Par Abdaljawad Omar
Qu’il s’agisse d’une conquête totale ou d’un confinement contrôlé, Israël n’a pas de stratégie globale pour Gaza, mais il utilise la possibilité des deux options pour prolonger sa guerre d’extermination.
Depuis le dévoilement de l’« opération Chars de Gédéon », la nouvelle offensive israélienne visant à « conquérir » définitivement toute la bande de Gaza, il est devenu de plus en plus évident que les décisions prises au sein du gouvernement israélien ne visent pas un objectif stratégique unique, mais plutôt une logique récursive d’épuisement.
Israël ne choisit pas entre la conquête totale et le confinement technocratique via un plan de cessez-le-feu négocié par les pays arabes. Il utilise plutôt ces options comme des moyens de prolonger la guerre et d’instrumentaliser sa durée plutôt que d’y mettre fin. Aucune de ces options n’est une véritable alternative à l’autre.
Ce n’est pas un paradoxe, mais une méthode. L’opération « Gideon’s Chariots », dont l’objectif est de concentrer plus de deux millions de Palestiniens à Rafah et de « nettoyer » le reste de Gaza, n’est pas seulement un plan de conquête.
C’est un fantasme d’éradication déguisé en rationalité logistique.
Sa brutalité ne réside pas seulement dans ses intentions – militaires et démographiques – mais aussi dans son caractère illimité, car il s’agira d’une occupation sans gouvernance ni responsabilité.
Ce fantasme voit Gaza comme un champ opératoire : vidé de toute densité sociale et politique, un terrain aplati où l’armée israélienne peut opérer sans entrave et où les civils sont transformés en captifs ou en débris.
C’est là que l’extermination peut se poursuivre derrière le voile de la logistique humanitaire. Mais voilà : si Israël annonce son plan et en dévoile largement les contours, s’assurant ainsi que l’issue finale, l’extermination, est connue de tous, il retarde également sa mise en œuvre.
Le rejet de la proposition égyptienne pour la gouvernance d’après-guerre à Gaza, quant à lui, fonctionne moins comme une réfutation stratégique que comme une manœuvre temporelle : il reporte la stabilisation de Gaza, suspend la possibilité d’une architecture d’après-guerre et garantit à Israël son rôle d’arbitre unique en matière de circulation, d’aide, de reconstruction et de survie.
La proposition, qui avait obtenu le soutien de la Ligue arabe, prévoyait un cessez-le-feu, la libération des prisonniers et la création d’une administration technocratique palestinienne à Gaza sous l’égide régionale et internationale.
L’autorité gouvernementale serait civile, non affiliée au Hamas et éventuellement liée à l’Autorité palestinienne.
Les forces de sécurité arabes, principalement égyptiennes et émiraties, auraient maintenu l’ordre public. Israël aurait, en théorie, conservé la possibilité de frapper si le Hamas se réarmait, mais la logique fondamentale était celle d’une gouvernance pacifiée et d’une reconstruction surveillée de l’extérieur.........
www.chroniquepalestine.com
Qu’il s’agisse d’une conquête totale ou d’un confinement contrôlé, Israël n’a pas de stratégie globale pour Gaza, mais il utilise la possibilité des deux options pour prolonger sa guerre d’extermination.
Depuis le dévoilement de l’« opération Chars de Gédéon », la nouvelle offensive israélienne visant à « conquérir » définitivement toute la bande de Gaza, il est devenu de plus en plus évident que les décisions prises au sein du gouvernement israélien ne visent pas un objectif stratégique unique, mais plutôt une logique récursive d’épuisement.
Israël ne choisit pas entre la conquête totale et le confinement technocratique via un plan de cessez-le-feu négocié par les pays arabes. Il utilise plutôt ces options comme des moyens de prolonger la guerre et d’instrumentaliser sa durée plutôt que d’y mettre fin. Aucune de ces options n’est une véritable alternative à l’autre.
Ce n’est pas un paradoxe, mais une méthode. L’opération « Gideon’s Chariots », dont l’objectif est de concentrer plus de deux millions de Palestiniens à Rafah et de « nettoyer » le reste de Gaza, n’est pas seulement un plan de conquête.
C’est un fantasme d’éradication déguisé en rationalité logistique.
Sa brutalité ne réside pas seulement dans ses intentions – militaires et démographiques – mais aussi dans son caractère illimité, car il s’agira d’une occupation sans gouvernance ni responsabilité.
Ce fantasme voit Gaza comme un champ opératoire : vidé de toute densité sociale et politique, un terrain aplati où l’armée israélienne peut opérer sans entrave et où les civils sont transformés en captifs ou en débris.
C’est là que l’extermination peut se poursuivre derrière le voile de la logistique humanitaire. Mais voilà : si Israël annonce son plan et en dévoile largement les contours, s’assurant ainsi que l’issue finale, l’extermination, est connue de tous, il retarde également sa mise en œuvre.
Le rejet de la proposition égyptienne pour la gouvernance d’après-guerre à Gaza, quant à lui, fonctionne moins comme une réfutation stratégique que comme une manœuvre temporelle : il reporte la stabilisation de Gaza, suspend la possibilité d’une architecture d’après-guerre et garantit à Israël son rôle d’arbitre unique en matière de circulation, d’aide, de reconstruction et de survie.
La proposition, qui avait obtenu le soutien de la Ligue arabe, prévoyait un cessez-le-feu, la libération des prisonniers et la création d’une administration technocratique palestinienne à Gaza sous l’égide régionale et internationale.
L’autorité gouvernementale serait civile, non affiliée au Hamas et éventuellement liée à l’Autorité palestinienne.
Les forces de sécurité arabes, principalement égyptiennes et émiraties, auraient maintenu l’ordre public. Israël aurait, en théorie, conservé la possibilité de frapper si le Hamas se réarmait, mais la logique fondamentale était celle d’une gouvernance pacifiée et d’une reconstruction surveillée de l’extérieur.........

L'extermination des Palestiniens est la seule et unique stratégie israélienne à Gaza
Qu'il s'agisse d'une conquête totale ou d'un confinement contrôlé, Israël n'a pas de stratégie globale pour Gaza, mais il utilise la possibilité des deux options pour prolonger sa guerre d'extermination.
