Bonjour
Autrefois, le philosophe et théologien berbère saint Augustin demandait : si Dieu existe, d'où vient le mal?
Mais il continuait en demandant : si Dieu n'existe pas, d'où vient le bien?
Et donc, sa tactique, apparemment, est de dire que si les croyants ont toujours été bien embarrassés par tous les malheurs du monde, les athées aussi devraient l'être quand il se produit de bonnes choses!! En l'absence de Dieu, qu'est-ce qui expliquerait ces bonnes choses?
Je trouve pas cette tentative convaincante. On essaie d'embarrasser les athées en imaginant une symétrie dans les questions, qui en réalité n'existe pas. Pourquoi cela? Parce que les croyants disent que l'univers vient d'un Dieu parfaitement bon. Bon sans mélange, puissant sans limite. Et les athées, que disent-ils? Que l'univers vient du hasard et de la nécessité. Mais il ne disent pas que l'univers doit ne contenir que du mal, ou que le hasard et la nécessité sont incapables de produire de temps en temps des bonnes choses!!
Le monde est un mélange chaotique de bien et de mal, où le mérite ne coïncide pas toujours avec le bonheur, ni le démérite avec le malheur. Et le corps humain est profondément ambigu : capable de vivre de grandes joies, mais aussi capables d'horribles souffrances (regardez des maladies ou la torture).
Le hasard, de par sa nature, est aveugle. Mais aveugle ne veut pas dire malveillant. Le hasard peut faire bien les choses quelquefois; cela n'est hors de sa portée; cela n'est pas miraculeux. Il y a des bonnes choses dans le monde, certes, mais il ne faut pas un pouvoir suprême pour les produire, non? Et beaucoup de ces bonnes choses sont en réalité des produits du génie et de l'industrie des humains, et non directement des cadeaux de la nature. On a une perspective déformée si on a vécu dans le confort moderne toute notre vie.
Si l'univers ne contenait que des bonnes choses, que le monde était un véritable jardin d'Eden, mais sans serpent, alors les athées (s'ils existaient) seraient dans doute en difficulté, et on croirait sans grande peine en l'existence d'un pourvoyeur bienveillant (à moins qu'on finisse par « s'habituer » au bien, et qu'on croie qu'il va de soi).
Mais le monde est profondément ambigu. Quoique pour certains, cette ambiguïté soit plutôt une vie infernale, comme ceux avec des maladies chroniques, ou des accidentés, ou ceux prisonniers d'injustices sociales (racisme, homophobie, etc.). Donc la position athée est au moins plausible.
Mais l'objection des croyants peut aussi vouloir dire : si Dieu n'existait pas, nos concepts de bien et de mal seraient sans fondement ultime, donc les athées ne peuvent même parler objectivement de bien et de mal, puisqu'ils ne peuvent pas fonder ces concepts dans une réalité.
Je trouve cette objection encore plus tordue. Comme s'il fallait tout rapporter à Dieu pour comprendre que certaines choses sont des horreurs, des désastres ou des injustices! Les idées de bien et de mal ont un sens pour nous en tant qu'humains, et tant qu'espèce si vous voulez, notre nature étant ce qu'elle est. Le bien et le mal ont un sens avant tout à notre niveau, avant de songer à vouloir le rattacher à un Dieu. Le bien et le mal correspondent avant tout à ce qui convient ou non aux besoins de la nature humaine, et ensuite aux besoins de la vie en société.
Qu'on utilise Dieu comme fondement, qu'est-ce que cela apporte de plus? Tout au plus il confirmera ce qu'on savait déjà. Et des croyants qui veulent défendre aux athées cohérents d'être révoltés par les malheurs et les crimes (parce que, disent-ils, l'athéisme détruirait toutes les valeurs), je trouve cela bien mesquin et injuste.
Autrefois, le philosophe et théologien berbère saint Augustin demandait : si Dieu existe, d'où vient le mal?
Mais il continuait en demandant : si Dieu n'existe pas, d'où vient le bien?
Et donc, sa tactique, apparemment, est de dire que si les croyants ont toujours été bien embarrassés par tous les malheurs du monde, les athées aussi devraient l'être quand il se produit de bonnes choses!! En l'absence de Dieu, qu'est-ce qui expliquerait ces bonnes choses?
Je trouve pas cette tentative convaincante. On essaie d'embarrasser les athées en imaginant une symétrie dans les questions, qui en réalité n'existe pas. Pourquoi cela? Parce que les croyants disent que l'univers vient d'un Dieu parfaitement bon. Bon sans mélange, puissant sans limite. Et les athées, que disent-ils? Que l'univers vient du hasard et de la nécessité. Mais il ne disent pas que l'univers doit ne contenir que du mal, ou que le hasard et la nécessité sont incapables de produire de temps en temps des bonnes choses!!
Le monde est un mélange chaotique de bien et de mal, où le mérite ne coïncide pas toujours avec le bonheur, ni le démérite avec le malheur. Et le corps humain est profondément ambigu : capable de vivre de grandes joies, mais aussi capables d'horribles souffrances (regardez des maladies ou la torture).
Le hasard, de par sa nature, est aveugle. Mais aveugle ne veut pas dire malveillant. Le hasard peut faire bien les choses quelquefois; cela n'est hors de sa portée; cela n'est pas miraculeux. Il y a des bonnes choses dans le monde, certes, mais il ne faut pas un pouvoir suprême pour les produire, non? Et beaucoup de ces bonnes choses sont en réalité des produits du génie et de l'industrie des humains, et non directement des cadeaux de la nature. On a une perspective déformée si on a vécu dans le confort moderne toute notre vie.
Si l'univers ne contenait que des bonnes choses, que le monde était un véritable jardin d'Eden, mais sans serpent, alors les athées (s'ils existaient) seraient dans doute en difficulté, et on croirait sans grande peine en l'existence d'un pourvoyeur bienveillant (à moins qu'on finisse par « s'habituer » au bien, et qu'on croie qu'il va de soi).
Mais le monde est profondément ambigu. Quoique pour certains, cette ambiguïté soit plutôt une vie infernale, comme ceux avec des maladies chroniques, ou des accidentés, ou ceux prisonniers d'injustices sociales (racisme, homophobie, etc.). Donc la position athée est au moins plausible.
Mais l'objection des croyants peut aussi vouloir dire : si Dieu n'existait pas, nos concepts de bien et de mal seraient sans fondement ultime, donc les athées ne peuvent même parler objectivement de bien et de mal, puisqu'ils ne peuvent pas fonder ces concepts dans une réalité.
Je trouve cette objection encore plus tordue. Comme s'il fallait tout rapporter à Dieu pour comprendre que certaines choses sont des horreurs, des désastres ou des injustices! Les idées de bien et de mal ont un sens pour nous en tant qu'humains, et tant qu'espèce si vous voulez, notre nature étant ce qu'elle est. Le bien et le mal ont un sens avant tout à notre niveau, avant de songer à vouloir le rattacher à un Dieu. Le bien et le mal correspondent avant tout à ce qui convient ou non aux besoins de la nature humaine, et ensuite aux besoins de la vie en société.
Qu'on utilise Dieu comme fondement, qu'est-ce que cela apporte de plus? Tout au plus il confirmera ce qu'on savait déjà. Et des croyants qui veulent défendre aux athées cohérents d'être révoltés par les malheurs et les crimes (parce que, disent-ils, l'athéisme détruirait toutes les valeurs), je trouve cela bien mesquin et injuste.