Les raisons du refus
Pourquoi ce refus du principe de l'évolution et de la transmission de sa mémoire à travers les générations ?
Une expérience personnelle des interminables conversations sur certains forums (conversation interminables tant certaines personnes montre un blocage de principe absolue à ce sujet), laisse deviner quelques arrières pensées principales et quasi universelles de la part des détracteurs/rices.
La première, pourrait être nommé « anthropocentronarcissisme ». On découvre au fil des quelques milliers de messages (les fil sur la question s'éternisent toujours), que la question suivante revient systématiquement : « mais comment le chat ou la langouste peuvent-ils évoluer en être humain ? ». Cette question semble supposer chez la personne qui la pose, la conviction que la finalité de l'évolution, c'est l'être humain. Comme si l'être humain était le summum de l'évolution et le but ultime de la nature, de créer l'être humain. Les autres formes de vie seraient donc des ébauches manquées... des « erreurs de la nature » (un comble). L'évolution Darwinienne prouve que la nature, au contraire, crée des formes de vie tendant à êtres de plus en plus différentes les unes des autres (il y a accroissement de la diversité), et qui s'éloignent de plus en plus du but ultime supposé de la nature que serait censé être l'être humain. La simple compréhension des conséquences de l'activité humaine sur l'environnement suffira à démontrer que l'être humain n'est pas le but ultime de la nature et que cette idée doit être abandonnée. L'être humain n'est le but ultime que de lui/elle-même, mais pas celui de la nature. En oubliant cette idée que l'évolution mène obligatoirement à l'être humain, le Darwinisme paraît beaucoup plus clair. Il faut aussi oublier le sens commun du mot « évolution » qui renferme une connotation positive qui n'a pas de sens dans le cadre des créations de la nature, car celle-ci ne connait pas le jugement de valeur. Un seconde étape pour mieux comprendre serait donc de parfois remplacer également le mot « évolution » par le mot « changement ».
La deuxième cause de refus est une confusion entre évolution d'une espèce et évolution d'un individu. Dans le Darwinisme, il s'agit de l'évolution d'espèces et non pas d'individus en particulier. Il est inutile d'essayer de comprendre comment un poisson peut se transformer en un animal terrestre, car ce n'est pas un poisson à lui tout seul qui évolue, mais l'espèce à laquelle il appartient. Pour comprendre le Darwinisme, il faut penser qu'il parle d'évolution collective et non pas individualiste. Dans la nature, l'individualisme n'est toujours qu'illusoire (tout comme toujours chez l'être humain, malgré son refus de le croire).
Une troisième cause celle de l'angoisse devant l'abîme des dimensions en jeux : des millions d'années, des milliard d'individus qui se suivent dans une espèces, des millions de combinaisons, d'échecs, de succès ou de demi-succès. Il est difficile de donner une suggestion simple dans ce cas, si ce n'est peut-être celle de fermer les yeux, et de s'oublier quelques instants, pour mieux oublier que dans ce monde il n'existe pas que la dimension humaine.
Le quatrième argument qui est celui du contre religieux ne vient que très rarement, car il ne se justifie en effet même pas aisément par les écrits religieux eux-mêmes (aucun écrit religieux n'explique la diversité du vivant ni ne donne de consignes de croyance à ce sujet... savoir si telle ou telle religions nous dit que dans le paradis on trouve également des animaux, serait probablement une indication utile sur l'intérêt qu'elle leur porte d'ailleurs). Il semble que cet argument ne serve que de façade impressionnante (façe à laquelle on n'ose répondre) ou de refuge, et qu'il n'alimente pas en lui-même le refus du concept d'évolution. La question à se poser : la genèse présentée par les religions peut-elle être utilisée pour expliquer des mutations telles que celles que l'on observe, qui par exemple rendent résistant(e) à certaines maladies ? Et si elle n'explique pas ces mutations, peut-elle être utilisée pour confirmer ou infirmer le Darwinisme ? Jusqu'à plus d'information, il semble que l'argument religieux ne soit pas le véritable argument, et que la question est plus culturelle que religieuse.
En cinquième, parfois vient l'argument du Darwinisme comme cause du racisme. Cet argument, bien qu'il soit compréhensible et humain, est finalement rarement invoqué (encore plus rarement que le précédent). Les personnes mal informées, pour qui la crainte d'alimenter le racisme est effectivement la véritable motivation de refus du Darwinisme, pourront aisément êtres rassurées en leur expliquant que le Darwinisme ne parle pas de compétition ni de lutte au sens humain du terme (un sens laid), mais d'adaptation à l'environnement ou encore, d'adéquation avec l'environnement... au centre du Darwinisme, il y a donc l'harmonie, et les conséquences de le présence ou de l'absence de cette harmonie... un argument auquel les personnes attachées à la question des conditions de vie dignes et humaines ne devraient pas manquer d'êtres sensibles. L'attitude à adopter face au Darwinisme : la nature ne pense pas comme un être humain et il faut donc oublier le sens typiquement humain de certains mots : penser en des termes d'effets et de causes seulement. Comme toujours, l'être humain ne fait que récupérer des éléments de son environnement, et certain(e)s ont fait de même avec le Darwinisme en le récupérant et en le modifiant à leur propre compte.
Last but not least, et concernant surtout les enfants cette-fois : un enfant à qui on apprend à l'école le principe du Darwinisme, ou encore que nous ne sommes pas né(e)s d'Adan et Ève, peut objecter une refus formel et catégorique, par crainte de perdre l'amour de ses parents s'il/elle n'adhèrait pas une idée chère à ses parents. Aucune indication ne peut être donné dans ce cas précis, et il faut seulement attendre que l'enfant grandisse suffisement pour pouvoir penser de lui/elle-même sans soucis de plaire ou déplaire à ses parents (ce qui n'arrive parfois jamais chez certaines personnes).
apparemment certaines personnes ont oublié de grandir, ah ces hommes ! d'éternels grands enfants