZIGHE

On lui attribue deux fonctions principales : protectrice et esthétique. La première, plus ancienne prévaut sur la seconde et comporte plusieurs dimensions :

• Magique : le tatouage sert de lien direct et concret entre le corps humain et les puissances extérieures, préservant la femme de maux tels que les mauvais esprits, le mauvais œil, la malchance.
• Médical : préventif et curatif, le tatouage connecte la peau et les organes internes.

• Identitaire : le tatouage servait à marquer l’identité tribale/clanique

D’un point de vue Esthétique : il est apprécié comme ornement :

« Le tatouage, symbole d’un érotisme suggéré dont les femmes berbères détiennent le secret depuis longtemps, est une esthétique où chaque trait,chaque cercle, chaque motif a son rôle. Sur le front, le tatouage rapproche les sourcils, les allonge et donne au regard une profondeur qui fait oublier les imperfections du visage. Quand il se prolonge du menton au cou, il dissimule les rides. Lorsqu’il se continue jusqu’à la naissance des seins ou au nombril, il suggère des voluptés cachées. Sur toute la face, il fait office d’un masque érotique. Le tatouage, sujet à la mode et à l’évolution des goûts, pouvait également renseigner sur l’âge approximatif d’une femme.
 
Salam!!ma mere,qui est une arabe d algerie de l est,est tatouée de partout..est ce que au Maroc aussi les femmes portent des tatouages?

J ais lu quelque part que meme en arabie seoudite les vielles femmes arabes avaient ausi des tatouages!!
 
A

AncienMembre

Non connecté
je n'ai jamais lu ou entendu que chez les rifains les tatouages étaient des sortes d'étoiles jaunes dont on marquait les jeunes mariées....effectivement, une semaine avant le mariage la jeune femme était tatouée mais en aucun cas, parce qu'elle était "marquée" comme femme mariée..mes grand'mères (allah y irhem l'une d'entre elles et qu'il garde l'autre longtemps en vie...) étaient tatouées, toutes mes tantes et ma mère aussi alors qu'elle n'a pas encore 50ans...A chaque fois que j'ai posé la question, elles m'ont toutes répondu que c'était un symbole purement esthétique, en tout cas dans leur pratique...

C'est la mère de la jeune fille qui décide de faire tatouer sa fille, c'est une marque de beauté certaine chez les anciens berbères et effectivement les familles "religieuses" voyaient cela d'un mauvais oeil....ma grand'mère m'a expliqué que plus les motifs étaient étendus plus les tatouages avaient une valeur esthétique (elle avait une croix stylisée au creux du pli de son coude, je trouve cela trés séduisant)...certaines femmes de mon village ont une "berkhnika" c'est à dire une sorte de collier mais tatoué sur le cou...d"autres sont tatouées au menton et cela descend sur la gorge...mon préféré est celui au milieu du front..un trait et trois petits points sur les deux côtés...ma mère n'a eu qu'un simple trait au milieu du menton, il parait qu'elle a trop bougé et que du coup la tatoueuse a lâché l"affaire...:D


Mon préféré, c'est l'espèce de croix, mes tantes l'ont sur le haut de la plante des pieds..tu vois à peu près où ??? lol..
 
Mon préféré, c'est l'espèce de croix, mes tantes l'ont sur le haut de la plante des pieds..tu vois à peu près où ??? lol..


oui, je vois trés bien...

il m'est arrivé de voir des dames agées plus jeunes ds des mariages, elles avaient souvent des tatouages au chevilles, souvent des sortes de +...lol..et en dessous elles avaient des "ikhalkhalen", de gros barcelets de chevilles en argent où pendaient des amulettes en corail par exemple....ma grand mère en avait de magnifiques mais hélas, elle les a tous revendus...quel dommage, il y en a même qu'elle a jetés...elle ne connaissait pas la valeur culturelle de ce partimoine..j'ai récement un ami au maroc qui en en a vu de magnifiques montrés par un patient, il me les envoyés par mail, ils sont de tte beauté....je vais les lui redemander pour vous les montrer...

dans les mariages de "beurs" la fille qui choisit la tenue berbère est automatiquement "tatouée" par la negaffa sur le menton mais elles le font si mal....moi je le ferais toutes seule et cela sera aussi bien..comme ca je peux me faire un motif à la "jean-paul gaultier"...galek thigaz (on dit comme ca en rifain) "branchées"...:D
 
A

AncienMembre

Non connecté
oui, je vois trés bien...

il m'est arrivé de voir des dames agées plus jeunes ds des mariages, elles avaient souvent des tatouages au chevilles, souvent des sortes de +...lol..et en dessous elles avaient des "ikhalkhalen", de gros barcelets de chevilles en argent où pendaient des amulettes en corail par exemple....ma grand mère en avait de magnifiques mais hélas, elle les a tous revendus...quel dommage, il y en a même qu'elle a jetés...elle ne connaissait pas la valeur culturelle de ce partimoine..j'ai récement un ami au maroc qui en en a vu de magnifiques montrés par un patient, il me les envoyés par mail, ils sont de tte beauté....je vais les lui redemander pour vous les montrer...

dans les mariages de "beurs" la fille qui choisit la tenue berbère est automatiquement "tatouée" par la negaffa sur le menton mais elles le font si mal....moi je le ferais toutes seule et cela sera aussi bien..comme ca je peux me faire un motif à la "jean-paul gaultier"...galek thigaz (on dit comme ca en rifain) "branchées"...:D

Moi aussi jme le suis fait toute seule à mon mariage (juste le tatouage) jte jure...balance des photos, j'ai une passion pr tout ce qui entoure cet art de mettre en valeur la femme...et jte cache pas que j'adore les parures en argent...j'ai lu sur le même site que cité en source de l'article...qu'à Tyznit on pouvait encore voir des artisans perpétrer les gestes anciens, ça vaut le coup d'aller visiter le coin..et j'ai enfin mis un nom sur cette fameuse pierre que j'appelais "jade orange"...et qui se révèle être l'ambre (ben oui jconnaîssais pas inculte que je suis)
 

laeila2004

Laeila
c'est marrant que les amazigh ont une interprétation différente des tatouages.
on tatouait les jeunes filles en âge de se marier (c'est du marquage au fer pour dire "à vendre"... :D trève de plaisanterie).

généralement le tatouage est un symbole marquant l'appartenance à une tribu
mais sans plus, pas d'érotisme, ni rien.

je suis d"accord avec toi ;)
 
Moi aussi jme le suis fait toute seule à mon mariage (juste le tatouage) jte jure...balance des photos, j'ai une passion pr tout ce qui entoure cet art de mettre en valeur la femme...et jte cache pas que j'adore les parures en argent...j'ai lu sur le même site que cité en source de l'article...qu'à Tyznit on pouvait encore voir des artisans perpétrer les gestes anciens, ça vaut le coup d'aller visiter le coin..et j'ai enfin mis un nom sur cette fameuse pierre que j'appelais "jade orange"...et qui se révèle être l'ambre (ben oui jconnaîssais pas inculte que je suis)

pour le mot "ambre" on en a parlé dans le post "vocabulaire rifain" ça se dit "tallubant" ou "tadmant n l3hambar"

pour nacre c'est "johar"
pour les perles de corail rouge c'est "tadmant n luhr"

;)
 

rifffaine

j'aime les chouquettes...
je n'ai jamais lu ou entendu que chez les rifains les tatouages étaient des sortes d'étoiles jaunes dont on marquait les jeunes mariées....effectivement, une semaine avant le mariage la jeune femme était tatouée mais en aucun cas, parce qu'elle était "marquée" comme femme mariée..mes grand'mères (allah y irhem l'une d'entre elles et qu'il garde l'autre longtemps en vie...) étaient tatouées, toutes mes tantes et ma mère aussi alors qu'elle n'a pas encore 50ans...A chaque fois que j'ai posé la question, elles m'ont toutes répondu que c'était un symbole purement esthétique, en tout cas dans leur pratique...

C'est la mère de la jeune fille qui décide de faire tatouer sa fille, c'est une marque de beauté certaine chez les anciens berbères et effectivement les familles "religieuses" voyaient cela d'un mauvais oeil....ma grand'mère m'a expliqué que plus les motifs étaient étendus plus les tatouages avaient une valeur esthétique (elle avait une croix stylisée au creux du pli de son coude, je trouve cela trés séduisant)...certaines femmes de mon village ont une "berkhnika" c'est à dire une sorte de collier mais tatoué sur le cou...d"autres sont tatouées au menton et cela descend sur la gorge...mon préféré est celui au milieu du front..un trait et trois petits points sur les deux côtés...ma mère n'a eu qu'un simple trait au milieu du menton, il parait qu'elle a trop bougé et que du coup la tatoueuse a lâché l"affaire...:D

lis bien
j'ai dit qu'on tatouait les jeunes filles en âge de se marier (c'est à dire généralement vers 13 ans) et non pas avant le mariage (on ne tatouait pas les filles une semaine avant leur mariage, ni à leur naissance mais jeunes filles en âge de se caser, à la puberté en principe).
sinon le tatouage représente en principe une appartenance à une tribu (cf l'inetrvention de Miss Dhamza).
 
Moi aussi jme le suis fait toute seule à mon mariage (juste le tatouage) jte jure...balance des photos, j'ai une passion pr tout ce qui entoure cet art de mettre en valeur la femme...et jte cache pas que j'adore les parures en argent...j'ai lu sur le même site que cité en source de l'article...qu'à Tyznit on pouvait encore voir des artisans perpétrer les gestes anciens, ça vaut le coup d'aller visiter le coin..et j'ai enfin mis un nom sur cette fameuse pierre que j'appelais "jade orange"...et qui se révèle être l'ambre (ben oui jconnaîssais pas inculte que je suis)


tyznit c est une ville concurente de tiznit ?
 

laeila2004

Laeila
Le tatouage, symbole d'un érotisme suggéré dont les femmes berbères détiennent le secret depuis longtemps, est une esthétique où chaque trait,chaque cercle, chaque motif a son rôle. Sur le front, le tatouage rapproche les sourcils, les allonge et donne au regard une profondeur qui fait oublier
les imperfections du visage. Quand il se prolonge du menton au cou, il dissimule les rides. Lorsqu'il se continue jusqu'à la naissance des seins ou au nombril, il suggère des voluptés cachées. Sur toute la face, il fait office d'un masque érotique.

Le tatouage, sujet à la mode et à l'évolution des goûts, pouvait également renseigner sur l'âge approximatif d'une femme.
C'était le tatouage dans sa dimension esthétique.

Cependant, à travers l'histoire, sa portée est allée plus loin que la recherche de la perfection physique et ou celle d'une arme de séduction. C'était aussi un signe d'identification à une tribu ou à un groupe social.
Dans un Maroc métissé en raison des migrations et du nomadisme, les membres d'une tribu, voire d'une région, portaient des signes pour afficher leur appartenance, inscriptions que l'on retrouvait souvent aussi sur les bijoux
ou encore les tapis.

Mais, la différence qu'aujourd'hui, c'est qu'on choisit sa tribu, celle des tatoués. Et ces tatoués, qu'ils optent pour des signes maoris - les plus demandés par les hommes - ou des images figuratives, ont aujourd'hui cela en commun, ils ont tous besoin de crier haut et fort leurrefus de rentrer dans un moule imposé par le corps social. Celui aussi, d'exiger le respect de leur individualité et la volonté de la préserver tout en vivant dans le groupe. Ce besoin peut traduire une souffrance psychologique, une crise identitaire.

Séduction, tribalisme, mais aussi rébellion et douleur. Dans les
années soixante, l'Occident, pourtant étranger à cette culture, l'a adoptée. La révolte de toute une génération en a usé pour exprimer son rejet de la "manière de vivre de l'après-guerre". Un moyen d'expiation, aujourd'hui encore. Les dizaines de clients qui défilent sous l'aiguille de Mohcine, et de ses rares confrères au Maroc, partagent ce même souci. Et ce, en l'
absence d'autres vecteurs d'extériorisation de leurs frustrations. Ce ne serait peut-être pas faux de percevoir dans cet acte une forme de recherche de soi et de son identité profonde. même de la manière la plus inconsciente.

Il n'est plus question de la finalité esthétique et séductrice de la géométrie des tatouages au henné, mais d'une expression visible de la douleur, aujourd'hui, comme dans le Maroc d'il y a des siècles. La matérialisation du drame sur soi par le tatouage a en effet été le propre de milliers de femmes berbères au temps de la résistance à la conquête arabo-musulmane. La femme qui venait de perdre son époux se tatouait le menton, d'une oreille à l'autre (redonnant naissance à la barbe du mari perdu, sur son propre visage), et celle qui assistait à l'emprisonnement de son mari immortalisait en forme d'anneaux sur ses poignets la douleur des mains ligotées (les menottes de l'humiliation de son homme). Elles se
tatouaient aussi des anneaux au niveau des chevilles, faisant référence aux lourdes chaînes traînées par leurs maris, pris en guerre par l'ennemi. Le tatouage était un refus de l'autre, dans sa capacité de nuisance et de destruction. Ces pratiques ont perduré des siècles durant. Jusqu'à la moitié du siècle dernier, le tatouage définitif continuait d'être une marque d'appartenance tribale ou régionale. Ses autres expressions, la douleur notamment, avaient pratiquement disparu.
Dans le Maroc musulman, c'était une mutilation, donc un péché. Pour pallier cette contrainte religieuse, les femmes lui ont substitué le henné."

Cela s est arrêté à ma mère, ma grand mère en avait un, pour montrer son appartenance à sa tribu
 
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