Les Aït Hadiddou et la légende d'Imilchil
Imilchil est un lieu très connu du Maroc mais peut-être y-a-t-il certains d'entre vous qui ne le connaissent pas encore.
La confédération Ayt Yafelmane
'Ceux qui veulent la paix’', sont les descendants des nomades sanhadja qui se sont massivement installés dans le Haut Atlas central et au sud de celui-ci à l’époque de l’expansion Almoravide au XIème siècle.
Leur territoire s’étend au nord des Hauts Dadès et Todra au jbel Ayachi et Midelt ; au sud de l’oasis du Ferkla à Errachidia ; à l’extrême est de l’Atlas du Gheris et Erfoud à Gourrama, Boudnib jusqu’aux environs de Bouarfa.
Carte: Tribus du Maroc.
Ils se sont regroupés au sein d’une vaste confédération de tribus, les Aït Yafelmane, ‘’ceux qui veulent la paix’’, depuis le milieu du XVIIe siècle notamment pour garantir leurs pâturages des incursions de leur ennemi héréditaire Aït Atta qui n’ont pas toujours vu d’un bon œil l’installation de nouvelles tribus dans leurs aires de transhumance malgré des accords passés.
Cette confédération est composée de quatre tribus :
Les Aït Izdeg originaires du haut Todra dans lequel ils nomadisent depuis le XIIème siècle.
Les Aït Yahia issus de la région d’Aghbalou n’Kerdous près de la ville de Tinghir.
Les Aït Merghad occupent les versants sud du haut Atlas central et oriental, l’oasis du Gheris étant leur foyer naturel. Au fil des saisons ils se sont installés dans le Ferkla, vers le Dadès et la vallée du Ziz.
Les Aït Hdiddous, enfin, sont les plus connus. Renommés pour leur valeur guerrière, la beauté de leurs femmes et la qualité de leur laine, ils se sont installés dans le haut Dadès au XIème siècle.
En conflit permanent avec les Aït Atta, dès le XVIIème ils étendent leur zone d’habitat sur un vaste territoire allant du nord de Msemrir et de l’assif Melloul à Tounfit et jusqu’aux environs de Rich. Une aire territoriale orientée ouest nord-est traversée maintenant en largeur par les routes 704 et 706 nouvellement goudronnées.
C’est dans leur fief de la région d’Imilchil que se déroule le célèbre moussem des fiancés et qu’ils ont bâtis leur premier village, Agoudal, au XVIIème siècle.
Vivant au cœur du haut Atlas oriental, sur des hauts plateaux généralement au dessus de 1700m d’altitude, surplombés des pics atlasiques dépassant souvent les 2500m, fréquentés principalement par des mouflons et des gazelles montagnardes, les tribus Aït Hadiddous et Aït Yahia sont restées longtemps ignorées et mystérieuses pour l’occupant français dont la pénétration militaire dans ces contrées ne se fera que vers la fin des années 1920.
Les tribus appartenant aux Aït Yafelmane ont toutes été à des moments ou des occasions diverses résistantes aux envahisseurs, qu’ils soient berbères, arabes ou européens, afin de protéger leurs aires de transhumance et l’accès aux pistes caravanières, tout comme ils ont toujours résistés à une assimilation et protégés leurs valeurs culturelles et leur mode de vie, y compris envers le Makhzen.