Après l'attaque méprisante, injustifiée et injustifiable que le cheikh Balhadj Cherifi (n°2 du FIS) a menée, par presse interposée, contre sa propre langue maternelle mozabite, celle qui lui a donné le jour et le lait,
en déclarant :
- que la langue arabe ne saurait être concurrencée par d'autres langues (sous-entendu le tamazight)
- que l'islam ne peut être présenté qu'en langue arabe et certainement pas en mozabite !
- que l'enseignement de la langue mozabite (et du tamazight en général) n'est d'aucune utilité et représente une perte de temps et d'énergie
- que le tamazight ne peut être une langue de science et de technologie et qu'elle doit rester sagement au foyer
dans une interview au journal arabophone "elchourouk elyaoumi",
voici la réplique qu'un citoyen du Mzab a apporté à cet "honorable" personnage qui a, selon toute vraisemblance, quelque chose à reprocher à sa langue maternelle :
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Es-salamou âala man ittabaâa el-houda
Azul f wenni tthfen abrid i ghdin
Pour répondre un tant soit peu sur les quelques idées évoquées par votre journal, je me bornerai à quelques traits qui apparaissent évidents, mais aussi dangereux à légard de notre islam et de notre langue amazighe. Je serais désolé pour notre cheikh arabisant qui va lire cela. Mais la réalité est ainsi faite. Il faut appeler un chat un chat.
Il y a bien lieu de comprendre que le pluralisme linguistique et culturel est une réalité quotidienne dans des pays (tels que la Suisse, la Belgique et le Canada) où la tolérance, la liberté et la justice lemportent sur les tendances partiales et la ferveur subjectiviste, qui pourtant ne vivent pas autant de déchirements que notre pays où les injustices sociales, culturelles, linguistiques, religieuses et historiques, étaient des plus ardentes et des plus catastrophiques car, dans les principes religieux et philanthropiques, chaque citoyen sent son honneur, sa dignité et sa langue maternelle respectés et protégés par la Constitution dans cette diversité qui, contrairement à ce que pense notre cheikh, ne nuit d'aucune façon à lunité mythique et imaginaire que certains veulent de manière préjudiciable et rétrograde nous imposer des hécatombes en passant par lextirpation des dimensions historique, linguistiques, sociales, culturelles et nationales de nos concitoyens.
Les démarches idéologiques moyenâgeuses qui consistent à dire que larabe forme une classe prestigieuse et supérieure à toutes les autres sont des anachronismes qui ne peuvent se ranger que dans le rebut de lhistoire. Cela nest malheureusement quune des recettes de domination que les Romains, les Byzantins et, dernièrement, les Français avaient en vain déjà essayées. Lon a bien, pour réduire et anéantir les dimensions linguistiques, sociales, culturelles spécifiques aux Nord Africains, fait appel à la force, à des idéologies, à la politique et des concepts chimériques. Et cela nous a, à présent, coûté très cher.
Une société humaine se définit entre autres par sa langue, sa personnalité et sa mémoire collective, ses valeurs et son histoire, son culte et sa culture. Lhistoire de la société dont il est question supra est souvent dénaturée, déformée, falsifiée, pour justifier, arranger et comploter une réalité et ce, loin de tout point de vue humanitaire, objectif, rationnel et lucide. Il est connu que le conditionnement artificiel, la manipulation des valeurs sociales et des symboles et la fonction de légitimer les lignes de conduite sont confiés aux professionnels de la démagogie. Là les orientations de laction sociale sont adoptées, imposées, et les esprits des citoyens qui ne comprennent pas généralement les enjeux qui engagent leur avenir, deviennent une proie très facile. Une fois que les valeurs et les symboles de la société sont bien manipulés et rôdés, ça devient difficile à la société dêtre maîtresse de son devenir.
Lexploitation de la religion qui a consisté à marginaliser et inférioriser la langue et la culture amazighes dans le Mzab en les rangeant parmi les restes du folklore et cela, au nom dune « idée utopique » que lon a sorti magiquement de sa pensée, et qui ne repose que sur des faits ni réels, ni religieux, ni scientifiques, nest quun dogme lié à des intérêts bas, matériels et mondains chez certains individus de la société qui ne se donnent même pas la peine de leur trouver des fondements rationnels quils jugent dailleurs inutiles. Ces idées négatives et négatrices envers la langue amazighe, langue nationale, risquent de nous entraîner dans un gouffre que seul Dieu peut en connaître les conséquences.
Il est du devoir de chacun dagir dans le sens constructif, car comme lon dit en Tamazight du Mzab « wenni yessusum an wenni yexs », « Quiconque se tait est semblable à celui qui accepte ». Le cheikh CHERIFI narrive pas à comprendre quen amont de notre civilisation, il ya primordialement toute une langue. Cette langue que pratiquent depuis toujours les At Mzab (Mozabites) nest pas seulement un outil de communication, elle reflète aussi une perception de notre monde ; elle est en outre lindispensable véhicule de systèmes de valeurs et d'expressions culturelles, comme elle constitue un facteur déterminant de lidentité (tanettit) de la communauté et de lindividu. Notre langue sert aussi, de manière à la fois objective et symbolique, à constituer les personnes et la société dans son ensemble. Et là, lindividu, forgé dans le moule de sa langue et sa culture, ne peut plus être attaché quà cette langue-culture qui la produit sous peine daliénation, sans que cela lempêche cependant dêtre ouvert aux autres langues et autres cultures et même de sy intéresser davantage. Le cheikh CHERIFI tombe en flagrante contradiction dêtre fier de la culture et de la civilisation amazighes et, en même temps, de nier le facteur linguistique duquel sont tributaires cette culture et cette civilisation.
Au lieu dattaquer, de se livrer à la calomnie et de porter flagrante atteinte aux autres, il est vital et indispensable, dans notre univers qui a toujours été pluriel de tout point de vue, de cultiver la tolérance car « les questions du pluralisme tendent de plus en plus à devenir une partie des tâches et des énigmes de la civilisation humaine ». Cest donc une chance pour nous de nous retrouver avec une pluralité de langues dont la langue amazighe est la plus ancienne, la plus permanente et la plus apte à nous propulser. La vivacité, le dynamisme et le fait de voir à présent notre langue maternelle vivante, après tant dépreuves et de résistances contre les vicissitudes, contre les envahisseurs venus de tous bords avec des intentions dasservissement, dassimilation et dhégémonisme, le socle ne devient que plus solide. Quant à lindispensable nécessité de sauvegarder et de développer notre langue maternelle, cela se décidera par les hommes propres et braves que cette langue engendre et engendrera, et qui comprendront que son enseignement au même pied dégalité que les autres langues enseignées est la condition sine qua non de la tirer des greffes de la disparition.
en déclarant :
- que la langue arabe ne saurait être concurrencée par d'autres langues (sous-entendu le tamazight)
- que l'islam ne peut être présenté qu'en langue arabe et certainement pas en mozabite !
- que l'enseignement de la langue mozabite (et du tamazight en général) n'est d'aucune utilité et représente une perte de temps et d'énergie
- que le tamazight ne peut être une langue de science et de technologie et qu'elle doit rester sagement au foyer
dans une interview au journal arabophone "elchourouk elyaoumi",
voici la réplique qu'un citoyen du Mzab a apporté à cet "honorable" personnage qui a, selon toute vraisemblance, quelque chose à reprocher à sa langue maternelle :
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Es-salamou âala man ittabaâa el-houda
Azul f wenni tthfen abrid i ghdin
Pour répondre un tant soit peu sur les quelques idées évoquées par votre journal, je me bornerai à quelques traits qui apparaissent évidents, mais aussi dangereux à légard de notre islam et de notre langue amazighe. Je serais désolé pour notre cheikh arabisant qui va lire cela. Mais la réalité est ainsi faite. Il faut appeler un chat un chat.
Il y a bien lieu de comprendre que le pluralisme linguistique et culturel est une réalité quotidienne dans des pays (tels que la Suisse, la Belgique et le Canada) où la tolérance, la liberté et la justice lemportent sur les tendances partiales et la ferveur subjectiviste, qui pourtant ne vivent pas autant de déchirements que notre pays où les injustices sociales, culturelles, linguistiques, religieuses et historiques, étaient des plus ardentes et des plus catastrophiques car, dans les principes religieux et philanthropiques, chaque citoyen sent son honneur, sa dignité et sa langue maternelle respectés et protégés par la Constitution dans cette diversité qui, contrairement à ce que pense notre cheikh, ne nuit d'aucune façon à lunité mythique et imaginaire que certains veulent de manière préjudiciable et rétrograde nous imposer des hécatombes en passant par lextirpation des dimensions historique, linguistiques, sociales, culturelles et nationales de nos concitoyens.
Les démarches idéologiques moyenâgeuses qui consistent à dire que larabe forme une classe prestigieuse et supérieure à toutes les autres sont des anachronismes qui ne peuvent se ranger que dans le rebut de lhistoire. Cela nest malheureusement quune des recettes de domination que les Romains, les Byzantins et, dernièrement, les Français avaient en vain déjà essayées. Lon a bien, pour réduire et anéantir les dimensions linguistiques, sociales, culturelles spécifiques aux Nord Africains, fait appel à la force, à des idéologies, à la politique et des concepts chimériques. Et cela nous a, à présent, coûté très cher.
Une société humaine se définit entre autres par sa langue, sa personnalité et sa mémoire collective, ses valeurs et son histoire, son culte et sa culture. Lhistoire de la société dont il est question supra est souvent dénaturée, déformée, falsifiée, pour justifier, arranger et comploter une réalité et ce, loin de tout point de vue humanitaire, objectif, rationnel et lucide. Il est connu que le conditionnement artificiel, la manipulation des valeurs sociales et des symboles et la fonction de légitimer les lignes de conduite sont confiés aux professionnels de la démagogie. Là les orientations de laction sociale sont adoptées, imposées, et les esprits des citoyens qui ne comprennent pas généralement les enjeux qui engagent leur avenir, deviennent une proie très facile. Une fois que les valeurs et les symboles de la société sont bien manipulés et rôdés, ça devient difficile à la société dêtre maîtresse de son devenir.
Lexploitation de la religion qui a consisté à marginaliser et inférioriser la langue et la culture amazighes dans le Mzab en les rangeant parmi les restes du folklore et cela, au nom dune « idée utopique » que lon a sorti magiquement de sa pensée, et qui ne repose que sur des faits ni réels, ni religieux, ni scientifiques, nest quun dogme lié à des intérêts bas, matériels et mondains chez certains individus de la société qui ne se donnent même pas la peine de leur trouver des fondements rationnels quils jugent dailleurs inutiles. Ces idées négatives et négatrices envers la langue amazighe, langue nationale, risquent de nous entraîner dans un gouffre que seul Dieu peut en connaître les conséquences.
Il est du devoir de chacun dagir dans le sens constructif, car comme lon dit en Tamazight du Mzab « wenni yessusum an wenni yexs », « Quiconque se tait est semblable à celui qui accepte ». Le cheikh CHERIFI narrive pas à comprendre quen amont de notre civilisation, il ya primordialement toute une langue. Cette langue que pratiquent depuis toujours les At Mzab (Mozabites) nest pas seulement un outil de communication, elle reflète aussi une perception de notre monde ; elle est en outre lindispensable véhicule de systèmes de valeurs et d'expressions culturelles, comme elle constitue un facteur déterminant de lidentité (tanettit) de la communauté et de lindividu. Notre langue sert aussi, de manière à la fois objective et symbolique, à constituer les personnes et la société dans son ensemble. Et là, lindividu, forgé dans le moule de sa langue et sa culture, ne peut plus être attaché quà cette langue-culture qui la produit sous peine daliénation, sans que cela lempêche cependant dêtre ouvert aux autres langues et autres cultures et même de sy intéresser davantage. Le cheikh CHERIFI tombe en flagrante contradiction dêtre fier de la culture et de la civilisation amazighes et, en même temps, de nier le facteur linguistique duquel sont tributaires cette culture et cette civilisation.
Au lieu dattaquer, de se livrer à la calomnie et de porter flagrante atteinte aux autres, il est vital et indispensable, dans notre univers qui a toujours été pluriel de tout point de vue, de cultiver la tolérance car « les questions du pluralisme tendent de plus en plus à devenir une partie des tâches et des énigmes de la civilisation humaine ». Cest donc une chance pour nous de nous retrouver avec une pluralité de langues dont la langue amazighe est la plus ancienne, la plus permanente et la plus apte à nous propulser. La vivacité, le dynamisme et le fait de voir à présent notre langue maternelle vivante, après tant dépreuves et de résistances contre les vicissitudes, contre les envahisseurs venus de tous bords avec des intentions dasservissement, dassimilation et dhégémonisme, le socle ne devient que plus solide. Quant à lindispensable nécessité de sauvegarder et de développer notre langue maternelle, cela se décidera par les hommes propres et braves que cette langue engendre et engendrera, et qui comprendront que son enseignement au même pied dégalité que les autres langues enseignées est la condition sine qua non de la tirer des greffes de la disparition.