Bonjour
Voilà, autant les croyants que les athées constatent qu'il y a des injustices dans le monde, qu'il y a pas d'accord logique entre la vertu et le bonheur, ou entre le vice et le malheur (et cet accord serait, il me semble, la définition même de la justice). Déjà un bébé qui souffre est quelque chose d'absurde, puisque le bébé ne peut être coupable d'une faute (la vieille théologie parlait de péché originel, entre autres choses pour expliquer cela).
Oh bien sûr il y a quelques gourous new age de la croissance personnelle, qui disent que les malheurs qui nous arrivent viennent de mauvais choix ou de mauvaises attitudes et que si on change notre façon de penser, et qu'on veuille sérieusement la prospérité, alors nous ne pourrons pas manquer d'être prospères! Mais de telles foutaises ne nous retiendront pas ici, et d'ailleurs on ne les colporte que pour faire de l'argent aux dépens de crédules!
La question est plutôt : cette injustice dont nous sommes témoins, qu'elle dépende de choix humains ou d'accidents naturels, est-elle le fin mot de l'histoire? Y a-t-il quelque chose à espérer en dépit des apparences, un rétablissement de la justice dans un Royaume de Dieu* à la fin des temps, où les amis de Dieu et des humains seront vengés et ses ennemis seront punis avec justice? Cela est-il une espérance trop belle pour être vraie?
Mais la question que j'aimerais soulever ici est celle de l'impatience. Je ne parlerai pas de tous les athées, car chaque athée a suivi un chemin personnel pour arriver à ses conclusions, mais ne peut-on envisager l'idée que l'athéisme chez certains ait résulté d'une révolte, une révolte elle-même provoquée par une impatience. L'impatience d'un Jugement de Dieu qui ne vient pas assez vite, d'où une révolte face aux souffrances des justes qui se perpétuent, et aux insolents succès des méchants qui se perpétuent tout autant? Cette prolongation indéfinie des injustices pourrait saper peu à peu la foi dans les promesses des prophètes que le Jugement de Dieu est proche, que la fin du monde est pour bientôt.
Et donc une des différences entre ces athées déçus et les croyants qui demeurent pieux, ce serait la capacité de tolérer la frustration et de reporter à plus tard la satisfaction de ses désirs. Les psychologues ont étudié ces traits psychologiques : il y a ceux qui peuvent se contrôler facilement, et ceux qui le peuvent difficilement, ces derniers étant susceptibles d'avoir divers problèmes, des dépendances, des problèmes avec la loi et de façon générale une situation professionnelle moins bonne...
Et donc cette forme d'athéisme, qui je n'en doute pas n'est qu'une forme parmi d'autres, relèverait de particularités psychologiques au moins autant que de raisonnements "logiques". La persistance d'injustices depuis des millénaires, et plus singulièrement dans le vécu de chacun, finirait par discréditer aux yeux de ces athées la crédibilité des prophètes, de leurs promesses, car on ne serait pas prêts à admettre que leur réalisation se situe dans un avenir peut-être lointain.
Quant aux croyants, ils peuvent bien dire que le temps dans la perspective de Dieu est différent du temps dans la perspective humaine, mais on peut se demander si plusieurs croyants, psychologiquement parlants, n'ont pas hérité d'une capacité à mieux tolérer la frustration!
* Je n'aime pas trop le mot "paradis", qui me semble plus tributaire de la religion populaire et folklorique que d'une perspective biblique.
Voilà, autant les croyants que les athées constatent qu'il y a des injustices dans le monde, qu'il y a pas d'accord logique entre la vertu et le bonheur, ou entre le vice et le malheur (et cet accord serait, il me semble, la définition même de la justice). Déjà un bébé qui souffre est quelque chose d'absurde, puisque le bébé ne peut être coupable d'une faute (la vieille théologie parlait de péché originel, entre autres choses pour expliquer cela).
Oh bien sûr il y a quelques gourous new age de la croissance personnelle, qui disent que les malheurs qui nous arrivent viennent de mauvais choix ou de mauvaises attitudes et que si on change notre façon de penser, et qu'on veuille sérieusement la prospérité, alors nous ne pourrons pas manquer d'être prospères! Mais de telles foutaises ne nous retiendront pas ici, et d'ailleurs on ne les colporte que pour faire de l'argent aux dépens de crédules!
La question est plutôt : cette injustice dont nous sommes témoins, qu'elle dépende de choix humains ou d'accidents naturels, est-elle le fin mot de l'histoire? Y a-t-il quelque chose à espérer en dépit des apparences, un rétablissement de la justice dans un Royaume de Dieu* à la fin des temps, où les amis de Dieu et des humains seront vengés et ses ennemis seront punis avec justice? Cela est-il une espérance trop belle pour être vraie?
Mais la question que j'aimerais soulever ici est celle de l'impatience. Je ne parlerai pas de tous les athées, car chaque athée a suivi un chemin personnel pour arriver à ses conclusions, mais ne peut-on envisager l'idée que l'athéisme chez certains ait résulté d'une révolte, une révolte elle-même provoquée par une impatience. L'impatience d'un Jugement de Dieu qui ne vient pas assez vite, d'où une révolte face aux souffrances des justes qui se perpétuent, et aux insolents succès des méchants qui se perpétuent tout autant? Cette prolongation indéfinie des injustices pourrait saper peu à peu la foi dans les promesses des prophètes que le Jugement de Dieu est proche, que la fin du monde est pour bientôt.
Et donc une des différences entre ces athées déçus et les croyants qui demeurent pieux, ce serait la capacité de tolérer la frustration et de reporter à plus tard la satisfaction de ses désirs. Les psychologues ont étudié ces traits psychologiques : il y a ceux qui peuvent se contrôler facilement, et ceux qui le peuvent difficilement, ces derniers étant susceptibles d'avoir divers problèmes, des dépendances, des problèmes avec la loi et de façon générale une situation professionnelle moins bonne...
Et donc cette forme d'athéisme, qui je n'en doute pas n'est qu'une forme parmi d'autres, relèverait de particularités psychologiques au moins autant que de raisonnements "logiques". La persistance d'injustices depuis des millénaires, et plus singulièrement dans le vécu de chacun, finirait par discréditer aux yeux de ces athées la crédibilité des prophètes, de leurs promesses, car on ne serait pas prêts à admettre que leur réalisation se situe dans un avenir peut-être lointain.
Quant aux croyants, ils peuvent bien dire que le temps dans la perspective de Dieu est différent du temps dans la perspective humaine, mais on peut se demander si plusieurs croyants, psychologiquement parlants, n'ont pas hérité d'une capacité à mieux tolérer la frustration!
* Je n'aime pas trop le mot "paradis", qui me semble plus tributaire de la religion populaire et folklorique que d'une perspective biblique.