Que se passe-il chez notre principal partenaire, lEurope, qui se réunie cette semaine pour étudier le dossier des dettes souveraines? Les marchés doutent de la solidité de la zone euro. Certains parlent même de «fin de leuro» et conseillent à certains pays de quitter la zone
pour retrouver un regain de jeunesse.
Au centre de la crise actuelle, il y a la dette grecque qui a atteint 150% du PIB, et les risques de contamination à dautres pays, comme lItalie, le Portugal ou lEspagne. Le premier plan daide financière na pas suffi, et Athènes trouve des difficultés à se financer sur le marché, sinon au prix de taux usuraires qui ne feront quaggraver son endettement. Les «Dix-Sept» sont appelés encore une fois à la soutenir. Ils ont bien convenu dune nouvelle assistance de quelque 110 milliards deuros à la condition que le secteur privé y participe, cest-à-dire les banques, les compagnies dassurances, les fonds de pension, ceux-là mêmes qui ont prêté de largent sans compter à la Grèce et qui ont engrangé de ce fait dénormes bénéfices, en laissant le secteur public, cest-à-dire les contribuables, le rembourser. Un appel au sens de la solidarité et de justice. Ironie de lhistoire: le Maroc na jamais pu bénéficier dune telle approche au plus fort de sa dette extérieure. A cette époque, les prêteurs publics (Club de Paris), les prêteurs privés (Club de Londres) et le FMI étaient solidaires pour faire pression sur les pays du sud autrefois endettés pour mener des politiques daustérité douloureuses en vue de dégager des ressources internes suffisantes pour rembourser intégralement leur dette.
Ce nest plus le cas aujourdhui. On devient soudain plus tolérant, FMI en tête. On demande bien sûr à la Grèce de faire des efforts. Mais sans trop regarder comment .
Le plan daustérité présenté par le gouvernement grec pour bénéficier de laide européenne et de celle du FMI ne résoudra pas le problème de sa dette. Il est fait dartifices à limage des comptes publiés jusqualors par les autorités. Des comptes pourtant autrefois validés par des agences de notation qui veulent aujourdhui rappeler quelles sont les seules gardiennes des règles déquilibre.
Les hésitations des «Dix-Sept» pour venir au secours de la Grèce, ajoutées aux interrogations des Italiens sur leur propre redressement budgétaire ont mis le feu à la zone euro: on se met à douter de la solidité de lensemble. Les marchés, on le sait, ont horreur du flou et de lindécision. Une indécision créée par les seuls dirigeants européens.
Devons-nous nous inquiéter de cette apparente fragilité de leuro? Je ne le pense pas. La mort de leuro naura pas lieu.
http://www.leconomiste.com/article/...-euro-ne-mourra-pasbrpar-le-pr-mohamed-berrad
Au centre de la crise actuelle, il y a la dette grecque qui a atteint 150% du PIB, et les risques de contamination à dautres pays, comme lItalie, le Portugal ou lEspagne. Le premier plan daide financière na pas suffi, et Athènes trouve des difficultés à se financer sur le marché, sinon au prix de taux usuraires qui ne feront quaggraver son endettement. Les «Dix-Sept» sont appelés encore une fois à la soutenir. Ils ont bien convenu dune nouvelle assistance de quelque 110 milliards deuros à la condition que le secteur privé y participe, cest-à-dire les banques, les compagnies dassurances, les fonds de pension, ceux-là mêmes qui ont prêté de largent sans compter à la Grèce et qui ont engrangé de ce fait dénormes bénéfices, en laissant le secteur public, cest-à-dire les contribuables, le rembourser. Un appel au sens de la solidarité et de justice. Ironie de lhistoire: le Maroc na jamais pu bénéficier dune telle approche au plus fort de sa dette extérieure. A cette époque, les prêteurs publics (Club de Paris), les prêteurs privés (Club de Londres) et le FMI étaient solidaires pour faire pression sur les pays du sud autrefois endettés pour mener des politiques daustérité douloureuses en vue de dégager des ressources internes suffisantes pour rembourser intégralement leur dette.
Ce nest plus le cas aujourdhui. On devient soudain plus tolérant, FMI en tête. On demande bien sûr à la Grèce de faire des efforts. Mais sans trop regarder comment .
Le plan daustérité présenté par le gouvernement grec pour bénéficier de laide européenne et de celle du FMI ne résoudra pas le problème de sa dette. Il est fait dartifices à limage des comptes publiés jusqualors par les autorités. Des comptes pourtant autrefois validés par des agences de notation qui veulent aujourdhui rappeler quelles sont les seules gardiennes des règles déquilibre.
Les hésitations des «Dix-Sept» pour venir au secours de la Grèce, ajoutées aux interrogations des Italiens sur leur propre redressement budgétaire ont mis le feu à la zone euro: on se met à douter de la solidité de lensemble. Les marchés, on le sait, ont horreur du flou et de lindécision. Une indécision créée par les seuls dirigeants européens.
Devons-nous nous inquiéter de cette apparente fragilité de leuro? Je ne le pense pas. La mort de leuro naura pas lieu.
http://www.leconomiste.com/article/...-euro-ne-mourra-pasbrpar-le-pr-mohamed-berrad