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Les "mains coupées" du Congo, une horreur de la colonisation
Entre 1885 et 1908, l'administration belge du roi Léopold II a orchestré un système d'exploitation qui a fait des millions de morts au Congo.

Les "mains coupées" du Congo, une horreur de la colonisation
Deux fois par mois, en partenariat avec RetroNews, le site de presse de la Bibliothèque nationale de France (BNF), "l'Obs" revient sur un épisode de l'histoire coloniale en Afrique raconté par les journaux français. Aujourd'hui, l'affaire dite "des mains coupées", une horreur de la colonisation. Au tournant du XXe siècle, la presse internationale révèle les atrocités commises entre 1885 et 1908 au Congo par l'administration belge du roi Léopold II.
C'est un pan de l'histoire qui fût longtemps oublié. Un massacre de masse qui a fait probablement plusieurs millions de morts entre 1885 et 1908. Une tuerie inouïe de cruauté. Un système qui devait permettre au royaume belge de jouir des richesses économiques que procurait le Congo.
En 1885, Léopold II, roi des Belges, obsédé par l'idée de posséder une colonie, se voit attribuer le Congo comme "propriété personnelle" et se prévaut d'une mission civilisatrice et humanitaire. Il modernise la région, développe des infrastructures, favorise le commerce et l'agriculture, crée des villes. Dans le même temps, il fait main basse sur les richesses locales, le caoutchouc et l'ivoire, s'arrogeant dès 1891 le monopole de leur exploitation. L'administration de "l'Etat indépendant du Congo" organise alors un système répressif, brutal et sauvage, pour faire travailler les populations autochtones.
Une incartade, une main coupée
Massacres de masse, tortures et châtiments corporels, asservissement, villages rasés, rien ne fut épargné aux indigènes qui cherchaient à se soustraire au travail forcé, ne récoltaient pas assez de caoutchouc ou ne rapportaient pas suffisamment de pointes d’ivoire.
La punition la plus répandue était la section de la main. Si les villages ne rendaient pas la quantité de caoutchouc dont on avait besoin, on prenait les hommes mâles adultes et on leur coupait la main. La deuxième fois, on leur coupait l'autre main. Si la famille continuait à ne pas donner le caoutchouc, on tuait.
En 1896, la presse internationale révèle les atrocités. Le quotidien français "la Cocarde" écrit :
"Il n’est question en ce moment dans la presse de toute l’Europe que des atrocités commises au Congo par les Belges. [...] Travail forcé des indigènes dont les villages sont incendiés quand ils n’apportent pas assez de caoutchouc (le missionnaire dit n’avoir pas vu moins de 45 villages réduits en cendres) ; mains coupées et fumées, pour contrôler la compatibilité des cartouches confiées aux soldats noirs envoyés en expédition ; terrorisation des indigènes, dont quelques-uns seraient abattus de temps à autre pour l’exemple [...]."