ahmed II
Sweet & Sour
Couverture du livre: https://img.over-blog-kiwi.com/0/55/42/91/20180109/ob_3089ed_callasso-l-ardeur-livre.jpg
Quand Roberto Calasso écrit sur l’époque védique, il le fait avec la pratique analytique héritée de sa culture italienne et, plus large, européenne. Celle-ci consiste à voir le monde d’un point de vue darwinien, ce qu’il confirme et revendique. Dans son dernier livre sur le sujet du védisme, L’ardeur, il date un des plus anciens textes provenant du Véda -je cite :
« à plus de trois mille ans dans l’Inde du Nord »…
Franchement, on se demande comment un érudit de sa stature peut être moralement tenu par ce formalisme historique douteux au point de ne pas prendre en considération ce que les textes indiens eux-mêmes déclarent à propos de la date de leur origine, c’est-à-dire que le Véda remonte à la nuit des temps, au début de la création du monde (et non à 6000 ans, selon un résidu mnémonique dont le contenu a structuré le subconscient occidental,* si bien que même l'athée se sent chrétien). On se demande pourquoi Roberto Calasso passe au déluge en négligeant l’histoire des Hindous telle qu’eux la percevaient et la décrivaient par leurs propres explications scripturaires et sacrées, et non telles que les institutions académiques occidentales s’en persuadent ; on sait la réticence avérée qu’entretiennent depuis toujours ces académiciens à transcrire l’histoire véritable, et non idéologique ; idéologie égocentrique dont ils sont si friands, convaincus d’être les hommes les plus savants d’entre les humains, du passé et d’aujourd’hui.
* Je sais, la remarque paraît incongrue mais la notion d’histoire prend ses marques dans notre culture, en tout cas jusqu'à pas très longtemps encore. Le fait de commencer l’histoire universelle à partir de l’an zéro, correspondant à la naissance du Christ, selon le calendrier ecclésiastique grégorien, montre bien l’enlisement mental dans lequel notre conception de l’histoire est compromise. Par exemple, et pour ne citer que lui (car je donne d’autres cas sur mon blog)*, Jacques Attali, dans son livre Histoires du temps, (1982) fera plusieurs fois le tour du monde, allant du pays des Mayas jusqu'en Afrique, passant par l’Égypte, Sumer, la Grèce et la Chine, et parsèmera son ouvrage, sans fournir d’explications quant à l'inexistence du temps védique, de ces phrases que je couche en vrac : « Partout, selon les mythes et les langues… » ou « Aussi les toutes premières sociétés enserrent-elles le temps… » ou « La conception du temps dans les sociétés disparues est à peu près inconnue. (…) Aussi les rares indices utilisables sont-ils les mythes qui racontent le temps, et les langues qui le nomment », « Chaque peuple, avec la mémoire des grandes dates de son histoire… » ou « chaque société a son temps propre et son histoire ; chacune s’inscrit dans une théorie de l’Histoire et s’organise autour d’un sens du temps… » etc. ; ce faisant, il réussira le tour de force de garder l’Inde sous le boisseau. À vous d'en juger, c'est ainsi pendant 300 pages...
* Et notamment Philippe Geenens dans son opuscule "Yajnavalkya, corps et âme" que je cite sur mon fil, ici, à propos de la Bhagavad-gita : https://www.bladi.info/threads/bhagavad-gita-toute-simplicite.459036/page-6
Quand Roberto Calasso écrit sur l’époque védique, il le fait avec la pratique analytique héritée de sa culture italienne et, plus large, européenne. Celle-ci consiste à voir le monde d’un point de vue darwinien, ce qu’il confirme et revendique. Dans son dernier livre sur le sujet du védisme, L’ardeur, il date un des plus anciens textes provenant du Véda -je cite :
« à plus de trois mille ans dans l’Inde du Nord »…
Franchement, on se demande comment un érudit de sa stature peut être moralement tenu par ce formalisme historique douteux au point de ne pas prendre en considération ce que les textes indiens eux-mêmes déclarent à propos de la date de leur origine, c’est-à-dire que le Véda remonte à la nuit des temps, au début de la création du monde (et non à 6000 ans, selon un résidu mnémonique dont le contenu a structuré le subconscient occidental,* si bien que même l'athée se sent chrétien). On se demande pourquoi Roberto Calasso passe au déluge en négligeant l’histoire des Hindous telle qu’eux la percevaient et la décrivaient par leurs propres explications scripturaires et sacrées, et non telles que les institutions académiques occidentales s’en persuadent ; on sait la réticence avérée qu’entretiennent depuis toujours ces académiciens à transcrire l’histoire véritable, et non idéologique ; idéologie égocentrique dont ils sont si friands, convaincus d’être les hommes les plus savants d’entre les humains, du passé et d’aujourd’hui.
* Je sais, la remarque paraît incongrue mais la notion d’histoire prend ses marques dans notre culture, en tout cas jusqu'à pas très longtemps encore. Le fait de commencer l’histoire universelle à partir de l’an zéro, correspondant à la naissance du Christ, selon le calendrier ecclésiastique grégorien, montre bien l’enlisement mental dans lequel notre conception de l’histoire est compromise. Par exemple, et pour ne citer que lui (car je donne d’autres cas sur mon blog)*, Jacques Attali, dans son livre Histoires du temps, (1982) fera plusieurs fois le tour du monde, allant du pays des Mayas jusqu'en Afrique, passant par l’Égypte, Sumer, la Grèce et la Chine, et parsèmera son ouvrage, sans fournir d’explications quant à l'inexistence du temps védique, de ces phrases que je couche en vrac : « Partout, selon les mythes et les langues… » ou « Aussi les toutes premières sociétés enserrent-elles le temps… » ou « La conception du temps dans les sociétés disparues est à peu près inconnue. (…) Aussi les rares indices utilisables sont-ils les mythes qui racontent le temps, et les langues qui le nomment », « Chaque peuple, avec la mémoire des grandes dates de son histoire… » ou « chaque société a son temps propre et son histoire ; chacune s’inscrit dans une théorie de l’Histoire et s’organise autour d’un sens du temps… » etc. ; ce faisant, il réussira le tour de force de garder l’Inde sous le boisseau. À vous d'en juger, c'est ainsi pendant 300 pages...
* Et notamment Philippe Geenens dans son opuscule "Yajnavalkya, corps et âme" que je cite sur mon fil, ici, à propos de la Bhagavad-gita : https://www.bladi.info/threads/bhagavad-gita-toute-simplicite.459036/page-6