Une "pacification" qui a duré effectivement grosso modo 22 ans, de 1912 à 1934, qui a coûté à l'armée française près de 40000 hommes (en face un nombre de victimes marocaines difficilement quantifiable, mais qui est probablement proche du demi-million), l'Atlas a été le terrain le plus dur à soumettre, les derniers irréductibles se sont barricadés dans la forteresse naturelle du Tazizaout dans la région de Khenifra, où les Français les ont vaincus par la famine
Le système de protectorat mis en place par Lyautey consistait à axer la domination française sur le "Maroc utile" de l'axe atlantique, tandis que de larges portions sud-orientales ont été annexées directement à l'Algérie (ce qui est encore visible de manière flagrante sur les cartes actuelles, avec cette pointe du territoire algérien sur le flanc du Maroc jusqu'au Draa)...pour parachever de mettre en miettes le vieil empire chérifien qui leur avait donné tant de mal et avait failli leur coûter une guerre avec l'Allemagne en 1911 (qui éclatera de toute façon trois ans plus tard), les Français ont annexé le Bilad Chenguitt à l'Afrique Occidentale française en lui donnant le vieux nom antique de Mauritanie sorti des oubliettes de l'histoire, concédant aux Espagnols une petite bande de Sahara atlantique que la communauté internationale qualifie d''occidental" et sur lequel le Maroc actuel a encore toutes les peines de faire reconnaître sa souveraineté au niveau global en raison notamment de l'hostilité violente et acharnée que l'on connaît du régime algérien et de son allié sud-africain qui s'entête même à vouloir faire reconnaître la pseudo-cause polisarienne jusqu'aux sommets des BRICS !
En théorie le Maroc entre 1912 et 1956 n'était pas une colonie, mais un protectorat, en fait similaire aux protectorats que la France a imposé dans d'autres pays comme la Tunisie ou le Cambodge, prenant soin de conserver les souverains locaux et leur structure politique traditionnelle, mais dans les faits de nombreux aspects le rapprochaient du sort d'une colonie, avec la confiscation du pouvoir réel au profit des Français, qui ne construisaient d'infrastructures que pour les intérêts économiques de la métropole, et sur le terrain une colonisation de peuplement avec l'appropriation des meilleures terres agricoles au bénéfice des colons les plus riches, et dans les villes la formation d'un prolétariat européen d'origines variées (composé notamment d'Espagnols et d'Italiens qualifiés de "petits Blancs"). Une véritable ségrégation s'exerçait contre les Marocains, qui ne se mélangeaient pas aux Européens, sans parler de tout le mépris raciste qui s'accompagnait contre les "indigènes", musulmans et juifs inclus.