Lettre d’un pygmé à la civilisation Française

Cher Monsieur,

Je vous écris du fin fond de la brousse, depuis un minuscule petit point sur l’horizon, quelque part sur la ligne de l’Equateur, entre l’Atlantique et l’Océan Indien.
Mon nom ne vous dirait rien, car je ne suis qu’un insecte pour quelqu’un
de votre dimension, aussi permettez-moi de rester anonyme.

Je fais partie d’une tribu d’hommes de petite taille.
Le plus grand d’entre nous ne dépasse pas 1,50m.
Nous ne sommes pas des nains, ni difformes, ni repoussants,
seulement adaptés à notre milieu naturel.
Nous vivons de rien, comme vos pauvres qui habitent dans des
grands arbres de béton. Nous subsistons de chasse et de cueillette.
Sans doute le savez-vous, notre civilisation est menacée d’extinction.
La logique naturelle voudrait nous voir disparaître.
Nous allons mourir bientôt.

Ô, Grand Toubab !
La nuit dernière, à la suite d’un violent orage, les dieux de la forêt,
par l’intermédiaire d’un toucan au plumage de lune, se sont adressés
à moi et m’ont intimé l’ordre de vous écrire. Ils m’ont dit :
"Toi petit homme, venu de nulle part, tu dois t’ouvrir au monde,
à la grande civilisation qui règne sur la planète au-delà des mers.
Là-bas, un toubab aux yeux de lynx, porteur de toutes les vérités
suprêmes te donnera la clé… Le sésame de la Grande Porte, celle des Lumières…"

Je n’ai pas tout compris du message venu des cieux.
Ils me parlaient du CAC 40, de la grande prairie des Hauts-de-Seine,
des cadrans solaires pas plus grands que des feuilles de manguier
qu’on appelle les Rolex, du pays aux mille tranquillisants.
Chez vous, Grand Toubab, on ne traîne jamais dans un hamac.
On ne cherche pas les poux de ses enfants, mais ceux de ses voisins
ou de ses collègues de travail.

Là-bas, dans votre domaine magique, les hommes ne se parlent jamais
en face. Ils ne se postillonnent jamais dessus. Ils parlent à des machines.
Ils ont aussi des fenêtres bleues au milieu des maisons où ils possèdent le monde.
La cueillette des informations et des bruits de la Grande Ville les occupe jour et nuit.
Ils portent d’étranges appendices aux oreilles qui leur permettent de parler
à leur famille de l’autre côté de la terre. Ils sont tellement puissants et sûrs
de leur force qu’ils défient même le soleil.
Ils sont des demi-dieux.

Vous qui avez atteint le stade suprême du développement...
Grand Toubab, comment votre humble correspondant immergé dans la jungle
touffue, peut-il espérer faire partie de cette merveilleuse civilisation ?
Comment adhérer à votre glorieuse tribu ?
Je vous le demande humblement, moi qui n’ai que la capacité d’écouter le bruit des torrents au petit jour.
 
Cher Monsieur,

Je vous écris du fin fond de la brousse, depuis un minuscule petit point sur l’horizon, quelque part sur la ligne de l’Equateur, entre l’Atlantique et l’Océan Indien.
Mon nom ne vous dirait rien, car je ne suis qu’un insecte pour quelqu’un
de votre dimension, aussi permettez-moi de rester anonyme.

Je fais partie d’une tribu d’hommes de petite taille.
Le plus grand d’entre nous ne dépasse pas 1,50m.
Nous ne sommes pas des nains, ni difformes, ni repoussants,
seulement adaptés à notre milieu naturel.
Nous vivons de rien, comme vos pauvres qui habitent dans des
grands arbres de béton. Nous subsistons de chasse et de cueillette.
Sans doute le savez-vous, notre civilisation est menacée d’extinction.
La logique naturelle voudrait nous voir disparaître.
Nous allons mourir bientôt.

Ô, Grand Toubab !
La nuit dernière, à la suite d’un violent orage, les dieux de la forêt,
par l’intermédiaire d’un toucan au plumage de lune, se sont adressés
à moi et m’ont intimé l’ordre de vous écrire. Ils m’ont dit :
"Toi petit homme, venu de nulle part, tu dois t’ouvrir au monde,
à la grande civilisation qui règne sur la planète au-delà des mers.
Là-bas, un toubab aux yeux de lynx, porteur de toutes les vérités
suprêmes te donnera la clé… Le sésame de la Grande Porte, celle des Lumières…"

Je n’ai pas tout compris du message venu des cieux.
Ils me parlaient du CAC 40, de la grande prairie des Hauts-de-Seine,
des cadrans solaires pas plus grands que des feuilles de manguier
qu’on appelle les Rolex, du pays aux mille tranquillisants.
Chez vous, Grand Toubab, on ne traîne jamais dans un hamac.
On ne cherche pas les poux de ses enfants, mais ceux de ses voisins
ou de ses collègues de travail.

Là-bas, dans votre domaine magique, les hommes ne se parlent jamais
en face. Ils ne se postillonnent jamais dessus. Ils parlent à des machines.
Ils ont aussi des fenêtres bleues au milieu des maisons où ils possèdent le monde.
La cueillette des informations et des bruits de la Grande Ville les occupe jour et nuit.
Ils portent d’étranges appendices aux oreilles qui leur permettent de parler
à leur famille de l’autre côté de la terre. Ils sont tellement puissants et sûrs
de leur force qu’ils défient même le soleil.
Ils sont des demi-dieux.

Vous qui avez atteint le stade suprême du développement...
Grand Toubab, comment votre humble correspondant immergé dans la jungle
touffue, peut-il espérer faire partie de cette merveilleuse civilisation ?
Comment adhérer à votre glorieuse tribu ?
Je vous le demande humblement, moi qui n’ai que la capacité d’écouter le bruit des torrents au petit jour.

C'est à la fois beau et triste :(
 
Cher Monsieur,

Je vous écris du fin fond de la brousse, depuis un minuscule petit point sur l’horizon, quelque part sur la ligne de l’Equateur, entre l’Atlantique et l’Océan Indien.
Mon nom ne vous dirait rien, car je ne suis qu’un insecte pour quelqu’un
de votre dimension, aussi permettez-moi de rester anonyme.

Je fais partie d’une tribu d’hommes de petite taille.
Le plus grand d’entre nous ne dépasse pas 1,50m.
Nous ne sommes pas des nains, ni difformes, ni repoussants,
seulement adaptés à notre milieu naturel.
Nous vivons de rien, comme vos pauvres qui habitent dans des
grands arbres de béton. Nous subsistons de chasse et de cueillette.
Sans doute le savez-vous, notre civilisation est menacée d’extinction.
La logique naturelle voudrait nous voir disparaître.
Nous allons mourir bientôt.

Ô, Grand Toubab !
La nuit dernière, à la suite d’un violent orage, les dieux de la forêt,
par l’intermédiaire d’un toucan au plumage de lune, se sont adressés
à moi et m’ont intimé l’ordre de vous écrire. Ils m’ont dit :
"Toi petit homme, venu de nulle part, tu dois t’ouvrir au monde,
à la grande civilisation qui règne sur la planète au-delà des mers.
Là-bas, un toubab aux yeux de lynx, porteur de toutes les vérités
suprêmes te donnera la clé… Le sésame de la Grande Porte, celle des Lumières…"

Je n’ai pas tout compris du message venu des cieux.
Ils me parlaient du CAC 40, de la grande prairie des Hauts-de-Seine,
des cadrans solaires pas plus grands que des feuilles de manguier
qu’on appelle les Rolex, du pays aux mille tranquillisants.
Chez vous, Grand Toubab, on ne traîne jamais dans un hamac.
On ne cherche pas les poux de ses enfants, mais ceux de ses voisins
ou de ses collègues de travail.

Là-bas, dans votre domaine magique, les hommes ne se parlent jamais
en face. Ils ne se postillonnent jamais dessus. Ils parlent à des machines.
Ils ont aussi des fenêtres bleues au milieu des maisons où ils possèdent le monde.
La cueillette des informations et des bruits de la Grande Ville les occupe jour et nuit.
Ils portent d’étranges appendices aux oreilles qui leur permettent de parler
à leur famille de l’autre côté de la terre. Ils sont tellement puissants et sûrs
de leur force qu’ils défient même le soleil.
Ils sont des demi-dieux.

Vous qui avez atteint le stade suprême du développement...
Grand Toubab, comment votre humble correspondant immergé dans la jungle
touffue, peut-il espérer faire partie de cette merveilleuse civilisation ?
Comment adhérer à votre glorieuse tribu ?
Je vous le demande humblement, moi qui n’ai que la capacité d’écouter le bruit des torrents au petit jour.


PS ; Lettre d’un pygmée à Claude Guéant


http://tempsreel.nouvelobs.com/le-c...S0706/lettre-d-un-pygmee-a-claude-gueant.html
 

ghiran

Cherche à comprendre
Très drôle, moi j'aurais terminé:

Quand vous faites caca, ça sort tout emballé, ou ce n'est que de la ***** qui pue comme quand, une fois par mois, nous devons tuer pour nous nourrir de viande ?

Merci pour ce bel échantillon de relativité!

A++
--
Al-Ghuran
 
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