75 années séparent ces deux photos : 1940, en France, nos parents ou grands-parents ...
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L'histoire se répète, ici ou ailleurs, et toujours cette masse de gens intolérants qui ont peur qu'on leur vole leur petit confort. L'histoire continuera à se répéter : ainsi fonctionne la société.
Il y a des résistants souvent tardifs, il y a ceux qui ne peuvent pas faire autrement que partir, ou rester et mourir, et il y a les collabos ... Les collabos s'identifient assez rapidement.
Calais a été voulu par Sarkozy qui a signé les accords du Touquet pour empêcher les réfugiés d'aller en Angleterre. Ce sont aujourd'hui les supporters de Sarkozy -mémoire courte oblige- les plus virulents à l'endroit des réfugiés. Et Sarkozy qui dénonce les accords qu'il a pourtant signés. Pauvre peuple !
Je publie ci-dessous un article d'une journaliste de france3.
"La nausée"
Alors que le démantèlement du plus grand bidonville de France est achevé, alors que des centaines de réfugiés commencent à arriver dans des communes d’accueil partout sur le territoire national, la haine de l’autre, la peur des autres suintent dans de très nombreux commentaires, notamment sur les réseaux sociaux. « On n’en veut pas », « qu’ils rentrent chez eux », « ces gens-là ne sont pas comme nous ».
J’ai honte de ce que je lis. J’ai honte de ce que je comprends. J’ai honte que l’accueil de 4 500 personnes pose problème en France, dans un pays qui compte 60 millions d’habitants.
J’ai honte que ce frein vienne de mes contemporains. Comme ils ont la mémoire courte, ces porteurs d’un discours de rejet et de haine.
Ils ont oublié leurs larmes, devant le journal de 20 heures qui montrait le petit corps d’Aylan, mort échoué sur une plage de la Méditerranée.
Ils ont oublié les images de guerre, des bombes sur Alep.
Ils ont oublié que peut-être, leur grand-père a franchi les Pyrénées pour échapper à la mort et à la dictature de Franco.
Ils ont oublié que leur voisin est peut-être un enfant des boat-people.
Ils ont oublié que leur mère a peut-être sauvé la vie d’enfants juifs dans le maquis de Vabre.
Ils ne savent pas, peut-être, qu’on ne quitte pas son pays pour le plaisir d’aller s’entasser sous des tentes, dans la boue, dans le nord de la France. Qu’on ne quitte pas son métier de médecin ou de professeur d’université pour le plaisir de venir un jour balayer nos rues.
Peut-être devraient-ils s’imaginer, une seule seconde, traverser une mer, un océan, des montagnes, pour sauver leur vie et celle de leur famille. Peut-être est-ce aussi à nous, les journalistes, de rappeler que souhaiter le départ d’hommes et de femmes menacés de mort dans leur pays revient à souhaiter leur mort tout court.
Marie Martin - Journaliste France 3
https://www.facebook.com/photo.php?fbid=1670609656562943&set=pcb.1670612876562621&type=3&theater
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L'histoire se répète, ici ou ailleurs, et toujours cette masse de gens intolérants qui ont peur qu'on leur vole leur petit confort. L'histoire continuera à se répéter : ainsi fonctionne la société.
Il y a des résistants souvent tardifs, il y a ceux qui ne peuvent pas faire autrement que partir, ou rester et mourir, et il y a les collabos ... Les collabos s'identifient assez rapidement.
Calais a été voulu par Sarkozy qui a signé les accords du Touquet pour empêcher les réfugiés d'aller en Angleterre. Ce sont aujourd'hui les supporters de Sarkozy -mémoire courte oblige- les plus virulents à l'endroit des réfugiés. Et Sarkozy qui dénonce les accords qu'il a pourtant signés. Pauvre peuple !
Je publie ci-dessous un article d'une journaliste de france3.
"La nausée"
Alors que le démantèlement du plus grand bidonville de France est achevé, alors que des centaines de réfugiés commencent à arriver dans des communes d’accueil partout sur le territoire national, la haine de l’autre, la peur des autres suintent dans de très nombreux commentaires, notamment sur les réseaux sociaux. « On n’en veut pas », « qu’ils rentrent chez eux », « ces gens-là ne sont pas comme nous ».
J’ai honte de ce que je lis. J’ai honte de ce que je comprends. J’ai honte que l’accueil de 4 500 personnes pose problème en France, dans un pays qui compte 60 millions d’habitants.
J’ai honte que ce frein vienne de mes contemporains. Comme ils ont la mémoire courte, ces porteurs d’un discours de rejet et de haine.
Ils ont oublié leurs larmes, devant le journal de 20 heures qui montrait le petit corps d’Aylan, mort échoué sur une plage de la Méditerranée.
Ils ont oublié les images de guerre, des bombes sur Alep.
Ils ont oublié que peut-être, leur grand-père a franchi les Pyrénées pour échapper à la mort et à la dictature de Franco.
Ils ont oublié que leur voisin est peut-être un enfant des boat-people.
Ils ont oublié que leur mère a peut-être sauvé la vie d’enfants juifs dans le maquis de Vabre.
Ils ne savent pas, peut-être, qu’on ne quitte pas son pays pour le plaisir d’aller s’entasser sous des tentes, dans la boue, dans le nord de la France. Qu’on ne quitte pas son métier de médecin ou de professeur d’université pour le plaisir de venir un jour balayer nos rues.
Peut-être devraient-ils s’imaginer, une seule seconde, traverser une mer, un océan, des montagnes, pour sauver leur vie et celle de leur famille. Peut-être est-ce aussi à nous, les journalistes, de rappeler que souhaiter le départ d’hommes et de femmes menacés de mort dans leur pays revient à souhaiter leur mort tout court.
Marie Martin - Journaliste France 3
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