À Tunis, les citoyens vigilants
mercredi 23 novembre 2011, par La Rédaction
"Ce n’est pas ça, notre révolution !" Pas de pancarte entre les mains de cette femme au voile pourpre. Au milieu de centaines de manifestants présents devant le palais beylical, à Bardo, un quartier à l’ouest de Tunis, elle proteste "pour défendre ses droits, pour que les droits de toutes les femmes soient respectés et inscrits dans la Constitution".
En ce 22 novembre, l’Assemblée constituante, élue le 23 octobre dernier, se réunit pour la première fois.
"Souad, dégage ! Dégage !" hurle une autre manifestante, écartée par la police. Souad Abderrahim, membre de la Constituante et du mouvement Ennahda, le parti islamique qui a raflé 89 sièges sur les 217 de l’Assemblée, arrive devant les grilles vertes du palais. Un violent mouvement de foule emporte alors les manifestants. Sur les visages, la colère est visible. "Au nom de toutes les femmes célibataires, dégage !" lance devant les caméras une femme, lunettes de soleil sur le nez et visage menaçant.
Le 9 novembre dernier, cette élue avait fustigé les femmes célibataires sur la radio française diffusée en langue arabe, Radio Monte-Carlo Doulaya. "En tant que femme et musulmane, je suis là pour dire que Ennahda ne me représente pas", lance Nahed Nahi, une étudiante en biologie au visage poupon cerclé d’un voile turquoise.
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