L’infiltration, fonction principale du mouvement sioniste

Connaître son ennemi est la première étape pour le vaincre, et permettra, espérons-le, de déloger le sionisme en tant que doctrine et pratique fortement implantées dans la société.​




Quelle est la fonction du mouvement sioniste ? Commençons par quatre affirmations qui, cumulées, définissent l’action du mouvement sioniste .

Le mouvement sioniste crée et soutient le “lobby israélien” afin d’étendre son influence idéologique et politique, façonnant ainsi la politique étrangère et intérieure des pays où il opère. Il apporte un soutien matériel au nettoyage ethnique et au génocide, en injectant chaque année des millions de dollars dans des organisations caritatives qui contribuent au vol de terres et aux crimes de guerre. Il forme les enfants et les jeunes à devenir des fidèles idéologiques grâce à un vaste réseau d’écoles, de synagogues, de groupes de soutien et de programmes de recrutement de colons, notamment les voyages Birthright, le Masa Journey et le Lone Soldier Program. Au-delà encore, le mouvement déploie systématiquement ses adeptes dans toutes les strates de la société en tant qu’agents permanents de l’idéologie sioniste. Ce n’est pas une métaphore. C’est de l’infiltration.

Ce concept d’infiltration va au-delà du modèle traditionnel du renseignement, qui consiste à recruter des agents pour des missions secrètes, même s’il inclut toujours cette pratique. Il implique également de faire appel à des individus qui sont, en quelque sorte, des agents dormants, prêts à être activés.

Mais le concept va encore plus loin, car dans de nombreux cas, les agents dormants n’ont pas besoin d’être sollicités pour participer à une mission particulière. Ils sont prêts à agir dès lors que les intérêts de l’État juif sont menacés, ou perçus comme tels.

Fort de leur longue expérience de plusieurs décennies de radicalisation et de conditionnement, ils sont préparés à incarner des sionistes idéologiques convaincus. Il s’agit en d’autres termes d’un niveau d’infiltration multiforme et bien ancré, qui se développe dès l’enfance et s’intensifie à chaque étape de la vie.

Pour comprendre comment un tel système a pu voir le jour, une analyse des origines et de l’évolution du mouvement sioniste s’impose.

Le mouvement sioniste​

Même les sionistes les plus radicaux et les socialistes les plus révolutionnaires s’accordent sur un point : avant 1948, le mouvement sioniste constituait une force politique coordonnée. Il a organisé et perpétré la Nakba, c’est-à-dire le nettoyage ethnique et le déplacement massif de la population palestinienne, afin d’établir ce qu’il a appelé l’État d’Israël. Les sionistes rejettent bien sûr cette terminologie, mais les archives historiques sont formelles.

Une fois son objectif principal atteint en 1948, le mouvement a brièvement envisagé de se dissoudre. Cependant, lors du congrès sioniste mondial de Jérusalem en 1951, les délégués ont choisi de poursuivre et de redéfinir de nouveaux objectifs pour l’avenir.

Cette décision a conduit à la création du Programme de Jérusalem”, qui a officiellement codifié les nouveaux objectifs du mouvement. Parallèlement, le Parlement israélien a promulgué la loi sur l’Organisation sioniste mondiale et l’Agence juive (Statut), afin de codifier les relations entre “l’État d’Israël” et le mouvement sioniste. Cette loi est toujours en vigueur aujourd’hui et définit les activités et les responsabilités du mouvement sioniste mondial.

Congrès de 1951​

Lors du Congrès sioniste mondial de Jérusalem, le 24 septembre 1951, le mouvement s’est trouvé à la croisée des chemins. Trois ans après la fondation de l’État d’Israël, les délégués ont débattu pour savoir si le mouvement sioniste avait rempli sa mission et s’il devait être dissous ou reconstitué avec de nouveaux objectifs. Par un vote de 286 voix contre 0, les 438 délégués restants s’étant abstenus, le congrès a décidé de poursuivre sa mission.


Il a alors adopté une nouvelle série d’objectifs afin de réorienter le mouvement. Ceux-ci ont été définis comme suit : le renforcement de l’État d’Israël, le rassemblement des exilés en Eretz Yisrael et promouvoir l’unité du peuple juif.

Ce moment marque la transition du sionisme d’un mouvement colonialiste à une infrastructure idéologique mondiale. Il ne s’agissait plus seulement de construire un État, mais de l’ancrer dans le cœur, l’esprit et les institutions des Juifs du monde entier.

 

Le statut du mouvement sioniste​

La loi adoptée par la Knesset pour officialiser les relations entre le mouvement sioniste et l’État d’Israël stipulait les obligations des deux parties. Elle désignait l’Organisation sioniste mondiale comme l’organisme autorisé chargé de développer et de coloniser le territoire, d’accueillir les immigrants de la diaspora et de coordonner le travail des institutions juives opérant en Israël.

Mais surtout, cette loi affirmait que l’État d’Israël

“attend la coopération de tous les Juifs, en tant qu’individus et groupes, pour construire l’État”. Elle stipulait en outre que l’Organisation sioniste mondiale “doit coopérer et se coordonner pleinement avec l’État d’Israël et son gouvernement, conformément aux lois de l’État”.
À cette fin, la loi imposait la création d’un comité officiel chargé de coordonner les activités entre le gouvernement israélien et la direction exécutive du mouvement sioniste.

En d’autres termes, l’État d’Israël et l’Organisation sioniste mondiale sont tenus, en vertu de la loi, d’œuvrer de concert. Comme le stipule également leur loi, les deux organismes comptent sur la coopération de “tous les Juifs”. Reste à savoir dans quelle mesure cette attente a été satisfaite.

Créé lors du Congrès sioniste de 1951 et promulgué en 1953, le Programme de Jérusalem définit les objectifs opérationnels de l’Organisation sioniste mondiale. Ce document fondateur a ensuite été révisé en 1968, puis à nouveau en 2004 pour tenir compte de l’évolution des priorités du mouvement. Ces révisions ont officialisé une série d’engagements idéologiques toujours en vigueur aujourd’hui, collectivement appelés les “fondements du sionisme”.

Parmi ceux-ci figurent la préservation de l’unité juive et de son lien durable avec Eretz Yisrael, ainsi que la place centrale de l’État d’Israël, en particulier Jérusalem, dans la vie nationale juive. Le programme affirme son soutien à l’aliyah massive depuis tous les pays et à l’intégration des immigrants juifs dans la société israélienne. Il appelle à renforcer Israël en tant qu’État juif, sioniste et démocratique, à promouvoir l’éducation juive, hébraïque et sioniste afin de préserver le caractère distinctif du peuple juif, et à défendre les droits des Juifs dans le monde tout en luttant contre l’antisémitisme. Plus révélateur encore, il affirme que “coloniser le pays” reste une expression fondamentale du sionisme pratique.

Ces principes ont pour but de guider l’activité sioniste tant en Israël que dans le monde entier. Afin de clarifier le rôle des sionistes à l’étranger, le mouvement a publié par la suite un guide à part détaillant leurs responsabilités personnelles en dehors de la Palestine occupée.

Les devoirs du sionisme individuel​

Les devoirs du sioniste individuel ont été codifiés pour la première fois dans un document politique de 1972 “approuvé lors du 28e Congrès sioniste”. Ils ont ensuite été adoptés comme partie intégrante des résolutions du 29è Congrès en 1978. La résolution décrit les obligations personnelles découlant du programme de Jérusalem et de l’adhésion officielle à une organisation sioniste.



 
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Parmi ces devoirs figure l’appel à faire l’aliyah, c’est-à-dire à devenir colon en Palestine occupée. D’autres obligations comprennent l’adhésion à des fédérations sionistes locales ou à des groupes affiliés, la promotion active du programme idéologique du mouvement, et la garantie que les enfants reçoivent une éducation sioniste, hébraïque et juive destinée à renforcer leur loyauté envers Israël. Les sionistes sont également tenus de faire des dons financiers par le biais de canaux établis tels que le Keren Hayesod, le Fonds national juif ou leurs branches locales, afin de consolider l’économie d’Israël et de financer ses objectifs expansionnistes.

À l’exception de l’installation physique en tant que colon, toutes ces obligations constituent un appel explicite à l’infiltration des sociétés hôtes. L’obligation la plus directe est peut-être celle de “consolider l’influence sioniste au sein de la communauté”. Celle-ci fait probablement référence à la “communauté juive” plutôt qu’à la société dans son ensemble. Il s’agit tout de même d’un appel à étendre l’influence du sionisme sur l’ensemble de la société.

On peut se demander dans quelle mesure les sionistes ordinaires sont attentifs à ces appels. S’agit-il de vains mots oubliés dans les archives sionistes centrales à Al-Quds [Jérusalem occupée] ? Ou influencent-ils encore aujourd’hui les activités centrales du mouvement ? Vérifions cela de plus près.

Voici un rapport de 1961 du Jewish Chronicle relatant une réunion sioniste à Glasgow, que j’ai reçu alors que j’écrivais cet article. Je le présente comme un exemple de la pensée et des activités pratiques du mouvement. La réunion était spécifiquement conçue comme un événement éducatif sioniste et exposait un ensemble d’idées spécifiques.



Une réunion de la Fédération sioniste à Glasgow, rapportée dans le Jewish Chronicle, 20 octobre 1961, p. 14
“Le professeur Ernst Simon, de l’université hébraïque, a évoqué les mesures à prendre pour que les enfants de la diaspora restent juifs lors d’un discours prononcé la semaine dernière à l’hôtel Central, dans le cadre de la quinzaine de l’éducation organisée par la Fédération sioniste. M. Edward Woolfson, président de la Fédération sioniste de Glasgow, a présidé la réunion. Présentant un programme pratique pour élever les enfants dans la religion juive, le Dr Simon a déclaré devoir commencer par l’éducation des futurs parents juifs dans les cliniques de conseil parental. Ainsi, dès leur plus jeune âge, les enfants grandiraient dans un environnement où tous les symboles et toutes les coutumes de la vie juive seraient respectés. Ils seraient ensuite envoyés dans une crèche juive ou hébraïque, puis dans une école juive. Une autre partie importante du programme, a poursuivi le Dr Simon, serait la création d’une renaissance juive”.
Dans cette optique, l’éducation sioniste était conçue comme garantissant la pérennité de la communauté juive, rendant ainsi “l’éducation juive” cruciale pour le mouvement. Un rapport de 1961 illustre cette idée, l’année précédant la création de la première et unique école juive d’Écosse, Calderwood Lodge, par la Fédération sioniste britannique. Cet engagement à inculquer le sionisme est-il toujours aussi présent aujourd’hui ?

 

Un engagement à vie envers l’idéologie génocidaire​

C’est indubitablement le cas. Bien que Calderwood Lodge ait été reprise par les autorités locales en 1982, l’établissement reste une école sioniste. Elle collabore avec l’United Jewish Israel Appeal (UJIA), le Maccabi, le Mitzvah Day, la Scottish Jewish Youth Alliance (SJYA) et d’autres groupes sionistes. (La SJYA est née de la collaboration entre Glasgow Maccabi et UJIA Scotland, deux organisations sionistes.) L’école célèbre également le jour de l’indépendance d’Israël (Yom Ha’atzmaout) et la “libération” de Jérusalem (Yom Yerushalayim), un terme utilisé pour désigner l’occupation illégale de Jérusalem-Est en 1967.



Célébration de la création de l’entité sioniste à l’école primaire Calderwood, en 2025, avec Shayna Conn (à droite) de la Scottish Jewish Youth Alliance. Source | Facebook | Jewish Telegraph
L’UJIA est la branche britannique de l’une des quatre “institutions nationales” israéliennes créées pour soutenir la création de l’État d’Israël. Elle sert de filiale britannique au Keren Hayesod, qui collecte des fonds pour financer la colonisation en Palestine. Dans son rapport annuel 2018-2019, l’UJIA décrit sa mission comme un “lien permanent” à développer entre Israël et la communauté de la diaspora, en commençant par les enfants dès l’âge de quatre ans. Sur les douze programmes scolaires gérés par l’UJIA, neuf sont destinés aux écoles primaires et touchent des milliers d’élèves.



Extrait de A Lifetime of Connection : Rapport annuel 2018-2019 de l’UJIA. Source | United Jewish Israel Appeal


“Une communauté juive britannique forte, engagée à vie envers Israël”. Source | United Jewish Israel Appeal
 

La méthode est-elle efficace ?

Selon diverses statistiques, entre 60% et 90% des juifs britanniques, voire plus, s’identifient de manière plus ou moins marquée comme sionistes.

Une étude menée par le Pew Research Center aux États-Unis en 2021 a révélé que «huit juifs américains sur dix affirment que la préoccupation pour Israël fait partie intégrante de leur identité juive». Près de six sur dix déclarent ressentir un «attachement d’ordre émotionnel à Israël».

Au Royaume-Uni, une étude réalisée en 2024 par l’Institute for Jewish Policy Research montre que 73% des personnes interrogées se disent très ou assez attachées à Israël. Cependant, la proportion de ceux qui s’identifient comme «sionistes» est passée de 72% à 63% au cours de la dernière décennie.

Les ultra-sionistes affirment souvent que davantage de juifs s’identifient comme sionistes. Par exemple, la campagne «Campaign Against Antisemitism» a mené une enquête fin 2023 qui a donné des chiffres encore plus conséquents. Elle aurait révélé que 97% des juifs britanniques se sentent «personnellement liés aux événements qui se déroulent en Israël, et que 80% des personnes interrogées se considèrent comme sionistes».

Il semble que les activités de l’UJIA et du mouvement sioniste dans son ensemble soient efficaces. Pourtant, après deux ans de génocide diffusé en direct, on observe également un regain d’agitation et de dissidence au sein de la communauté juive, en particulier chez les jeunes. Un récent sondage cité dans le Jewish Chronicle a révélé que seuls 57% des juifs âgés de 20 à 29 ans s’identifient au sionisme.

Néanmoins, le nombre de personnes adhérant au sionisme reste beaucoup trop élevé. Cela signifie que des sionistes sont présents dans la structure sociale de la plupart des nations développées, même lorsque ceux-ci ne représentent qu’une faible proportion de la population, comme au Royaume-Uni, où ils ne sont plus que 0,4%. Aux États-Unis, les juifs représentent environ 2,4% de la population.

La vérité dérangeante est que le mouvement sioniste incite ses adeptes à s’infiltrer dans les sociétés où ils vivent et à afficher leur engagement envers son idéologie raciste dès que l’occasion se présente. Comme le montrent les exemples de l’UJIA ci-dessus, ils encouragent un engagement à vie envers Israël. Mais cette affirmation relève-t-elle du «trope» de la double loyauté, cette théorie prétendument raciste selon laquelle les juifs seraient plus loyaux envers l’État d’Israël qu’envers les pays où ils résident ?

Comme Pat Buchanan l’a fait remarquer un jour lors d’un débat avec Ralph Nader, «la double loyauté serait une amélioration».

Le fait est que le mouvement sioniste encourage à la fois l’engagement envers l’idéologie et la pratique du sionisme, même lorsque cela va à l’encontre des intérêts du pays d’accueil. C’est vrai dans la plupart des cas s’agissant de l’État. En ce qui concerne les citoyens, cela se vérifie dans 100% des cas.
 

Les infiltrés sionistes

Certains membres du mouvement considèrent le terme «infiltration» comme dépassé, estimant qu’il sous-entend une stratégie sioniste délibérée. Pourtant, cet article prouve qu’une telle stratégie existe bel et bien. La question est toutefois de savoir dans quelle mesure elle est consciente ou délibérée. Les preuves suggèrent l’existence de différents types d’infiltration et d’infiltrés.

Citons tout d’abord ceux qui sont directement ou indirectement engagés dans des formes spécifiques d’infiltration pour le compte d’agences de l’État d’Israël. Leurs activités correspondent davantage au sens traditionnel du terme. Dans un second temps, nous nous intéresserons à ceux dont les liens avec le mouvement sont moins directs. Voici les six types d’infiltration dans le détail.

Une collaboration directe avec l’entité sioniste

La forme d’infiltration la plus évidente est le service actif au sein de l’entité sioniste, notamment par le biais d’une collaboration avec ses agences du renseignement. La famille Ofer, par exemple, a enfreint les sanctions américaines pour permettre aux agents du Mossad de libérer des armes et mener des opérations de subversion et d’assassinat en Iran. Un autre exemple concerne les activités de Jeffrey Epstein, qui a rassemblé des informations compromettantes à caractère sexuel pour les services de renseignement israéliens.

Le Mossad s’appuie également sur les Sayanim, ses aides informelles à l’étranger, dont le plus célèbre est Robert Maxwell. Ceux-ci travaillent par milliers avec le ministère israélien des Affaires de la diaspora et son prédécesseur, le ministère des Affaires stratégiques. Leurs opérations vont de la propagande et du lobbying au trolling, au doxxing et à la guerre juridique.

L’un de ces réseaux est le Combat Antisemitism Movement, qui compte près de 1000 membres et opère en «partenariat» avec Voices of Israel, une société gérée par le ministère des Affaires de la diaspora. Au total, plusieurs milliers de groupes sionistes sont engagés dans ce type d’activité.

 

Les start-ups technologiques comme stratégie sioniste

Des services sont également fournis directement à l’entité sioniste par le biais de start-ups technologiques fondées par d’anciens membres des services du renseignement, une stratégie mise en place depuis longtemps par l’Unité 8200, l’agence israélienne de renseignement électronique. Aujourd’hui, il existe des centaines d’entreprises de ce type dans le secteur technologique. Certaines sont désormais très connues et controversées, notamment Cellebrite, NICE, Toka et le NSO Group, fabricant du produit de surveillance Pegasus. Une liste en ligne de 28 de ces entreprises enregistre une valeur combinée de 208 milliards de dollars.

Les méthodes secrètes de surveillance utilisées par le régime sioniste ont été largement dénoncées. Des rapports d’enquête montrent également qu’un nombre important d’infiltrés sionistes, notamment d’anciens membres des forces d’occupation, des agents des services du renseignement et d’autres, ont obtenu des postes de haut niveau dans les médias grand public et les grandes entreprises technologiques. Il s’agit notamment de Google, Apple, Facebook/Meta, Microsoft, TikTok et bien d’autres.

Les émissaires du projet sioniste

Il existe également un équivalent civil des Sayanim, les Shlichim, ou émissaires. L’Agence juive, l’un des quatre piliers du mouvement sioniste officiel, envoie des Shlichim depuis la Palestine occupée pour établir ce qu’elle appelle des «ponts vivants vers Israël». Ces émissaires sont affectés à des écoles, des synagogues, des centres communautaires juifs, des camps, des universités, des mouvements de jeunesse et des fédérations à travers le monde.

En 2021, l’Union des étudiants juifs, le groupe étudiant sioniste du Royaume-Uni, a déclaré avoir accueilli deux de ces émissaires. Le journal intime récemment divulgué de l’ambassadrice d’Israël au Royaume-Uni fait même mention d’un «petit-déjeuner d’adieu» qu’elle a organisé en juillet 2024 pour les Shlichim rentrant en Israël à l’issue de leur mission.

D’autres groupes sionistes envoient également des émissaires. Le Mouvement mondial Mizrachi, par exemple, en a déployé environ 300 l’année dernière. La secte haredi Chabad – décrite par ses détracteurs comme une secte génocidaire – utilise le même terme pour désigner son réseau mondial d’émissaires. Selon l’organisation elle-même, «aujourd’hui, 4900 familles d’émissaires Chabad-Lubavitch, ou shluchim, gèrent 3500 institutions dans 100 pays et territoires, et sont actives dans bien d’autres encore».

 

Les réseaux familiaux sionistes

Une autre forme de soutien au génocide passe par les réseaux familiaux sionistes en Occident, notamment par le biais de dons philanthropiques. Les fondations familiales financent des organisations sionistes qui encouragent toutes activement le génocide.

Sheldon et Miriam Adelson ont ainsi donné des millions de dollars à des candidats politiques pro-sionistes. «Je ne m’intéresse qu’à une seule question. Cette question, c’est Israël», a déclaré Adelson en 2017. Au Royaume-Uni, des millions sont donnés par la famille Lewis, propriétaire de l’enseigne River Island, et par la famille Wolfson, propriétaire de l’enseigne Next, en soutien au génocide. Leurs contributions financent directement les forces d’occupation, ainsi que l’implantation de colonies et le nettoyage ethnique en Cisjordanie.

Des millions supplémentaires sont dépensés par des fondations familiales sionistes pour diffuser l’islamophobie par l’intermédiaire du Policy Exchange et de la Henry Jackson Society au Royaume-Uni, ainsi que par l’intermédiaire d’un réseau islamophobe aux États-Unis. Des fonds supplémentaires sont consacrés à l’endoctrinement des enfants juifs par le biais de crèches, d’écoles, de groupes de jeunes, d’étudiants et de circuits «Birthright», qui diffusent la croyance raciste selon laquelle les juifs disposeraient d’un droit inaliénable de voler les terres palestiniennes et de tuer des enfants palestiniens.

Les familles milliardaires sionistes en sont les principaux donateurs, mais plusieurs milliers d’autres contribuent également par le biais de grandes et petites organisations caritatives et causes sionistes. On estime à 3000 le nombre de ces organisations au Royaume-Uni et à plus de 10 000 aux États-Unis. Une compilation préliminaire des données sur les groupes sionistes américains est disponible ici.

Défendre le sionisme tout au long de sa vie

La forme ultime de l’infiltration est directement liée à la stratégie sioniste d’assurer l’engagement durable et à vie de tous les juifs envers Israël. Comme le montre cet article, cette stratégie est au cœur du mouvement sioniste depuis au moins 1951, et le reste encore aujourd’hui. Les sionistes attendent de tous les juifs qu’ils agissent au nom d’Israël chaque fois que cela est nécessaire, ou chaque fois qu’ils estiment que les intérêts sionistes sont menacés.

Concrètement, cela signifie servir le sionisme dans le cadre d’activités professionnelles, politiques et sociales quotidiennes, où que se trouvent les sionistes : médias, partis politiques, entreprises, finance, écoles, universités, société civile, y compris les organisations de gauche et dites «antiracistes».

En d’autres termes, les sionistes sont engagés dans la subversion et l’infiltration à tous les niveaux de la société. Le réseau juif au sein de la fonction publique britannique en est un exemple. Bien qu’il ait été créé par la fonction publique elle-même, il est en pratique géré par et pour les sionistes, et non pour les juifs. Des structures similaires existent dans les universités, les médias, le secteur juridique, la finance, l’industrie et d’autres institutions de la société.

Que se passera-t-il lorsque viendra le moment de récompenser ceux qui ont subi l’endoctrinement sioniste ? Combien d’entre eux n’y répondront pas «de manière appropriée» ? La question même suscite l’incrédulité. Dans de nombreux cas, aucun signe de reconnaissance n’est même nécessaire. À la BBC, dans les médias, dans le monde du divertissement, dans la fonction publique, en politique, dans la finance et dans d’autres sphères influentes de la société, on trouve des sionistes idéologiquement engagés. Pour eux, il est tout à fait logique de «faire ce qu’il faut» quand il le faut.
 
Le fait est que le mouvement sioniste encourage la loyauté envers son idéologie et son programme d’action, même lorsque ceux-ci vont à l’encontre des intérêts de l’État d’accueil ou, dans tous les cas, de l’intérêts de ses citoyens.

Pouvons-nous faire confiance aux sionistes ?

Au final, on ne peut faire confiance à aucun sioniste. Croyez-vous qu’ils n’infiltrent pas également la gauche ? Le mouvement de solidarité avec la Palestine ? Le mouvement anti-guerre ?

Le sionisme est, à la base, une idéologie raciste. Peu importe les efforts déployés par les sionistes «libéraux», «socialistes» ou «de gauche» pour le dissimuler, ce racisme finit toujours par resurgir, que ce soit à travers des prises de position sionistes dans leur vie professionnelle ou par des actions de sabotage de l’activisme pro-palestinien dans la vie politique.

Historiquement, cela signifie que les mouvements antiracistes et de solidarité avec la Palestine ont sous-estimé le sionisme. La «gauche» au Royaume-Uni et ailleurs a commis une grave erreur en ne s’attaquant pas plus tôt au sionisme. Aujourd’hui, nous devons mener un combat de taille pour éradiquer le sionisme et les idées sionistes de la gauche et du mouvement anti-impérialiste, car ces concepts se sont infiltrés dans le mouvement et la conscience de nombreux militants socialistes non sionistes, voire antisionistes.

Ce processus est en cours depuis plusieurs décennies. Toutefois, ce n’est ici ni le lieu ni le moment d’analyser en détail la gauche juive ou l’influence sioniste sur la gauche non juive. Nous y reviendrons dans un prochain article. Pour l’instant, soulevons simplement la nécessité d’un antisionisme concret et sans compromis

L’infiltration aujourd’hui

Les méthodes traditionnelles d’infiltration utilisées par les services du renseignement se poursuivent : espions, informateurs, et, dans le cas des sionistes, infiltration généralisée de l’industrie technologique par les anciens membres de l’Unité 8200.

En outre, le mouvement sioniste fait largement appel à des émissaires, tant par le biais de ses structures traditionnelles que par le biais d’éléments plus marginaux, comme la secte Chabad-Lubavitch.

Mais, comme en témoigne cet article, le mouvement sioniste déploie également des efforts pour recruter tous les juifs dans une «connexion perpétuelle avec Israël». Concrètement, le mouvement considère tous les juifs comme des ressources potentielles. C’est la raison pour laquelle tant d’efforts sont consacrés à la formation et à la radicalisation par le biais de crèches, d’écoles, de synagogues, de groupes de jeunes et d’étudiants, ainsi que de l’ensemble des groupes de pression et des organisations caritatives sionistes.

Les sionistes extrémistes tentent de radicaliser les juifs et de les inciter à accorder la priorité à Israël, quelle que soit leur position dans la société. Or, du fait de leur position privilégiée dans la société occidentale, ils peuvent potentiellement créer un ensemble de liens très influents. Je soutiens que l’infiltration est l’un des principes fondateurs du mouvement sioniste, expliquant ainsi pourquoi les individus et les idées sionistes sont si profondément ancrés dans la vie politique, civile, économique et culturelle des nations occidentales.

Connaître son ennemi est la première étape pour le vaincre, et permettra, espérons-le, de déloger le sionisme en tant que doctrine et pratique fortement implantées dans la société.

source : MintPress News via Spirit of Free Speech
 
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