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PLD (Peace, Love and Diversity)
http://lemegalodon.net/a8416-seropo-et-indigene-cocktail-destructif.html
Séropo et Indigène : Cocktail destructif !
28 avril 2008 (lemegalodon.net)
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Écouter: Appel à la Marche du 8 mai 2008 : rencontre avec Youssef du Mouvement des Indigènes de la République (MP3, 8 Mo)
par Reda Sadki [1]
Depuis le début de lépidémie, 15 000 des 35 000 personnes décédées du sida en France étaient des immigrés ou des enfants dimmigrés. Près de la moitié. Pour les rescapés de cette hécatombe, vivre avec le VIH, le virus du sida, a été un dommage « Co-latéral » de notre statut denfant de limmigration en France. Faire face à cette maladie lorsque lon rencontre la relégation sociale, les discriminations racistes, parce quarabe ou noir est comme toute autre injustice, sauf pour le fait quon joue sa santé et donc sa vie ou sa mort.
Immigration et Sida : du devenir des survivants des banlieues mouroir
Alors, la question qui se pose, cest pourquoi autant de personnes contaminées ? Pourquoi autant de morts ? Sommes-nous responsables de notre propre sort, du fait de la chape de plomb qui entoure la sexualité, la drogue, ou dautres questions gênantes ? La question doit se poser, surtout quand on considère quun tel massacre par nimporte quel autre biais (colonial, policier, militaire) aurait difficilement été passé sous silence... Alors, que sest-il passé ?
La première épidémie était liée à la contamination par le partage des seringues. Cest la double problématique de la prohibition des drogues et de linterdiction des seringues dans les années 80. Les anciens disent que lhéroïne a inondée les quartiers, suivie juste derrière par le virus, histoire de calmer la génération qui se mobilisait contre les crimes racistes et sécuritaires, pour changer leurs conditions de vie. Le résultat était prévisible : des contaminations par milliers, alors quelles étaient évitables. Le pire cest que cest sur cette image (les dealers et les « toxicos ») que les banlieues ont été stigmatisées. Même parmi les militants de limmigration, le « toxico » porte la poisse. Si on est passé par la seringue, ça se cache, tout comme son VIH. Pourtant, ça concernait qui ? Et on ne peut pas dire quon a ramené ça du Maghreb, comme cela est dit des nouveaux arrivants ! Le sida a une histoire, des survivants sont encore là pour en parler, il faut les écouter.
Que sest-il passé ? Les pouvoir publics ont laissé faire. Ils avaient les chiffres sur les morts en banlieue comme parmi les étrangers, ils savaient ce qui se passait. Les toxicomanes ont été laissés à leur sort sans intervention de létat alors que les moyens étaient disponibles. Combien de morts auraient pu être évitées entre 1984 et 1988, date de la mise en place des seringues ? Plusieurs milliers de personnes, autant, sinon plus, que dans laffaire du sang contaminé. Les familles autour des malades ont été abandonnées par létat. Chacun sest retrouvé seul face à ce virus, pour sinformer, comprendre, se battre à lhôpital pour être soigné... éventuellement avec dautres copains de galère aux parcours qui se ressemblent : toxicomanie, prison, Double Peine... Alors quand on veut stigmatiser les immigrés en disant que « chez nous » on rejette les gens malades, quon a peur du sida, quels moyens avait-on pour sorganiser alors que tout le monde mourrait ? La solidarité nest pas un ruban rouge.
Cet aveuglement a-t-il été volontaire ? Etait-ce une façon de gérer ces quartiers gênants ? Les politiques et les médecins qui connaissent la réponse à cette question se taisent. En tout cas, le VIH en banlieue na jamais été une cause nationale. Les banlieues, les noirs et les arabes ont payé un lourd tribu à la maladie dès le début de lépidémie en 1981, mais il faut attendre 2002 pour voir une affiche de prévention de lInstitut national pour la prévention et léducation à la santé (INPES) qui sadresse aux noirs ou aux arabes.
Séropo et Indigène : Cocktail destructif !
28 avril 2008 (lemegalodon.net)
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Écouter: Appel à la Marche du 8 mai 2008 : rencontre avec Youssef du Mouvement des Indigènes de la République (MP3, 8 Mo)
par Reda Sadki [1]
Depuis le début de lépidémie, 15 000 des 35 000 personnes décédées du sida en France étaient des immigrés ou des enfants dimmigrés. Près de la moitié. Pour les rescapés de cette hécatombe, vivre avec le VIH, le virus du sida, a été un dommage « Co-latéral » de notre statut denfant de limmigration en France. Faire face à cette maladie lorsque lon rencontre la relégation sociale, les discriminations racistes, parce quarabe ou noir est comme toute autre injustice, sauf pour le fait quon joue sa santé et donc sa vie ou sa mort.
Immigration et Sida : du devenir des survivants des banlieues mouroir
Alors, la question qui se pose, cest pourquoi autant de personnes contaminées ? Pourquoi autant de morts ? Sommes-nous responsables de notre propre sort, du fait de la chape de plomb qui entoure la sexualité, la drogue, ou dautres questions gênantes ? La question doit se poser, surtout quand on considère quun tel massacre par nimporte quel autre biais (colonial, policier, militaire) aurait difficilement été passé sous silence... Alors, que sest-il passé ?
La première épidémie était liée à la contamination par le partage des seringues. Cest la double problématique de la prohibition des drogues et de linterdiction des seringues dans les années 80. Les anciens disent que lhéroïne a inondée les quartiers, suivie juste derrière par le virus, histoire de calmer la génération qui se mobilisait contre les crimes racistes et sécuritaires, pour changer leurs conditions de vie. Le résultat était prévisible : des contaminations par milliers, alors quelles étaient évitables. Le pire cest que cest sur cette image (les dealers et les « toxicos ») que les banlieues ont été stigmatisées. Même parmi les militants de limmigration, le « toxico » porte la poisse. Si on est passé par la seringue, ça se cache, tout comme son VIH. Pourtant, ça concernait qui ? Et on ne peut pas dire quon a ramené ça du Maghreb, comme cela est dit des nouveaux arrivants ! Le sida a une histoire, des survivants sont encore là pour en parler, il faut les écouter.
Que sest-il passé ? Les pouvoir publics ont laissé faire. Ils avaient les chiffres sur les morts en banlieue comme parmi les étrangers, ils savaient ce qui se passait. Les toxicomanes ont été laissés à leur sort sans intervention de létat alors que les moyens étaient disponibles. Combien de morts auraient pu être évitées entre 1984 et 1988, date de la mise en place des seringues ? Plusieurs milliers de personnes, autant, sinon plus, que dans laffaire du sang contaminé. Les familles autour des malades ont été abandonnées par létat. Chacun sest retrouvé seul face à ce virus, pour sinformer, comprendre, se battre à lhôpital pour être soigné... éventuellement avec dautres copains de galère aux parcours qui se ressemblent : toxicomanie, prison, Double Peine... Alors quand on veut stigmatiser les immigrés en disant que « chez nous » on rejette les gens malades, quon a peur du sida, quels moyens avait-on pour sorganiser alors que tout le monde mourrait ? La solidarité nest pas un ruban rouge.
Cet aveuglement a-t-il été volontaire ? Etait-ce une façon de gérer ces quartiers gênants ? Les politiques et les médecins qui connaissent la réponse à cette question se taisent. En tout cas, le VIH en banlieue na jamais été une cause nationale. Les banlieues, les noirs et les arabes ont payé un lourd tribu à la maladie dès le début de lépidémie en 1981, mais il faut attendre 2002 pour voir une affiche de prévention de lInstitut national pour la prévention et léducation à la santé (INPES) qui sadresse aux noirs ou aux arabes.