INTERVIEW - Alors que le leader du parti islamiste modéré PJD doit être reçu mardi par Mohammed VI pour être nommé Premier ministre, la chercheuse Khadija Mohsen-Finan revient sur la victoire de ces islamistes modérés aux élections législatives...
Khadija Mohsen-Finan est spécialiste du Maghreb, chercheuse associée à lInstitut de relations internationales et stratégiques (Iris), et enseignante à luniversité Paris-VIII. Selon elle, la victoire du Parti justice et développement (PJD) aux législatives de ce week-end est avant tout le signe que le Maroc sort de limmobilisme.
Le score important réalisé par le Parti justice et développement (PJD) est-il compréhensible?
Le PJD a déjà réalisé de très bons scores aux élections législatives de 2002 et 2007 avec respectivement 42 et 46 députés sur 395 alors quil nétait pas présent dans toutes les circonscriptions.
Son score est compréhensible. Dabord, cest un vieux parti, qui a su récupérer une partie de lélectorat traditionnaliste du Maroc. Ensuite, le PJD présente certaines convergences avec les revendications du mouvement de contestation du 20-février, comme la lutte contre la corruption, la moralisation de la société, la volonté de bouger les élites
Malgré la réforme constitutionnelle décidée par Mohammed VI au début de lannée, le régime reste monarchique. Que pourront faire les parlementaires dans ce contexte?
Ils peuvent justement obliger Mohammed VI à adopter des réformes. Soit le PJD profite de louverture décidée par le roi pour conduire des réformes, soit il reste immobile et sexpose à une débâcle aux prochaines élections.
Il ne faut pas oublier que grâce au mouvement du 20-février, grâce au printemps arabe, quelque chose a fondamentalement changé: La rue a désormais un rôle dans la vie politique, elle peut interpeller lexécutif, et elle sera vigilante quant à lexercice du pouvoir. De même, la base du PJD, qui est un parti de refus, va regarder attentivement ce qui arrive. Si le PJD se plie trop aux attentes du roi, sil se banalise, lélectorat ne sera pas satisfait.
Khadija Mohsen-Finan est spécialiste du Maghreb, chercheuse associée à lInstitut de relations internationales et stratégiques (Iris), et enseignante à luniversité Paris-VIII. Selon elle, la victoire du Parti justice et développement (PJD) aux législatives de ce week-end est avant tout le signe que le Maroc sort de limmobilisme.
Le score important réalisé par le Parti justice et développement (PJD) est-il compréhensible?
Le PJD a déjà réalisé de très bons scores aux élections législatives de 2002 et 2007 avec respectivement 42 et 46 députés sur 395 alors quil nétait pas présent dans toutes les circonscriptions.
Son score est compréhensible. Dabord, cest un vieux parti, qui a su récupérer une partie de lélectorat traditionnaliste du Maroc. Ensuite, le PJD présente certaines convergences avec les revendications du mouvement de contestation du 20-février, comme la lutte contre la corruption, la moralisation de la société, la volonté de bouger les élites
Malgré la réforme constitutionnelle décidée par Mohammed VI au début de lannée, le régime reste monarchique. Que pourront faire les parlementaires dans ce contexte?
Ils peuvent justement obliger Mohammed VI à adopter des réformes. Soit le PJD profite de louverture décidée par le roi pour conduire des réformes, soit il reste immobile et sexpose à une débâcle aux prochaines élections.
Il ne faut pas oublier que grâce au mouvement du 20-février, grâce au printemps arabe, quelque chose a fondamentalement changé: La rue a désormais un rôle dans la vie politique, elle peut interpeller lexécutif, et elle sera vigilante quant à lexercice du pouvoir. De même, la base du PJD, qui est un parti de refus, va regarder attentivement ce qui arrive. Si le PJD se plie trop aux attentes du roi, sil se banalise, lélectorat ne sera pas satisfait.