AUJOURDHUI LE MAROC, DEMAIN LA TUNISIE : QUEST-CE QUE LES NÉGOCIATEURS COMMERCIAUX EUROPÉENS ONT À CACHER ?
VOUS ÊTES : ACCUEIL SINFORMER AUJOURDHUI LE MAROC, DEMAIN LA (...)SHARE ON PRINT SHARE ON EMAIL SHARE ON FACEBOOK SHARE ON TWITTER MORE SHARING SERVICES
Michel Cermak
Mise en ligne le 19 avril 2013
Dans un bureau de Rotterdam, des analystes attendent les commentaires de la société civile sur un rapport préliminaire de létude dimpact de l « accord de libre-échange complet et approfondi » entre lUE et le Maroc. Pendant ce temps, une délégation européenne prépare pour lundi (22 avril) le premier cycle de négociations pour ce même accord. La Tunisie est la suivante sur la liste de lUE.
Lors des précédentes négociations (ayant débouché sur les accords dassociation UE-Maroc et UE-Tunisie [1]), létude dimpact correspondante avait été terminée plus de 5 ans après lentrée en vigueur des accords. La Commission y avait réagi 2 ans plus tard mais les impacts négatifs identifiés, notamment sur lemploi, navais eu aucune conséquence en terme de réorientation de laccord. La Commission promet déviter un scénario similaire pour les nouvelles négociations qui commencent lundi. Mais au lieu de postposer le début des négociations en prenant le temps nécessaire à une étude dimpact sérieuse et réellement participative, elle impose un timing serré (moins dun an) pour la réalisation de létude, qui engendre des délais de consultations ridiculement courts.
Le CNCD-11.11.11 adresse le courrier ci-dessous à ces deux destinataires, un appel à plus de cohérence, de transparence et de réelle participation des organisations de la société civile, en prenant le temps que cela nécessite, dans ces négociations aux impacts potentiellement lourds pour les populations marocaine et tunisienne.
TÉMOIGNAGES TUNISIEN ET MAROCAIN
Durant notre participation au Forum social mondial de Tunis en mars dernier, nous avons pourtant entendu plusieurs voix remettant sérieusement en question cet agenda : « De 1998 à 2010, la Tunisie a progressivement démantelé les barrières tarifaires aux importations européennes. Au cours de cette période, 130 000 entreprises, soit 1/3 du tissu économique tunisien, ont fermé leurs portes. Le taux de chômage a grimpé jusquà 18,3% aujourdhui, 25,6% parmi les femmes, plus de 30% hors des grandes villes et jusque 51% dans certaines régions. La concurrence accrue des importations européennes ny est certainement pas étrangère » selon Sami Aouadi, conseiller économique de lUGTT, principal syndicat tunisien. Il poursuit : « Avant 1998, les recettes de lEtat tunisien provenaient pour 30% des taxes sur les importations. Laccord dassociation avec lUnion européenne a démantelé ces taxes. Aujourdhui, ce nest pas un hasard si 30% du budget de lEtat est financé par des dettes extérieures, qui sont accompagnées de lourdes conditionnalités de politique économique. Et limpact annoncé sur la baisse des prix à la consommation na pas été concrétisé, notamment du fait de laugmentation de la TVA. Avant de négocier un nouvel accord approfondi, il faut remettre en question cet accord ancien signé par lUE avec le régime de Ben Ali, qui était à lépoque rejeté autant par les travailleurs que par le patronat tunisiens. »
VOUS ÊTES : ACCUEIL SINFORMER AUJOURDHUI LE MAROC, DEMAIN LA (...)SHARE ON PRINT SHARE ON EMAIL SHARE ON FACEBOOK SHARE ON TWITTER MORE SHARING SERVICES
Michel Cermak
Mise en ligne le 19 avril 2013
Dans un bureau de Rotterdam, des analystes attendent les commentaires de la société civile sur un rapport préliminaire de létude dimpact de l « accord de libre-échange complet et approfondi » entre lUE et le Maroc. Pendant ce temps, une délégation européenne prépare pour lundi (22 avril) le premier cycle de négociations pour ce même accord. La Tunisie est la suivante sur la liste de lUE.
Lors des précédentes négociations (ayant débouché sur les accords dassociation UE-Maroc et UE-Tunisie [1]), létude dimpact correspondante avait été terminée plus de 5 ans après lentrée en vigueur des accords. La Commission y avait réagi 2 ans plus tard mais les impacts négatifs identifiés, notamment sur lemploi, navais eu aucune conséquence en terme de réorientation de laccord. La Commission promet déviter un scénario similaire pour les nouvelles négociations qui commencent lundi. Mais au lieu de postposer le début des négociations en prenant le temps nécessaire à une étude dimpact sérieuse et réellement participative, elle impose un timing serré (moins dun an) pour la réalisation de létude, qui engendre des délais de consultations ridiculement courts.
Le CNCD-11.11.11 adresse le courrier ci-dessous à ces deux destinataires, un appel à plus de cohérence, de transparence et de réelle participation des organisations de la société civile, en prenant le temps que cela nécessite, dans ces négociations aux impacts potentiellement lourds pour les populations marocaine et tunisienne.
TÉMOIGNAGES TUNISIEN ET MAROCAIN
Durant notre participation au Forum social mondial de Tunis en mars dernier, nous avons pourtant entendu plusieurs voix remettant sérieusement en question cet agenda : « De 1998 à 2010, la Tunisie a progressivement démantelé les barrières tarifaires aux importations européennes. Au cours de cette période, 130 000 entreprises, soit 1/3 du tissu économique tunisien, ont fermé leurs portes. Le taux de chômage a grimpé jusquà 18,3% aujourdhui, 25,6% parmi les femmes, plus de 30% hors des grandes villes et jusque 51% dans certaines régions. La concurrence accrue des importations européennes ny est certainement pas étrangère » selon Sami Aouadi, conseiller économique de lUGTT, principal syndicat tunisien. Il poursuit : « Avant 1998, les recettes de lEtat tunisien provenaient pour 30% des taxes sur les importations. Laccord dassociation avec lUnion européenne a démantelé ces taxes. Aujourdhui, ce nest pas un hasard si 30% du budget de lEtat est financé par des dettes extérieures, qui sont accompagnées de lourdes conditionnalités de politique économique. Et limpact annoncé sur la baisse des prix à la consommation na pas été concrétisé, notamment du fait de laugmentation de la TVA. Avant de négocier un nouvel accord approfondi, il faut remettre en question cet accord ancien signé par lUE avec le régime de Ben Ali, qui était à lépoque rejeté autant par les travailleurs que par le patronat tunisiens. »