Les analyses de Mr Lugan

n'importe quoi si les algeriens qui sont allés en france ne l'ont fait que pour le travaille, je ne parle pas de harki eux c'est normal sinon on aurait retrouver leur tetes sur des piquets

Ce genre de raisonnement me parait erroné: les algériens dont tu parles sont, pour la toute grosse majorité, restés en France....et leurs enfants et petits-enfants sont de "bons français" qui ne mettront les pieds en Algérie que pour des vacances en famille....

Pourtant, beaucoup d'entre eux avaient fait bâtir un logement/maison pour leur retour.

Je ne partage pas particulièrement les idées postées sur ce sujet mais il ne faut pas nier le fait que les flux de population algérienne après l'indépendance ont été aussi dus à un système de vie qui convient.

D'ailleurs, quand certains rentrent au pays, pour des congés, ne les désigne-t-on pas souvent sous le terme générique de 'français"?

Binationaux? Dans les têtes aussi. ;)

Et c'est bien ainsi!
 

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Soliman
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Editorial de Bernard Lugan :

Les cocus de l’AN I
*
En ce premier « anniversaire » du chaos libyen et de la victoire des Frères musulmans en Tunisie et en Egypte, il paraît utile de rendre hommage aux cocus de l’AN I, à savoir ces journalistes qui se sont toujours trompés.

Ceux-là même qui tombèrent en pâmoison devant le prétendu « printemps arabe », qui applaudirent une révolution tunisienne qu’ils sentirent embaumant le jasmin, qui eurent des vapeurs et même des émois place Tahir au Caire. Ceux enfin qui laissèrent éclater une joie indécente lors de l’écrasement du régime libyen, mais qui se turent devant les images atroces du lynchage de son « guide ».
 

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Soliman
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Suite

Les mêmes qui seront une nouvelle fois cocus quand le départ du président Assad aura débouché sur un affreux bain de sang, sur le pogrom des minorités alaouite, druze, chrétienne et sur une nouvelle victoire des Frères musulmans.

Car, et ne nous y trompons pas, derrière tous ces évènements, cette organisation supranationale dont le but est la création d’un califat mondial, avance méthodiquement ses pions, abritée par le paravent de l’incommensurable bêtise des dirigeants politiques occidentaux. Et grâce, naturellement, à l’aide des journalistes cocus !

Ces journalistes cocus et contents qui, par aveuglement et par manque de culture, n’ont pas vu que les conséquences de la destruction du régime libyen allaient se faire sentir dans tout l’arc sahélien.
 

LeMagnifique

Soliman
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Dans ce numéro de l’Afrique Réelle, nous montrons ainsi que les évènements du Mali découlent très directement de cette colossale erreur que fut notre engagement aux côtés d’un camp contre un autre dans une guerre civile libyenne qui ne nous concernait en rien.

Après avoir longtemps déstabilisé la région, le colonel Kadhafi avait en effet changé de politique depuis quelques années et au moment où nous lui avons déclaré la guerre, il stabilisait l’arc de crise sahélien.


Il avait ainsi mis « sous cloche » à la fois les velléités des Toubou libyo-tchadiens et l’irrédentisme des Touaregs du Mali et du Niger.
L’intervention franco-otanienne a eu pour résultat de libérer les forces de déstabilisation saharo-sahéliennes.
L’exemple des Touaregs qui ont repris la guerre au Mali en attendant de l’étendre au Niger est éloquent
 

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Soliman
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Suite et Fin

Voilà des mouvements qui jusque là étaient « sous contrôle » et qui, depuis la disparition du colonel Kadhafi, ont décidé de jouer leur propre carte. Désormais, c’est l’autodétermination qu’ils exigent et cela, afin de préparer la sécession pure et simple afin que soit prise en compte la réalité géographique et humaine régionale contre l’utopie consistant à vouloir faire vivre dans le même Etat les agriculteurs noirs du Sud et les nomades berbères du Nord.


Le problème est qu’en raison de la proximité de trois autres foyers de déstabilisation respectivement situés dans le nord du Nigeria avec la secte fondamentaliste Boko Haram, dans la région du Sahara nord occidental avec Aqmi et dans la zone des confins algéro-maroco-mauritaniens avec le Polisario, cette nouvelle guerre risque d’embraser toute la sous-région.


Voilà encore des développements auxquels les journalistes cocus n’avaient pas pensé, ce qui ne les empêchera pas de continuer à discourir doctement sur des sujets qu’ils ne maîtrisent pas…
 

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Soliman
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Voilà encore des développements auxquels les journalistes cocus n’avaient pas pensé, ce qui ne les empêchera pas de continuer à discourir doctement sur des sujets qu’ils ne maîtrisent pas…

Du calme Mr Lugan voyons,je sens en vous une humeur espiegle depuis que l'on vous a censurez sur itelé.
J'admire votre pugnacité face a l'adversité..
 
le colonel Kadhafi avait en effet changé de politique depuis quelques années et au moment où nous lui avons déclaré la guerre, il stabilisait l’arc de crise sahélien.


Il avait ainsi mis « sous cloche » à la fois les velléités des Toubou libyo-tchadiens et l’irrédentisme des Touaregs du Mali et du Niger.
L’intervention franco-otanienne a eu pour résultat de libérer les forces de déstabilisation saharo-sahéliennes.
L’exemple des Touaregs qui ont repris la guerre au Mali en attendant de l’étendre au Niger est éloquent

Il aurait stabilisé l'arc saharien pour combien de temps? deux ou trois décennies?

Faut-il soutenir des dictateurs parce que par nature ils "gèlent" des problèmes avec (souvent) autoritarisme ?

L'Afrique ne fera pas l'économie de guerres de frontières. L'Europe a fait deux guerres mondiales pour ça.
 

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Soliman
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Il aurait stabilisé l'arc saharien pour combien de temps? deux ou trois décennies?

Faut-il soutenir des dictateurs parce que par nature ils "gèlent" des problèmes avec (souvent) autoritarisme ?

L'Afrique ne fera pas l'économie de guerres de frontières. L'Europe a fait deux guerres mondiales pour ça.

Je suis d'accord avec vous,mais comment expliquer le faite que les journalistes et les Occidentaux se rejouissent et aide alquaida a destabiliser des Pays laics et socialiste comme la syrie, la tunisie.

Je me mefie toujours,quant je vois les medias et les potanta Occidentaux heureux de voir des pays avec des regimes laics et socialiste se faire renverser et en plus par un djhad de type alquaida.

Je crois que L'Empire prend les peuples pour des **** car ils ont mis trés peu de temps a recycler alquaida en une force positive qui combat aux coté de l'Occident.
Pour les conflits frontaliés et ethniques Africains a venir, je suis aussi d'accord avec vous.
 

LeMagnifique

Soliman
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Bernard Lugan possède une forte connaissance de l'Afrique c'est indéniable mais son côté royaliste et son passé de ratonneur d’extrême droite me gène vraiment.

Detrompez vous Lugan n'est pas seule a etre Royaliste Francais faite des recherches sur le Net vous verrez cela.
Quant au ratonnade de 61 Mr Bernard Lugan avait 15ans?
Et Je le vois mal faire des ratonades a cette age la, encore une diabolisation mais du FLN cette fois-ci.
Bernard Lugan etait le chef d'un service créer par lui en 67,et seulement contre les gauchistes troskistes cohn bendit et les jeunes anarchistes,voila et je le felicite pour cela.

Mai 68, c'est le lobby américano-sioniste qui fait payer à De Gaulle sa volonté de sortir de l'hégémonie du dollar pour retourner à l'étalon-or, et ses déclarations sur Israël en 1967, en manipulant quelques agitateurs professionnels que le système, pour services rendus, a bien promus depuis.
 

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Soliman
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samedi 18 février 2012
Libye : un an plus tard. (Point de situation le 18 février 2012)

En ce premier anniversaire de l’*«*insurrection libyenne*», et alors qu’une «*résistance verte*» dont il est difficile d’évaluer la force réelle, semble être en mesure d’opérer sur la totalité du territoire, la Libye apparaît comme étant coupée en trois*:

La Cyrénaïque n’accepte pas les décisions prises depuis Tripoli par le CNT. De plus, et les journalistes ne l’ont naturellement pas vu, les tensions y sont fortes entre les islamistes fondamentalistes et les membres des confréries soufies dont le poids régional est important.

Les premiers pourchassent les seconds en les traitant d’hérétiques et des heurts se sont récemment produits lors des processions traditionnelles. Les fondamentalistes ont commis l’irréparable le 13 janvier, à Benghazi, quand ils ont passé un cimetière au bulldozer et profané une trentaine de tombes de saints - les marabouts du Maghreb -, dont ils ont dispersé les ossements.

Pour eux, les rassemblements autour de leurs tombeaux, l’équivalent des moussem du Maroc:D,ne sont rien d’autre que de l’idolâtrie, donc du paganisme.
 

LeMagnifique

Soliman
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Le sud de la Libye a éclaté en deux zones qui, toutes deux, échappent totalement au CNT. Celle de l’ouest, peuplée par des Touaregs constitue la base arrière de l’insurrection qui embrase le nord du Mali depuis le mois de janvier dernier. Dans le centre/sud/est, des combats ont éclaté entre Toubou et Arabes.


Comme il est peu probable que les ombrageux toubou du Tchad laissent leurs frères du Nord se faire massacrer sans réagir, un autre front risque donc de s’ouvrir avec tous les risques de contagion qui en découleraient.
 

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Soliman
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La Tripolitaine est quant à elle coupée en quatre*:

- Misrata est aux mains de milices gangstéro-fondamentalistes unanimement détestées. Ce furent leurs membres qui massacrèrent le colonel Kadhafi et qui tranchèrent les mains de son fils.
- Au Sud, la tribu des Warfalla qui, à elle seule totalise environ 30% de la population de la région, refuse de reconnaître l’autorité du CNT.
- Tripoli est sous le contrôle de milices rivales qui n’obéissent qu’à leurs chefs respectifs, le président du CNT, M. Mustapha Abd el-Jalil, étant quant à lui totalement impuissant.
- Pour le moment, les seules forces «*solides*» sont les milices berbères de Zentan et du jebel Nefusa.

Celle de Zentan est composée de Berbères arabophones:D,cousins de ces Berbères berbérophones dont le centre est la ville de Zouara et qui peuplent une partie du jebel Nefusa autour de Nalout et de Yafran. Pour mémoire, les berbérophones -et non tous les Berbères-, totalisent +- 10% de la population libyenne, mais comme ils vivent à plus de 90% en Tripolitaine, ramenée à cette seule région, ils y sont +- 20%.

Les miliciens de Zentan qui détiennent Seif al-Islam, le fils du colonel Kadhafi, jouent pour le moment une subtile partie de poker menteur. Pour tenter d’y voir clair*il faut avoir à l’esprit que*:
 

LeMagnifique

Soliman
VIB
Suite et conclusion de MR Lugan le plus Grand Africaniste.


1) Les berbérophones savent que le CNT suivra une politique arabo-islamique niant leur spécificité et qu’ils n’ont donc rien à attendre de lui.
2) Les Berbères arabophones de Zentan n’ont rien obtenu de tangible du CNT et, pour le moment, ils refusent donc de coopérer avec lui.
3)*Les Warfalla ainsi que la tribu du colonel Kadhafi, adversaires naturels du CNT, sont en attente.

Si ces trois forces qui représentent ensemble +- 70% de la population de la Tripolitaine, s’unissaient, elles en prendraient facilement le contrôle. Or, avec Seif al-Islam, les Zentaniens ont dans leur jeu une carte maîtresse, ce dernier étant en mesure de leur apporter l’appui outre des Warfalla et des Kadhafa, celui également des Touaregs et des Toubous. Le seul problème est que la justice internationale a émis contre lui un mandat d’arrêt.
C’est autour de ces données complexes et mouvantes qu’un âpre et discret marchandage a lieu en ce moment en Libye. A suivre…[1]

Bernard Lugan
 

molimo666

Bladinaute averti
Libye : la guerre des milices (point de situation)
Il aura fallu les combats du mardi et du mercredi 2 et 3 janvier pour que la presse française se décide enfin à reconnaître que les milices s’affrontent en Libye, notamment à Tripoli. Les « analyses » confuses des médias français ne permettant pas d’y voir clair, quelle est donc la situation sur le terrain ?


Tripoli est l’enjeu d’une lutte entre quatre principales factions armées :


1) Les miliciens de la ville de Misrata, ceux qui ont ignominieusement lynché à mort le colonel Kadhafi, refusent de quitter la capitale où ils constituent en quelque sorte la garde rapprochée du ministre de l’Intérieur, Faouzi Abdelal, lui-même originaire de Misrata. C’est entre ces miliciens et ceux qui soutiennent le Conseil national de transition (CNT), que se déroulent les actuels combats. Pour tenter de se concilier Misrata, le faible et impuissant CNT vient de nommer un autre originaire de cette ville, le général Youssef al-Mankouch, chef d’état-major d’une armée fantôme avec pour tâche d’intégrer les diverses milices. Il n’est pas interdit de rêver.


2) Les milices islamistes de Tripoli, dont les principales constituent le bras armé du CNT et qui sont soutenues par le Qatar, cherchent actuellement à s’imposer dans la capitale tout en tentant de prendre le contrôle de la route menant à l’aéroport international qui est sous le contrôle de la milice de Zenten.


3) La milice de Zenten que la presse présente comme arabe est authentiquement Berbère. Zenten est d’ailleurs un nom berbère puisqu’il s’agit de la déformation de Z’nata ou Zénète, l’une des principales composantes du peuple amazigh. Cette « tribu » berbère arabophone occupe une partie du djebel (Adrar en berbère) Nefusa, autour de la ville de Zenten. L’actuel ministre de la défense, Oussama Jouli est de Zenten. Cette milice détient Seif al-Islam, le fils du colonel Kadhafi, qu’elle traite avec égards et même considération.


4) Dans le reste du jebel Nefusa ainsi que dans la ville côtière de Zuwara vivent les cousins des précédents qui, eux aussi sont des Berbères, mais des Berbères berbérophones et qui disposent de leur propre milice. Si les berbérophones ne constituent qu’un peu plus de 10% de la population de toute la Libye, ils totalisent au moins 20% de celle de la seule Tripolitaine ce qui leur donne un poids régional considérable. Alors qu’ils eurent un rôle militaire déterminant dans la prise de Tripoli, ils sont aujourd’hui les grands perdants de la nouvelle situation politique car, comme avant la chute du régime Kadhafi, ils se retrouvent face à un nationalisme arabo-musulman niant leur existence. Aucun ministre du nouveau gouvernement n’est berbérophone.



ya pas de milice labas, ya que des salafistes !!
 

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Soliman
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mardi 28 février 2012
Masochisme colonial français, masochisme colonial allemand…

Le politiquement correct frappe également en Allemagne où l’équivalent du « massacre des Algériens » le 17 octobre 1961, est la guerre des Herero, ce conflit qui ensanglanta le Sud-Ouest africain, l’actuelle Namibie, au tout début du XX° siècle.

Le 11 janvier 2004, pour le centenaire du début de la guerre, M. Wolfgang Massing, ambassadeur d’Allemagne à Windhoek, exprima ses regrets «*pour la conduite de l’armée allemande à l’égard du peuple herero*». Depuis, tous les superlatifs ont été employés, certains allant jusqu’à parler de «*génocide*».
Or, dans cette affaire, l’acte d’accusation contre l’Allemagne est un montage datant de la Première guerre mondiale quand Français et Britanniques qui avaient besoin d’arguments «*moraux*» pour s’emparer de ses colonies, accusèrent l’Allemagne d’avoir failli à son «*devoir de civilisation*» en prenant pour exemple la manière avec laquelle elle avait réduit la révolte des Herero[1].
 

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Soliman
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Le dossier passait totalement sous silence les actes atroces commis par les révoltés: familles de colons massacrées, torturées, les femmes violées puis dépecées vivantes sous les yeux de leurs enfants, les hommes émasculés puis éventrés... Le «*traitement*» que les Herero réservèrent à certaines femmes allemandes tombées vivantes entre leurs mains mérite d’être décrit*: suspendues par les pieds à un arbre, jambes écartées, elles furent éventrées et éviscérées, comme des bêtes de boucherie… Ensuite, à ces mêmes arbres, les Allemands pendirent ceux qui s’étaient rendus coupables de ces meurtres abominables. Alors que nous n’avons que des témoignages concernant les premiers crimes, les exécutions judiciaires furent quant à elles photographiées et les clichés ensuite utilisés par la propagande alliée pour «*démontrer*» la «*culpabilité coloniale allemande*» (die koloniale Schuldluge).
 

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Soliman
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Aujourd’hui, en Allemagne, les quatre casernes de la Bundeswehr *qui portaient le nom de Paul Emil von Lettow Vorbeck, à Brême, à Bad Segaberg, à Hambourg-Jenfeld et à Leer ont été débaptisées, de même que plusieurs rues. Des ouvrages indigents et d’une rare malhonnêteté intellectuelle ont été publiés afin de salir sa mémoire.
Mais que pèsent la petitesse et la bêtise face au mythe*? Le Heia Safari* résonne en effet encore du Kilimandjaro à la Rufidji, portant les échos d’une Europe simplement endormie et dont le réveil sera douloureux pour les hypnotiseurs vicieux qui pensent la tenir définitivement en leur pouvoir.*
 

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Soliman
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L’éclatement de la Libye : un scénario annoncé par Mr lugan il ya 1ans déjà .

L’éclatement de la Libye que j’avais annoncé dès le 1° avril 2011[1] a été officialisé le 6 mars 2012 avec la déclaration d’autonomie de la Cyrénaïque. Chaque jour qui passe, les résultats de l’intrusion franco otanienne dans la guerre civile libyenne apparaissent ainsi de plus en plus catastrophiques, deux réalités ayant été totalement ignorées par ceux qui décidèrent de cette insolite expédition*:

1) La Libye n'existe pas.*
2) Ses deux principales composantes, la Tripolitaine et la Cyrénaïque ont toujours été opposées.
*
Au début de l’année 2011, ce ne fut pas à un soulèvement «*démocratique*» que nous avons assisté, mais à une tentative de sécession de la Cyrénaïque. Sur ce mouvement vinrent ensuite se greffer les islamistes arabistes radicaux, puis les Berbères arabophones de Zentan et leurs cousins berbérophones de Zouara et du Jebel Nefusa désireux d’en découdre avec un régime qui avait constamment nié leurs droits.
Ainsi donc, dans l’ignorance bétonnée du dossier, l’Elysée prit-il le parti d’un camp contre un autre, croyant, ou pire, feignant de croire, que le CNT était l’émanation d’un peuple en lutte pour ses droits démocratiques alors qu’il n’était qu’un conglomérat d’intérêts contradictoires.

Le colonel Kadhafi massacré dans les conditions que l’on connaît, ses «*vainqueurs*» se déchirèrent ensuite à belles dents*:
 

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Suite et fin


- En Tripolitaine, le faible CNT navigua à vue entre les milices islamico-mafieuses de Misrata, les milices islamiques* de Tripoli, les Berbères de Zentan et du jebel Nefusa et les Warfalla[2].

- En Cyrénaïque, les chefs de tribus virent dans le CNT une émanation de la Tripolitaine et ils s’en affranchirent. Ce fut cependant un problème local qui hâta leur décision de proclamer l’autonomie de leur région. Les tribus supportaient en effet de plus en plus mal le climat anarchique résultant des agissements de certaines *milices islamistes fondamentalistes soutenues par une partie du CNT et qui s’en prenaient à leurs pratiques religieuses coutumières. Dans cette région à forte caractéristique confrérique, l’islam salafiste ou wahhabite voulut en effet interdire le culte rendu aux saints – les marabouts du Maghreb-* allant jusqu’à détruire leurs tombeaux (voir mon communiqué du 18 janvier 2012).
Tout ceci fit que ce qui devait arriver «*arriva*» avec la déclaration d’autonomie du 6 mars 2012 prononcée par l’assemblée des tribus de Cyrénaïque qui reconnut comme chef Ahmed Zubaïr al-Sanussi, parent du roi Idriss I° renversé en 1969 par le colonel Kadhafi, et membre éminent de la famille-confrérie sénoussiste qui régnait sur la région à l’époque ottomane.

En Libye, c’est donc à un retour à la longue histoire que nous assistons. Face à ce puissant mouvement de fond, la démocratie individualiste ou les droits de l’homme apparaissent pour ce qu’ils sont, des modes occidentales passagères bien éloignées des réalités locales. Il est cependant regrettable que les dirigeants français y aient une fois de plus cédé avec pour conséquence le bouleversement de toute la géopolitique sur l’arc de tension saharo-sahélien.*

Bernard Lugan
 

LeMagnifique

Soliman
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L’éclatement de la Libye : un scénario annoncé par Mr lugan il ya 1ans déjà .

L’éclatement de la Libye que j’avais annoncé dès le 1° avril 2011[1] a été officialisé le 6 mars 2012 avec la déclaration d’autonomie de la Cyrénaïque. Chaque jour qui passe, les résultats de l’intrusion franco otanienne dans la guerre civile libyenne apparaissent ainsi de plus en plus catastrophiques, deux réalités ayant été totalement ignorées par ceux qui décidèrent de cette insolite expédition*:

1) La Libye n'existe pas.*
2) Ses deux principales composantes, la Tripolitaine et la Cyrénaïque ont toujours été opposées.
*
Au début de l’année 2011, ce ne fut pas à un soulèvement «*démocratique*» que nous avons assisté, mais à une tentative de sécession de la Cyrénaïque. Sur ce mouvement vinrent ensuite se greffer les islamistes arabistes radicaux, puis les Berbères arabophones de Zentan et leurs cousins berbérophones de Zouara et du Jebel Nefusa désireux d’en découdre avec un régime qui avait constamment nié leurs droits.
Ainsi donc, dans l’ignorance bétonnée du dossier, l’Elysée prit-il le parti d’un camp contre un autre, croyant, ou pire, feignant de croire, que le CNT était l’émanation d’un peuple en lutte pour ses droits démocratiques alors qu’il n’était qu’un conglomérat d’intérêts contradictoires.

Le colonel Kadhafi massacré dans les conditions que l’on connaît, ses «*vainqueurs*» se déchirèrent ensuite à belles dents*:


Merci a vous Mr Lugan pour ses informations precises et precieuses sur les differentes

tribus et ethnies que vous etes particulierement le seul a maitriser en France.

Dommage que la france et les affaires etrangeres ne vous consulte pas avant de s'engager ou d'engager une action en Afrique.
 

LeMagnifique

Soliman
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vendredi 16 mars 2012
L'Afrique Réelle N° 27 - Mars 2012
SOMMAIRE :

Dossier : Le pétrole en Afrique
- Quinze année de montée en puissance
- Le pétrole en Afrique du Nord
- Lé pétrole au Sud du Sahara
- L'avenir est dans le offshore profond
- Le pétrole des deux Soudan
- Le pétrole du Lac Albert

Histoire et culpabilisation : La révolte des Herero entre vérité et légende

Anniversaire : Le Traité de Fès

Editorial de Bernard Lugan :

Conséquence de la malencontreuse intervention franco-otanienne, l’éclatement de la Libye a déjà des conséquences géopolitiques dont nous sommes encore loin de mesurer les effets à moyen et à long terme.

L’on ne peut que demeurer pantois devant la légèreté de ceux qui engagèrent la France dans une guerre civile qui ne la concernait en rien et dans laquelle aucun de ses intérêts vitaux n’était menacé. Ne tenant aucun compte des mises en garde, négligeant les avis de leurs propres services, ils ont tout au contraire choisi de suivre les conseils de ces bateleurs des « droits de l’homme », de ces chantres de l’ingérence dite « humanitaire » qui sévissent à longueur de temps dans les médias français.


Les décideurs français n’ignoraient pourtant pas que la Libye n’est pas un Etat, mais un conglomérat tribal engerbant la Tripolitaine qui regarde vers Tunis, la Cyrénaïque tournée vers Le Caire et le Fezzan qui plonge vers le bassin du Tchad et la boucle du Niger. Ils savaient qu’au départ le mouvement n’était qu’une dissidence régionaliste née en Cyrénaïque et renforcée d’une manière opportuniste par le soulèvement de la minorité berbère vivant dans le djebel Nefusa, à l’Ouest. Leurs conseillers ne leur avaient pas caché que l’épicentre de la « révolution » était la région de Benghazi, capitale de cette Cyrénaïque dissidente à l’époque ottomane, rebelle durant l’Impero italien et insoumise ensuite.


Ce fut donc bien dans une guerre civile que le président de la République immisça la France, au profit d’un camp contre un autre, trompant la Chine et la Russie sur ses intentions réelles tout en transformant un mandat onusien limité à la protection des civils de Benghazi en un droit de guerre étendu à l’ensemble du pays.


Reconnu par la France comme « le seul représentant légitime des populations libyennes » dès le 10 mars 2011, le CNT a depuis démontré qu’il ne représente que lui-même. Pendant un temps, sa seule marge de manoeuvre fut de donner des gages à certaines tribus tout en essayant de ne pas s’aliéner les autres. Aujourd’hui, alors que son autorité ne dépasse pas l’antichambre du bureau de son président, la Cyrénaïque vient de faire sécession.

La Libye n’existe donc plus et la sous région est désormais en pleine déstabilisation… Le désastre politique est bien total.
 

LeMagnifique

Soliman
VIB
Suite et fin



Le dossier central de ce numéro de l’Afrique Réelle est consacré au pétrole car le continent fonde d’énormes espoirs sur des découvertes qui se multiplient depuis une décennie. Est-il pour autant cet eldorado décrit par certains observateurs ? La réponse doit être nuancée.

Aujourd’hui, l’Afrique dans son ensemble n’assure en moyenne que 15% de la production mondiale et ses 24 pays extracteurs ne produisent à eux tous pas davantage que l’Iran, le Mexique et le Venezuela réunis. De plus, dans l’état actuel des découvertes, elle ne détient qu’entre 8 et 10% des réserves mondiales prouvées, soit à peu de choses près l’équivalent de celles du seul Iran.


Cependant, de très importantes découvertes étant attendues ou annoncées en off shore et en off shore profond ainsi qu’en on shore, la place de l’Afrique dans la production mondiale va nécessairement augmenter. La question qu’il est donc légitime de poser est de savoir si le pétrole va pouvoir, à lui seul, sortir le continent de sa situation actuelle. Aura-t-il un effet d’entraînement sur des économies sinistrées ?


En Algérie et au Nigeria, la manne pétrolière n’a pas provoqué de décollage et le « tout pétrole » y a détruit une agriculture jadis florissante. Partout, il a provoqué la corruption, le gaspillage et même, ce qui est un comble, les pénuries en produits pétroliers.
En définitive, le pétrole n’a pas enrichi les Africains, mais des Africains, quelques Africains. Il a d’abord servi à se servir.
 

LeMagnifique

Soliman
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jeudi 22 mars 2012

Le Mali n’existant plus, le moment n’est-il pas venu de redessiner la carte de la région sahélo-saharienne ?

Au Mali, où un coup d’Etat militaire a renversé l’actuel président, le général Amadou Toumani, les élections présidentielles fixées au 29 avril 2012 n’auront pas lieu. Ce putsch est la conséquence de la déroute infligée à l’armée malienne par les insurgés Touaregs[1] revendiquant la partition du pays.

Surprise, culbutée et en plein désarroi, l’armée malienne agite l’épouvantail Aqmi pour tenter de faire s’engager les Occidentaux à ses côtés, affirmant que les Touaregs sont les alliés des fondamentalistes musulmans.
La menace que fait peser Aqmi sur la sous région est évidemment réelle. Doit-on pour autant avoir une réaction pavlovienne dès qu’elle est évoquée ?
Là encore, l’ethnographie historique pourrait être d’un grand secours à nos responsables politiques. Les Touaregs ne sont en effet pas les seuls habitants de l’ouest saharien, immense région aux caractéristiques géographiques et humaines très contrastées abritant quatre grandes populations aux territoires bien identifiés :

- Les Touaregs qui sont des Berbères vivent dans le Sahara central ;
- Les Chaamba qui sont des Arabes se rattachant au rameau des Beni Sulaym ont pour coeur territorial l’oasis de Timimoun en Algérie ;
- Les Reguibat, eux aussi Arabes et qui revendiquent une filiation idrisside, nomadisent entre la Mauritanie et le Sahara occidental ;
- Les Maures dont la composante blanche est également arabe puisqu’elle se rattache aux tribus hilaliennes (de Beni Hilal), sont installés en Mauritanie.

Ces populations ont toujours été en conflit. Au moment de la poussée coloniale, et afin de régler de vieux comptes avec leurs voisins berbères, les Chaamba furent ainsi les efficaces auxiliaires des Français qui butaient alors sur le bastion touareg. Aujourd’hui, et les observateurs ne l’ont évidemment pas vu, Aqmi prospère essentiellement chez certains Arabes sahariens, pas chez les Touaregs, à quelques exceptions près liées à des clivages internes à certains sous clans.

Pour nous, Européens qui devons veiller sur notre arrière-cour saharo-sahélienne, la question est claire : pouvons-nous laisser prospérer un irrédentisme touareg s’ajoutant à des foyers régionaux de déstabilisation situés dans le nord du Nigeria avec la secte fondamentaliste Boko Haram, dans la région du Sahara nord occidental avec Aqmi et dans la zone des confins algéro-maroco-mauritaniens avec le Polisario ?

Face à cette nouvelle situation qui est, comme je l’ai amplement démontré[2], une conséquence directe de la malencontreuse intervention franco-otanienne contre la Libye, deux options sont possibles :
 

LeMagnifique

Soliman
VIB
Suite et fin


- Soit l’intervention urgente et massive aux côtés des armées du Mali et du Niger à la fois pour maintenir la fiction de ces deux Etats, pour tenter de contenir Aqmi et pour sauvegarder nos approvisionnements en uranium. Cette solution sans imagination ne réglera pas le problème en profondeur.

- Soit tout au contraire, reconnaître enfin le fait berbéro touareg et « sous-traiter » à ce peuple à la fois la lutte contre Aqmi et contre les structures mafieuses qui gangrènent la région. Or, une telle politique qui passe par une profonde redéfinition de ces deux façons d’Etats que sont le Mali et le Niger est évidemment inimaginable aux yeux des jacobins et des conformistes qui nous gouvernent.

Une troisième voie sera donc choisie, la pire de toutes, celle de ces demi-mesures qui conduisent toujours à la catastrophe.

Bernard Lugan
22/03/2012
 

LeMagnifique

Soliman
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vendredi 23 mars 2012


France Info au pays des Soviets.:D


Incorrigibles journalistes que ceux de France Info. Eux, si prompts à dénoncer la censure réelle ou supposée pratiquée de par le vaste monde, à commencer par la Russie, viennent en effet de se livrer à un acte de censure particulièrement grossier à mon encontre.

Exposé des faits : vendredi 23 mars à 10 heures 30, je reçois le mail suivant :

"Bonjour,
Je suis Catherine Duthu, journaliste au service "Monde" à France Info. Je souhaiterais faire une interview avec Bernard Lugan à propos de la situation au Mali. L'interview se passerait par téléphone et serait ensuite diffusée en longueur sur notre antenne dès 15h45 pour être ensuite rediffusée dans le courant de la journée. Pourriez-vous me contacter au plus vite pour me dire si cela est possible ? Je vous en remercie par avance."

Un contact téléphonique est donc établi avec la journaliste Catherine Duthu, laquelle, ayant lu mon communiqué sur le Mali publié la veille sur mon blog, souhaitait un entretien pour diffusion le jour même à 15h 45 dans l’émission « Regards sur le monde ».


L’entretien téléphonique se déroula normalement entre 11 heures et 11 heures 15 et la journaliste me confirma qu’il serait diffusé en temps et heure convenus. Or, à 15 heures 45, ce fut un autre intervenant, plus « politiquement correct » aux yeux de sa rédaction qui répondit aux mêmes questions que celles qui m’avaient été posées par Madame Catherine Duthu.


Pourquoi cette censure ? Parce que j’expliquais dans cet entretien que le règlement de la question touareg ne passait pas par des élections, mais par la prise en compte du fait que les Touaregs ne désirent plus être dominés par les sédentaires noirs du Sud au seul motif qu’ethno mathématiquement, ils sont moins nombreux qu’eux et donc, que toute solution durable doit impérativement être construite sur cette évidence.

Tenus en laisse, certains journalistes sont bien les laquais de la pensée dominante. Ils n’ont plus leur libre-arbitre. Plus que jamais la résistance passe donc par les circuits parallèles de l’information, à savoir internet.
Pour vous tenir informés des réalités africaines, consultez mon blog et d’abord, abonnez-vous à l’Afrique Réelle revue par internet livrée par PDF.

Bernard Lugan
23/03/2012
 

godless

On est bien peu de chose.
VIB
Je sais cela mais Lyautey été un homme bon, catholique-monarchiste travaillant pour la France et non pour la republique-franc-mac.:D
Tout est question de point de vue. Certains estiment que la monarchie et le bigotisme n'étaient pas ce qu'il y avait de mieux pour la france. D'autre estiment aussi que ce n'est pas parce que l'on fait preuve de paternalisme que l'on en est moins un vilain petit colonialiste... ;)

Bref.
 

LeMagnifique

Soliman
VIB
Tout est question de point de vue. Certains estiment que la monarchie et le bigotisme n'étaient pas ce qu'il y avait de mieux pour la france. D'autre estiment aussi que ce n'est pas parce que l'on fait preuve de paternalisme que l'on en est moins un vilain petit colonialiste... ;)

Bref.


Paternaliste de Jule Ferry?Léon Blum ?Non merci:D

Sachez que je ne fais parti du couple sado-masochiste composé de la repantance Europeen et de la victimisation Africaine,donc aucune victimisation de ma part,mon peuple a colonisé l'espagne 7siècles,le Sud de la France 3siecles de narbonne a nice"la route des Maures",un Empire au Maghreb,un Empire en Afrique voila ce que mon peuple a conquis aussi par la force.

Aujourd'hui notre ennemis commun c'est l'ideologie anlo-saxonne dominatrice bancaire et guerriere,oublions le rascisme,oublions le collonianisme.

La gauche social est indispensable nous le savons mais,faut pas jeter la droite des valeurs(De Gaulle) rapidement.
 

godless

On est bien peu de chose.
VIB
Paternaliste de Jule Ferry?Léon Blum ?Non merci:D
Blum était-il un coloniamiste paternaliste? Je n'en sais rien, je ne connais pas assez ses positions sur le sujet.

Jules Ferry était-il un colonialiste paternaliste? Non, je ne pense pas, sa vision du colonialisme n'était pas trop paternaliste, mais clairement (à mes yeux) dominatrice et méprisante.

Lyautey, lui, était paternaliste. C'est à dire qu'il aimait bien ces bons sauvages sous développés dont il avait la charge. Il les aimait bien, tel un père compatissant envers des grands enfants irresponsables et incapables de se prendre en charge tous seuls, et qu'il faut donc éternellement diriger pour leur bien, les pauvres choux...

LeMagnifique à dit:
Sachez que je ne fais parti du couple sado-masochiste composé de la repantance Europeen et de la victimisation Africaine,donc aucune victimisation de ma part,mon peuple a colonisé l'espagne 7siècles,le Sud de la France 3siecles de narbonne a nice"la route des Maures",un Empire au Maghreb,un Empire en Afrique voila ce que mon peuple a conquis aussi par la force.
La loi du plus fort, c'est clair. C'est juste que le plus fort n'est pas toujours le même. ;)

LeMagnifique à dit:
Aujourd'hui notre ennemis commun c'est l'ideologie anlo-saxonne dominatrice bancaire et guerriere,oublions le rascisme,oublions le collonianisme.
On a beaucoup d'ennemis communs.

LeMagnifique à dit:
La gauche social est indispensable nous le savons mais,faut pas jeter la droite des valeurs(De Gaulle) rapidement.
Personnellement, je ne suis pas dogmatique. Tout ce qui fait avancer est bien. Il faut juste ne pas s'en tenir aux images d'Epinal...
 

LeMagnifique

Soliman
VIB
Lyautey, lui, était paternaliste. C'est à dire qu'il aimait bien ces bons sauvages sous développés dont il avait la charge. Il les aimait bien, tel un père compatissant envers des grands enfants irresponsables et incapables de se prendre en charge tous seuls, et qu'il faut donc éternellement diriger pour leur bien, les pauvres choux...

Oublions le paternalisme sous quelque forme que ce soit.

Concentrons nous sur Lyautey car je ne suis pas d'accord avec vous sur cela.

Lyautey ne prennait pas les marocains pour des sauvages sous developpés comme vous le pensez,nous avons des preuves de cela Dans un discours de Lyautey à la chambre de commerce de Lyon,le 29 février 1916:

Permettez-moi maintenant, cher monsieur Birot, de retenir l'attention sur une de vos paroles.
Parlant de l'Algérie, de la Tunisie et du Maroc, vous avez dit:" Nos trois colonies". Or, rien ne serait plus inexact et plus périlleux que de faire de notre Afrique du Nord une image aussi simplifiée, et de considérer la Tunisie, l'Algérie et le Maroc sous le même aspect.


Alors que nous sommes en Algérie depuis plus de quatre vingt ans, en Tunisie depuis trente-cinq ans, nous n'avons pris pied au Maroc qu'il y a huit ans, et notre protectorat y date de moins de quatre ans.
L'oeuvre qu'y réalisait le général d'Amade en 1908, c'est celle qui s'accomplissait en Algérie entre 1830 et 1832. Et puis, si l'Algérie est bien une "colonie", le Maroc est un "protectorat", et ce n'est pas là seulement question d'étiquette.
Alors que nous nous sommes trouvés en Algérie en face d'une véritable poussière, d'un état de choses inorganique, où seul le pouvoir constitué était celui du dey turc effondré dès notre venue.

Au Maroc, au contraire, nous nous sommes trouvés en face d'un empire historique et indépendant, jaloux à l'extrême de son indépendance, rebelle à toute servitude, qui jusqu'à ces dernières années, faisait encore figure d'État constitué, avec sa hiérarchie de fonctionnaires, sa représentation à l'étranger, ses organismes sociaux dont la plupart subsistent toujours, malgré la défaillance récente du pouvoir central.


Songez qu'il existe encore au Maroc nombre de personnages qui, jusqu'il y a six ans, furent ambassadeurs du Maroc indépendant à Pétersbourg, à Londres, à Berlin, à Madrid, à Paris, accompagnés de secrétaires et d'attachés, hommes d'une culture générale, qui ont traité d'égal à égal avec les hommes d'état européens, qui ont le sens et le goût des choses politiques: rien de similaires en Algérie ou en Tunisie.
A côté de cet état-major politique, il existe également un état-major religieux qui n'est pas négligeable.

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