Les premiers résultats officiels semblent confirmer la victoire écrasante d'Ennahda. Les vainqueurs doivent former des alliances, s'imposer dans l'appareil d'État et répondre aux attentes du pays.
Les résultats définitifs du premier scrutin libre de l'histoire tunisienne devraient confirmer le net succès d'Ennahda, qui va devenir la première force politique du pays. Mardi soir, selon les premiers résultats partiels officiels, la victoire écrasante du parti islamiste semblait se confirmer. Ennahda a ainsi recueilli un peu plus de 38% des voix dans cinq circonscriptions. Dans l'attente des résultats complets, le parti islamiste a revendiqué dès lundi une position dominante dans un paysage politique inédit, estimant avoir obtenu entre 30 et 40% des votes pour l'élection de l'Assemblée constituante.
Cette victoire annoncée donne le coup d'envoi des tractations pour dégager une majorité dans la nouvelle Assemblée. Les islamo-conservateurs, qui s'attendaient à être les maîtres du jeu à l'issue du scrutin, ont lancé des appels pour un rassemblement le plus large possible. Des négociations vont s'engager avec des partis de centre gauche. Elles s'annoncent laborieuses. Ennahda va devoir composer avec des formations réputées pour leur sens de l'ouverture mais défendant des projets démocrates et laïcs éloignés du sien.
«Pacte avec le diable»
Ses dirigeants vont avoir du fil à retordre avec Moustapha Ben Jaafar, le patron d'Ettakatol, un politicien manuvrier, et avec Moncef Marzouki, le leader du Congrès pour la République (CPR), un homme de caractère. L'un comme l'autre négociera pied à pied sa participation.
Le chef des islamistes, Rached Ghannouchi, a noué d'excellentes relations avec Moncef Marzouki, dont le parti arrive, selon des résultats partiels, en deuxième position. Elles remontent au temps de l'exil à Londres et à Paris. Rentrés à Tunis fin janvier, les deux hommes sont tombés dans les bras l'un de l'autre lors de leurs retrouvailles sur le sol natal. Ce rapprochement a valu à Moncef Marzouki les anathèmes de militants de gauche, qui le soupçonnent d'avoir «pactisé avec le diable». Mais le chef du CPR est bien décidé à juger sur pièces les offres d'Ennahda.
Le fardeau de la crise
Quant à Moustapha Ben Jaafar, qui semble tenir la troisième place, il tient à une transition en douceur sans pour autant être l'otage du camp islamo-conservateur. «Le gouvernement qui va gérer les affaires pendant une année, jusqu'aux élections générales, doit être le résultat d'un consensus, mais sans alliance avec les islamistes. Il doit embarquer tout le monde dans le même navire», expliquait-il voici quelques jours au Figaro. Mardi, Moustapha Ben Jaafar a confié au journal belge Le Soirqu'il était candidat au poste de président de la République, pour la période intermédiaire ouverte par l'élection de dimanche.
Les résultats définitifs du premier scrutin libre de l'histoire tunisienne devraient confirmer le net succès d'Ennahda, qui va devenir la première force politique du pays. Mardi soir, selon les premiers résultats partiels officiels, la victoire écrasante du parti islamiste semblait se confirmer. Ennahda a ainsi recueilli un peu plus de 38% des voix dans cinq circonscriptions. Dans l'attente des résultats complets, le parti islamiste a revendiqué dès lundi une position dominante dans un paysage politique inédit, estimant avoir obtenu entre 30 et 40% des votes pour l'élection de l'Assemblée constituante.
Cette victoire annoncée donne le coup d'envoi des tractations pour dégager une majorité dans la nouvelle Assemblée. Les islamo-conservateurs, qui s'attendaient à être les maîtres du jeu à l'issue du scrutin, ont lancé des appels pour un rassemblement le plus large possible. Des négociations vont s'engager avec des partis de centre gauche. Elles s'annoncent laborieuses. Ennahda va devoir composer avec des formations réputées pour leur sens de l'ouverture mais défendant des projets démocrates et laïcs éloignés du sien.
«Pacte avec le diable»
Ses dirigeants vont avoir du fil à retordre avec Moustapha Ben Jaafar, le patron d'Ettakatol, un politicien manuvrier, et avec Moncef Marzouki, le leader du Congrès pour la République (CPR), un homme de caractère. L'un comme l'autre négociera pied à pied sa participation.
Le chef des islamistes, Rached Ghannouchi, a noué d'excellentes relations avec Moncef Marzouki, dont le parti arrive, selon des résultats partiels, en deuxième position. Elles remontent au temps de l'exil à Londres et à Paris. Rentrés à Tunis fin janvier, les deux hommes sont tombés dans les bras l'un de l'autre lors de leurs retrouvailles sur le sol natal. Ce rapprochement a valu à Moncef Marzouki les anathèmes de militants de gauche, qui le soupçonnent d'avoir «pactisé avec le diable». Mais le chef du CPR est bien décidé à juger sur pièces les offres d'Ennahda.
Le fardeau de la crise
Quant à Moustapha Ben Jaafar, qui semble tenir la troisième place, il tient à une transition en douceur sans pour autant être l'otage du camp islamo-conservateur. «Le gouvernement qui va gérer les affaires pendant une année, jusqu'aux élections générales, doit être le résultat d'un consensus, mais sans alliance avec les islamistes. Il doit embarquer tout le monde dans le même navire», expliquait-il voici quelques jours au Figaro. Mardi, Moustapha Ben Jaafar a confié au journal belge Le Soirqu'il était candidat au poste de président de la République, pour la période intermédiaire ouverte par l'élection de dimanche.